Évangile selon Matthieu 10​:​1-42

10  Il fit venir ses 12 disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs+ et de guérir toutes sortes de maladies et de handicaps.  Voici les noms des 12 apôtres+ : d’abord Simon, celui qu’on appelle Pierre+, et son frère André+ ; Jacques fils de Zébédée, et son frère Jean+ ;  Philippe et Barthélémy+ ; Thomas+ et Matthieu+, le collecteur d’impôts ; Jacques fils d’Alphée, et Thaddée ;  Simon le Cananite ; et Judas Iscariote, qui ensuite le trahit+.  Ces 12 hommes, Jésus les envoya en mission, en leur donnant les instructions suivantes+ : « N’allez pas vers les gens des autres nations et n’entrez dans aucune ville samaritaine+ ;  allez plutôt continuellement vers les brebis perdues de la nation* d’Israël+.  En chemin, prêchez en disant : “Le royaume des cieux s’est approché+.”  Guérissez les malades+, ressuscitez* les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement+.  Ne vous procurez ni or, ni argent, ni cuivre*+, 10  ni sac à provisions pour le voyage, ni vêtement de rechange*, ni sandales, ni bâton+, car l’ouvrier mérite sa nourriture+. 11  « Quand vous entrerez dans une ville ou un village, cherchez quelqu’un qui est digne de votre message et restez chez lui jusqu’à votre départ+. 12  En entrant dans une maison, saluez-​en les occupants. 13  S’ils en sont dignes, qu’ils reçoivent la paix que vous leur souhaitez+. Mais s’ils n’en sont pas dignes, que votre paix vous revienne. 14  Quand, dans une maison ou dans une ville, on ne vous accueillera pas ou on ne vous écoutera pas, en partant secouez la poussière de vos pieds+. 15  Vraiment je vous le dis, au jour du Jugement, ce sera plus facile à supporter pour Sodome et Gomorrhe+ que pour cette ville. 16  « Voyez ! Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups+ ; soyez donc prudents comme des serpents et innocents comme des colombes+. 17  Méfiez-​vous des hommes, car ils vous livreront à des tribunaux locaux+ et vous fouetteront+ dans leurs synagogues+. 18  Vous serez amenés devant des gouverneurs et des rois+ à cause de moi. Et ce sera là un témoignage pour eux et pour les nations+. 19  Cependant, quand on vous fera passer en jugement, ne vous inquiétez pas de ce que vous devrez dire ni de la façon dont vous devrez le dire, car ce que vous devrez dire vous sera donné à ce moment-​là+. 20  En effet, ce n’est pas seulement vous qui parlez ; c’est l’esprit de votre Père qui parle par vous+. 21  De plus, un homme livrera son frère pour qu’il soit mis à mort, et un père fera de même avec son enfant. Et les enfants s’opposeront à leurs parents et les feront mettre à mort+. 22  Tout le monde vous haïra à cause de mon nom+. Mais celui qui aura enduré jusqu’à la fin sera sauvé+. 23  Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre+. Car, vraiment je vous le dis, quand le Fils de l’homme arrivera, vous n’aurez pas terminé le tour des villes d’Israël. 24  « Un élève* n’est pas supérieur à son enseignant, ni un serviteur supérieur à son maître+. 25  Il suffit que l’élève devienne comme son enseignant, et le serviteur comme son maître+. S’ils ont appelé le maître de maison Béelzéboub+, à combien plus forte raison appelleront-​ils de la même façon les gens de la maison ! 26  N’ayez donc pas peur d’eux, car il n’y a rien de dissimulé qui ne finisse par être découvert, et rien de secret qui ne finisse par être connu+. 27  Ce que je vous dis dans l’obscurité, dites-​le dans la lumière. Ce que je vous dis tout bas*, prêchez-​le du haut des toits en terrasse+. 28  Et n’ayez pas peur de ceux qui tuent le corps, mais qui ne peuvent pas tuer l’âme+. Craignez plutôt Celui qui peut détruire à la fois l’âme et le corps dans la géhenne+. 29  On vend deux moineaux pour une pièce de monnaie de peu de valeur, n’est-​ce pas ? Pourtant, aucun d’eux ne tombe à terre sans que votre Père le remarque+. 30  En ce qui vous concerne, même vos cheveux sont tous comptés+. 31  N’ayez donc pas peur : vous avez plus de valeur que beaucoup de moineaux+. 32  « Si quelqu’un affirme devant les hommes qu’il est mon disciple+, j’affirmerai moi aussi qu’il est mon disciple devant mon Père qui est au ciel+. 33  Mais si quelqu’un me renie devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est au ciel+. 34  Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre. Je ne suis pas venu apporter la paix, mais plutôt l’épée+. 35  Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, et entre la belle-fille et sa belle-mère+. 36  Oui, un homme aura pour ennemis les membres de sa propre famille*. 37  Celui qui a plus d’affection pour son père ou sa mère que pour moi n’est pas digne de moi, et celui qui a plus d’affection pour son fils ou sa fille que pour moi n’est pas digne de moi+. 38  Et celui qui n’accepte pas son poteau de supplice et ne me suit pas n’est pas digne de moi*+. 39  Celui qui essaie de sauver son âme la perdra, mais celui qui perd son âme à cause de moi la sauvera+. 40  « Celui qui vous accueille m’accueille moi aussi, et celui qui m’accueille accueille aussi Celui qui m’a envoyé+. 41  Celui qui accueille un prophète parce que c’est un prophète recevra une récompense de prophète+, et celui qui accueille un homme juste parce que c’est un homme juste recevra une récompense d’homme juste. 42  Vraiment je vous le dis, si quelqu’un donne à boire un simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits parce que c’est un disciple, il ne perdra pas sa récompense+. »

Notes

Litt. « maison ».
Litt. « relevez ».
Litt. « ni or, ni argent, ni cuivre dans vos ceintures ».
Litt. « deux vêtements ».
Ou « disciple ».
Litt. « ce que vous entendez à (dans) l’oreille ».
Ou « gens de sa propre maison ».
Ou « d’être mon disciple ».

Notes d'étude

disciples : Voir lexique.

apôtres : Ou « envoyés ». Le mot grec apostolos vient du verbe apostéllô, qui signifie « envoyer (au loin) » (Mt 10:5 ; Lc 11:49 ; 14:32). Le sens fondamental de ce mot est clairement illustré par les paroles de Jésus rapportées en Jean 13:16, où il est rendu par « un envoyé ».

Simon, celui qu’on appelle Pierre : Dans les Écritures, Pierre est désigné par cinq noms différents : 1) le nom hébreu « Siméon », écrit en caractères grecs ; 2) le nom grec « Simon » (« Siméon » et « Simon » viennent tous les deux d’un verbe hébreu qui signifie « entendre », « écouter ») ; 3) « Pierre » (un nom grec qui signifie « morceau de rocher » et qu’il est le seul à porter dans les Écritures) ; 4) « Céphas », l’équivalent sémitique de « Pierre » (peut-être apparenté à l’hébreu képhim [rochers], qu’on trouve en Jb 30:6 et en Jr 4:29) ; et 5) le nom composé « Simon Pierre » (Ac 15:14 ; note ; Jean 1:42 ; Mt 16:16).

Lévi : Dans le récit parallèle de Mt 9:9, ce disciple est appelé Matthieu. Quand ils parlent de lui en tant que collecteur d’impôts, Marc et Luc utilisent le nom « Lévi » (Lc 5:27, 29), mais ils emploient le nom « Matthieu » quand ils le citent parmi les apôtres (Mc 3:18 ; Lc 6:15 ; Ac 1:13). Les Écritures ne disent pas si Lévi était déjà appelé Matthieu avant de devenir disciple de Jésus. Marc est le seul évangéliste à préciser que Matthieu, ou Lévi, était le fils d’Alphée (voir note d’étude sur Mc 3:18).

Lévi : Dans le récit parallèle de Mt 9:9, ce disciple est appelé Matthieu. Quand ils parlent de lui en tant que collecteur d’impôts, Marc et Luc utilisent le nom Lévi (Mc 2:14), mais ils emploient le nom Matthieu quand ils le citent parmi les apôtres (Mc 3:18 ; Lc 6:15 ; Ac 1:13). Les Écritures ne disent pas si Lévi était déjà appelé Matthieu avant de devenir disciple de Jésus (voir note d’étude sur Mc 2:14).

collecteurs d’impôts : Beaucoup de Juifs prélevaient les impôts pour le compte des autorités romaines. On les haïssait non seulement parce qu’ils collaboraient avec une puissance étrangère détestée, mais aussi parce qu’ils exigeaient plus que le taux officiel de l’impôt. Les autres Juifs évitaient généralement de côtoyer les collecteurs d’impôts et les reléguaient au rang des pécheurs et des prostituées (Mt 11:19 ; 21:32).

Jacques fils d’Alphée : Le Jacques mentionné ici était apparemment le même disciple que celui qui est appelé « Jacques le Petit » en Mc 15:40. Et de l’avis général, Alphée était la même personne que Clopas (Jean 19:25), ce qui ferait également de lui le mari de l’« autre Marie » (Mt 27:56 ; 28:1 ; Mc 15:40 ; 16:1 ; Lc 24:10). De toute évidence, il ne s’agit pas du même Alphée que celui mentionné en Mc 2:14 et qui était le père de Lévi.

Barthélémy : Signifie « fils de Tolmaï ». On pense qu’il s’agit du Nathanaël dont parle Jean (Jean 1:45, 46). En effet, une comparaison des Évangiles montre que Matthieu et Luc établissent un lien entre Barthélémy et Philippe de la même façon que Jean fait un lien entre Nathanaël et Philippe (Mt 10:3 ; Lc 6:14).

Matthieu : Aussi appelé Lévi (voir notes d’étude sur Mc 2:14 ; Lc 5:27).

le collecteur d’impôts : Comme il avait été collecteur d’impôts, Matthieu, le rédacteur de cet Évangile, mentionne très souvent des nombres et des sommes d’argent (Mt 17:27 ; 26:15 ; 27:3). Il est aussi plus précis dans l’utilisation des chiffres que les autres évangélistes. Par exemple, il divise la généalogie de Jésus en trois groupes de 14 générations (Mt 1:1-17). À noter également qu’il rapporte sept requêtes dans le « Notre Père » (Mt 6:9-13), sept exemples en Mt 13 et sept malheurs en Mt 23:13-36 (pour en savoir plus sur le terme « collecteur d’impôts », voir note d’étude sur Mt 5:46).

Jacques fils d’Alphée : Voir note d’étude sur Mc 3:18.

Thaddée : Dans les énumérations des apôtres en Lc 6:16 et en Ac 1:13, le nom Thaddée n’est pas mentionné ; en revanche, on y trouve « Judas fils de Jacques », ce qui amène à conclure que « Thaddée » était un autre nom de l’apôtre qui est appelé dans l’Évangile de Jean « Judas, non pas Judas Iscariote » (Jean 14:22). Peut-être utilisait-​on parfois le nom Thaddée pour éviter de confondre ce Judas avec Judas Iscariote, le traître.

le Cananite : Qualificatif distinguant l’apôtre Simon de l’apôtre Simon Pierre (Mc 3:18). On pense que le terme « Cananite » est d’origine hébraïque ou araméenne et qu’il signifie « zélote », « fervent ». Luc dit de ce Simon qu’il est appelé « le Zélé » ; il utilise le mot grec zêlôtês, qui signifie lui aussi « zélote », « fervent » (Lc 6:15 ; Ac 1:13). Il est possible que Simon ait appartenu autrefois aux zélotes, un parti juif opposé aux Romains ; mais il se peut aussi que ce soient son zèle et sa ferveur qui lui aient valu ce surnom.

Iscariote : Signifie peut-être « homme de Kerioth ». Le terme « Iscariote » est aussi apposé au nom du père de Judas, Simon (Jean 6:71). On admet généralement que ce terme indique que Simon et Judas venaient de Kerioth-Hèzrôn, une ville judéenne (Jos 15:25). Si c’est le cas, Judas était le seul des 12 apôtres à venir de Judée, les autres venant tous de Galilée.

prêcher : Traduit un mot grec qui a pour sens premier « faire une proclamation en qualité de messager public ». Ce mot souligne la manière de proclamer : généralement, il s’agit de faire une déclaration ouverte, publique, plutôt qu’un sermon ou un discours devant un groupe.

le royaume des cieux s’est approché : Cette annonce d’un nouveau gouvernement mondial était au centre de la prédication de Jésus (Mt 10:7 ; Mc 1:15). Jean le Baptiseur s’est mis à proclamer un message semblable environ six mois avant le baptême de Jésus (Mt 3:1, 2). Toutefois, dans la bouche de Jésus, cette proclamation avait encore plus de sens, puisqu’il était maintenant présent et oint comme futur Roi. Il n’est rapporté nulle part qu’après la mort de Jésus, ses disciples aient continué de proclamer que le Royaume s’était « approché », ou était proche.

prêchez : Prêcher signifie faire une déclaration ouverte, publique (voir note d’étude sur Mt 3:1).

Le royaume des cieux s’est approché : Voir note d’étude sur Mt 4:17.

un lépreux : C’est-à-dire une personne atteinte d’une grave maladie de la peau. La lèpre dont parle la Bible ne désigne pas seulement la maladie qui porte ce nom aujourd’hui. Le mot hébreu traduit par « lèpre » a un sens large : la « lèpre » désignait plusieurs maladies de peau et pouvait toucher des vêtements et des maisons. Si quelqu’un était déclaré lépreux, il devait vivre à l’écart tant qu’il n’était pas guéri (Lv 13:2, 45, 46 ; voir lexique à « lèpre ; lépreux »).

lépreux : Voir note d’étude sur Mt 8:2 et lexique à « lèpre ; lépreux ».

restez chez lui jusqu’à ce que vous quittiez l’endroit : Par ces mots, Jésus disait à ses apôtres que lorsqu’ils arriveraient dans une ville, ils devraient rester chez celui qui leur offrirait l’hospitalité. Par la suite, il a donné la même instruction aux 70 disciples en disant : « Ne passez pas d’une maison à l’autre » (Lc 10:1-7). En s’interdisant de rechercher un endroit où on leur offrirait plus de confort, une nourriture plus raffinée ou plus de biens matériels, les disciples montreraient que ces choses sont secondaires par rapport à leur mission de prêcher.

restez chez lui : Voir note d’étude sur Mc 6:10.

saluez : Chez les Juifs, il était courant de se saluer en disant : « Paix à toi ! » (Jg 19:20 ; Mt 10:13 ; Lc 10:5).

secouez la poussière de vos pieds : Ce geste indiquait que les disciples se dégageaient de toute responsabilité quant aux conséquences du jugement de Dieu sur les gens. Une expression semblable figure en Mc 6:11 et en Lc 9:5 ; Marc et Luc ajoutent ensuite : « en témoignage pour [ou : « contre »] eux ». Paul et Barnabé ont suivi cette instruction à Antioche de Pisidie (Ac 13:51). Et quand Paul a fait un geste similaire à Corinthe en secouant ses vêtements, il a ajouté : « Vous serez seuls responsables de votre mort. Moi, je suis innocent » (Ac 18:6). Les disciples connaissaient peut-être déjà ce geste. En effet, après avoir traversé une région gentile, les juifs les plus fervents secouaient la poussière de leurs sandales avant d’entrer sur le territoire juif, car ils considéraient cette poussière comme impure. Mais lorsque Jésus a donné cette instruction à ses disciples, il avait manifestement une idée différente en tête.

Vraiment : Grec amên. Ce mot grec est une transcription de l’hébreu ʼamén, qui signifie « qu’il en soit ainsi » ou « certainement ». Jésus utilise fréquemment cette expression pour introduire une affirmation, une promesse ou une prophétie, soulignant ainsi leur véracité et leur fiabilité absolues. Cette façon qu’avait Jésus d’employer le terme « vraiment », ou « amen », est semble-​t-​il unique dans la littérature sacrée. Quand Jésus répète le mot grec deux fois (amên amên), comme c’est le cas tout au long de l’Évangile selon Jean, l’expression est traduite par « oui, [...] c’est la vérité » (voir note d’étude sur Jean 1:51).

ce sera plus facile à supporter : À l’évidence, Jésus a utilisé cette expression comme une sorte d’hyperbole ; il ne voulait pas qu’on la prenne au pied de la lettre (cf. autres hyperboles frappantes employées par Jésus, comme celles consignées en Mt 5:18 ; Lc 16:17 ; 21:33). Lorsqu’il a dit que, ce jour-​là, c’est-à-dire le jour du Jugement, ce serait « plus facile à supporter pour Sodome » (Mt 10:15 ; 11:22, 24 ; Lc 10:14), Jésus ne laissait pas entendre que les habitants de Sodome seraient présents ce jour-​là (cf. Jude 7). Il se peut qu’il ait tout simplement voulu souligner l’ampleur de l’insensibilité et de la culpabilité de la plupart des gens vivant dans des villes comme Korazîn, Bethsaïde et Capharnaüm (Lc 10:13-15). Il est intéressant de noter que ce qui est arrivé à Sodome était très connu, et cet épisode était souvent associé à la colère de Dieu et à son jugement (Dt 29:23 ; Is 1:9 ; Lm 4:6).

Vraiment : Voir note d’étude sur Mt 5:18.

ce sera plus facile à supporter pour : Voir note d’étude sur Lc 10:12.

voyez : Le mot grec idou, traduit ici par « voyez », est souvent utilisé pour attirer l’attention sur ce qui suit et inciter le lecteur à s’imaginer la scène ou à s’arrêter sur un détail du récit. Il permet aussi de produire une accentuation ou d’introduire une information nouvelle ou surprenante. Dans cette édition, ce mot grec a été rendu de différentes manières en fonction du contexte et, dans certains cas, il n’a pas été traduit. Les livres des Écritures grecques chrétiennes qui emploient le plus ce terme sont les Évangiles de Matthieu et de Luc et le livre de la Révélation. Une expression équivalente est souvent utilisée dans les Écritures hébraïques.

comme une colombe : Les colombes étaient utilisées à la fois dans le culte et comme symbole. Elles étaient offertes en sacrifice (Mc 11:15 ; Jean 2:14-16), et elles symbolisaient l’innocence et la pureté (Mt 10:16). Une colombe lâchée par Noé a rapporté jusqu’à l’arche une feuille d’olivier, preuve que les eaux du Déluge se retiraient (Gn 8:11) et qu’une époque de repos et de paix était proche (Gn 5:29). Ainsi, lors du baptême de Jésus, Jéhovah a peut-être utilisé la colombe pour attirer l’attention sur le rôle de Jésus en tant que Messie : le Fils de Dieu pur et sans péché sacrifierait sa vie pour l’humanité et poserait les fondements d’une période de repos et de paix sous son règne. L’esprit de Dieu, sa force agissante, est descendu sur Jésus lors de son baptême avec un mouvement qui était peut-être comparable à celui d’une colombe qui s’approche de son perchoir.

Voyez ! : Voir note d’étude sur Mt 1:20.

prudents comme des serpents : Dans ce contexte, être prudent signifie faire preuve de sagesse, de bon sens et de perspicacité. D’après des zoologistes, la plupart des serpents sont méfiants et préfèrent fuir plutôt que d’attaquer. Jésus recommande à ses disciples de se montrer tout aussi prudents avec leurs opposants et de ne pas prendre de risques lorsqu’ils prêchent.

innocents comme des colombes : Les deux parties de la recommandation de Jésus (être prudent et être innocent) se complètent (voir note d’étude sur prudents comme des serpents dans ce verset). Le terme grec rendu par « innocent » (litt. « non mélangé », c’est-à-dire « non souillé », « pur ») figure aussi en Rm 16:19 (« innocents quant au mal ») et en Php 2:15 (« irréprochables et innocents, des enfants de Dieu »). Ici, en Mt 10:16, être innocent emporte apparemment l’idée d’être authentique, honnête et sans tromperie, et d’avoir des intentions pures. En hébreu, la colombe est parfois utilisée dans des images littéraires et dans la poésie comme symbole de ces qualités et d’autres qui leur sont apparentées (Ct 2:14 ; 5:2 ; cf. note d’étude sur Mt 3:16). L’enseignement que Jésus voulait faire passer était le suivant : lorsque ses disciples subiraient la persécution, comme des brebis au milieu des loups, il leur faudrait combiner les traits distinctifs des serpents et des colombes en étant prudents, perspicaces, irréprochables et innocents, et en ayant le cœur pur (Lc 10:3).

la Cour suprême : C’est-à-dire le Sanhédrin, l’instance judiciaire siégeant à Jérusalem qui était constituée du grand prêtre et de 70 anciens et scribes. Pour les Juifs, les décisions de la Cour suprême étaient sans appel (voir lexique à « Sanhédrin »).

Sanhédrin : Il s’agit du tribunal suprême des Juifs, qui se réunissait à Jérusalem. Le mot grec rendu ici par « Sanhédrin » (sunédrion) signifie littéralement « qui siège avec ». C’est un terme général qui désignait une assemblée ou une réunion ; mais en Israël, il pouvait désigner un organe judiciaire, ou un tribunal, religieux (voir note d’étude sur Mt 5:22 et lexique ; voir aussi app. B12 pour savoir où se trouvait peut-être la salle du Sanhédrin).

tribunaux locaux : Dans les Écritures grecques chrétiennes, le mot grec sunédrion, ici au pluriel et rendu par « tribunaux locaux », est utilisé le plus souvent pour parler du Sanhédrin, le tribunal suprême des Juifs, qui se réunissait à Jérusalem (voir lexique à « Sanhédrin » et notes d’étude sur Mt 5:22 ; 26:59). Mais ce mot est aussi un terme général qui désigne une assemblée ou une réunion. Dans ce verset, il désigne les tribunaux locaux qui étaient rattachés aux synagogues et qui avaient autorité pour condamner à la peine du fouet et à l’excommunication (Mt 23:34 ; Mc 13:9 ; Lc 21:12 ; Jean 9:22 ; 12:42 ; 16:2).

à cause de mon nom : Dans la Bible, le « nom » se rapporte parfois à la personne qui porte ce nom, à sa réputation ou à tout ce qu’elle représente (voir note d’étude sur Mt 6:9). Dans le cas de Jésus, son nom se rapporte aussi au pouvoir et à la position que son Père lui a donnés (Mt 28:18 ; Php 2:9, 10 ; Hé 1:3, 4). Ici, en Mt 24:9, Jésus explique que les gens haïraient ses disciples à cause de ce que son nom représente, à savoir sa position de Dirigeant établi par Dieu, de Roi des rois, devant qui tous les humains doivent s’incliner en signe de soumission s’ils veulent obtenir la vie (voir note d’étude sur Jean 15:21).

aura enduré : Ou « endurera ». Le verbe grec rendu par « endurer » (hupoménô) signifie littéralement « rester (demeurer) sous ». Il est souvent employé au sens de « rester au lieu de fuir », « résister », « persévérer », « rester ferme » (Mt 10:22 ; Rm 12:12 ; Hé 10:32 ; Jc 5:11). Dans ce contexte, il signifie continuer à vivre en disciple de Christ malgré l’opposition et les épreuves (Mt 24:9-12).

à cause de mon nom : Voir note d’étude sur Mt 24:9.

aura enduré : Ou « endurera » (voir note d’étude sur Mt 24:13).

Fils de l’homme : Ou « Fils d’un humain ». Cette expression apparaît environ 80 fois dans les Évangiles. Jésus se l’est appliquée à lui-​même, manifestement pour souligner qu’il était réellement un humain, né d’une femme, et qu’il était l’équivalent exact du premier humain, Adam, et avait ainsi le pouvoir de racheter l’humanité du péché et de la mort (Rm 5:12, 14, 15). Cette expression désignait également Jésus comme étant le Messie, ou le Christ (Dn 7:13, 14 ; voir lexique).

Fils de l’homme : Voir note d’étude sur Mt 8:20.

à combien plus forte raison : Jésus utilisait souvent ce genre de raisonnement : Dans un premier temps, il présentait un fait évident ou une vérité connue ; ensuite, il s’appuyait sur ce fait pour tirer une conclusion plus évidente encore. Il partait du moins important pour prouver le plus important (Mt 10:25 ; 12:12 ; Lc 11:13 ; 12:28).

Béelzéboub : Peut-être une déformation du nom Baal-Zebub, qui signifie « propriétaire (seigneur) des mouches », le Baal que les Philistins adoraient à Ékrôn (2R 1:3). Certains manuscrits grecs utilisent les variantes « Béelzéboul » ou « Béézéboul ». Ces noms signifient peut-être « propriétaire (seigneur) de la demeure (habitation) grandiose » ; mais s’il s’agit d’un jeu de mots sur le terme hébreu non biblique zèvèl (fumier), ils signifieraient « propriétaire (seigneur) du fumier ». Comme le montre Mt 12:24, « Béelzéboub » est appliqué à Satan, le prince, ou chef, des démons.

à combien plus forte raison : Voir note d’étude sur Mt 7:11.

dans la lumière : C.-à-d. ouvertement, publiquement.

prêchez-​le du haut des toits en terrasse : Expression idiomatique qui signifie « faire une proclamation publique ». Aux temps bibliques, les maisons avaient des toits plats du haut desquels on pouvait faire une proclamation, et ce qu’on y faisait pouvait être connu de tous (2S 16:22).

de sauver une vie ou de tuer : Ou « de sauver une âme ou de la tuer » (voir lexique à « âme »).

quiconque : Ou « toute âme ». Le mot grec psukhê, souvent rendu par « âme », désigne ici une personne (voir lexique à « âme »). Il s’agit là d’un des versets des Écritures grecques chrétiennes qui présentent l’« âme » (psukhê) comme mortelle et destructible (voir notes d’étude sur Mt 2:20 ; Mc 3:4 ; Lc 6:9 ; voir aussi Jc 5:20, note).

géhenne : Ce terme vient de l’expression hébraïque gé hinnom, qui signifie « vallée de Hinnom ». Cette vallée s’étendait au S et au SO de Jérusalem (voir app. B12, carte « Jérusalem et ses environs »). Au temps de Jésus, cette vallée était devenue un lieu où l’on brûlait les déchets. Le mot « géhenne » convenait donc bien pour symboliser la destruction totale (voir lexique).

âme : Ou « vie », c’est-à-dire la vie future qu’une personne aura grâce à la résurrection. Le mot grec psukhê et son équivalent hébreu nèphèsh (souvent rendus par « âme ») désignent fondamentalement 1) des humains, 2) des animaux ou 3) la vie que possède un humain ou un animal (Gn 1:20 ; 2:7 ; Nb 31:28 ; 1P 3:20 ; voir aussi les notes). On trouve des exemples de l’utilisation du grec psukhê dans le sens de « vie que possède une personne » en Mt 6:25 ; 10:39 ; 16:25, 26 ; Mc 8:35-37 ; Lc 12:20 ; Jean 10:11, 15 ; 12:25 ; 13:37, 38 ; 15:13 ; Ac 20:10. Des passages comme ceux-là aident à bien comprendre ce que signifient les paroles de Jésus en Mt 10:28 (voir lexique).

celui qui peut détruire à la fois l’âme et le corps : Seul Dieu est capable de détruire l’« âme » d’une personne (c’est-à-dire, dans ce contexte, son espoir de vie future) ou de ressusciter cette personne pour qu’elle vive éternellement. Il s’agit là d’un exemple de verset où le mot grec rendu par « âme » désigne quelque chose de mortel et de destructible (voir notes d’étude sur Mc 3:4 ; Ac 3:23 ; voir aussi Lc 17:33 ; Jean 12:25).

géhenne : Ce terme désigne la destruction éternelle (voir note d’étude sur Mt 5:22 et lexique).

moineaux : Le mot grec strouthion est un diminutif qui désigne n’importe quel petit oiseau ; on l’employait souvent pour parler du moineau, le moins cher des oiseaux vendus pour la consommation.

pour une pièce de monnaie de peu de valeur : Litt. « pour un assarion » ; c’était le salaire d’un ouvrier pour 45 minutes de travail (voir app. B14). Dans ce récit, alors que Jésus accomplit sa troisième tournée de prédication en Galilée, il dit que deux moineaux coûtent un assarion. En une autre occasion, manifestement un an plus tard environ, durant son ministère en Judée, Jésus dira qu’on peut avoir cinq moineaux pour le double de ce prix (Lc 12:6). En comparant ces récits, nous apprenons que les moineaux avaient si peu de valeur pour les marchands que le cinquième était offert.

même vos cheveux sont tous comptés : L’être humain aurait en moyenne plus de 100 000 cheveux sur la tête. Le fait que Jéhovah connaît des détails aussi infimes donne la garantie qu’il s’intéresse vivement à chaque disciple du Christ.

accepte : Litt. « prend », « saisit ». Ici, le verbe grec est utilisé au sens figuré et signifie accepter les responsabilités et les conséquences liées au fait de devenir disciple de Jésus.

poteau de supplice : Ou « poteau d’exécution ». Il s’agit là du premier verset où apparaît le mot grec stauros. Dans le grec classique, ce mot désigne en premier lieu un poteau ou un pieu. Utilisé au sens figuré, il désigne parfois les souffrances, la honte, les supplices et même la mort que subit une personne parce qu’elle est disciple de Jésus (voir lexique).

âme : Ou « vie » (voir lexique).

au nom de : Le terme grec onoma, rendu par « nom », a un sens plus large que celui de « nom personnel ». Dans ce contexte, l’expression « au nom de » emporte l’idée de reconnaître l’autorité que détiennent le Père et le Fils, la position que chacun d’eux occupe, ainsi que le rôle de l’esprit saint. Lorsqu’une personne reconnaît tout cela, elle peut construire sa relation avec Dieu sur de nouvelles bases (cf. note d’étude sur Mt 10:41).

parce que c’est un prophète : Litt. « en nom de prophète ». Dans ce contexte, l’expression idiomatique grecque « en nom de » a le sens d’attacher de la valeur à la fonction et à l’œuvre d’un prophète (cf. note d’étude sur Mt 28:19).

une récompense de prophète : Ceux qui font bon accueil aux vrais prophètes de Dieu et qui les soutiennent seront abondamment récompensés. Le récit de la veuve en 1R 17 en témoigne.

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Bâton et sac à provisions
Bâton et sac à provisions

Dans l’Antiquité, les Hébreux utilisaient souvent des baguettes ou des bâtons. Ils s’en servaient de façons très variées, par exemple comme appui (Ex 12:11 ; Za 8:4 ; Hé 11:21), pour se défendre ou se protéger (2S 23:21), pour battre des graines (Is 28:27) ou pour récolter des olives (Dt 24:20 ; Is 24:13). Les sacs à provisions, habituellement en cuir, étaient portés sur l’épaule ou en bandoulière par les voyageurs, les bergers, les cultivateurs... On y mettait de la nourriture, des vêtements, etc. Lorsqu’il a envoyé ses apôtres en tournée de prédication, Jésus leur a donné des instructions entre autres au sujet des bâtons et des sacs à provisions. Les apôtres devaient se mettre en route juste avec ce qu’ils avaient sur eux, sans perdre de temps à se procurer des choses supplémentaires ; Jéhovah pourvoirait à leurs besoins (pour un examen détaillé des instructions de Jésus, voir notes d’étude sur Lc 9:3 et 10:4).

Loup
Loup

En Israël, les loups (Canis lupus) chassent essentiellement la nuit (Hab 1:8). Ces animaux sont féroces, voraces, intrépides et avides ; souvent, ils tuent plus de moutons qu’ils ne peuvent en manger ou en emporter. Dans la Bible, il n’est pas rare que les animaux et leurs spécificités servent, dans le langage figuré, à illustrer des qualités ou des défauts. Par exemple, dans la prophétie qu’il a prononcée sur son lit de mort, Jacob a assimilé la tribu de Benjamin à un guerrier qui combat comme un loup (Gn 49:27). Mais la plupart du temps, le loup sert à illustrer des défauts comme la férocité, l’avidité, l’agressivité et la ruse. Parmi ceux que la Bible compare à des loups figurent les faux prophètes (Mt 7:15), ceux qui s’opposent avec agressivité au ministère chrétien (Mt 10:16 ; Lc 10:3) et les faux enseignants qui, de l’intérieur, mettent en danger l’assemblée chrétienne (Ac 20:29, 30). Les bergers étaient bien conscients du danger que représentaient les loups. Jésus a parlé d’un « salarié » qui « voit venir le loup, abandonne les brebis et s’enfuit ». Contrairement au salarié, qui « ne se soucie pas des brebis », « l’excellent berger [Jésus] donne sa vie pour les brebis » (Jean 10:11-13).

Fouet
Fouet

Le plus terrible instrument utilisé pour fouetter quelqu’un était appelé en latin flagellum. Il était formé d’un manche auquel étaient fixées plusieurs cordes ou lanières en cuir. On alourdissait ces lanières avec des morceaux d’os ou de métal tranchants pour rendre les coups plus douloureux.

Maisons à toit plat typiques
Maisons à toit plat typiques

Le toit de la maison était l’un des principaux lieux de vie de la famille. Un père pouvait y réunir ses proches pour leur parler de Jéhovah. Pendant la fête des Récoltes, on y construisait des huttes (Lv 23:41, 42 ; Dt 16:13-15). On y accomplissait des tâches comme le séchage du lin (Jos 2:6). Parfois, on y dormait (1S 9:25, 26). Tout ce qu’on faisait sur son toit pouvait facilement être vu des autres (2S 16:22). Une proclamation faite depuis un toit en terrasse pouvait immédiatement être entendue par les voisins et les passants.

La vallée de Hinnom (Géhenne)
La vallée de Hinnom (Géhenne)

La vallée de Hinnom, appelée en grec géénna, était un ravin qui s’étendait au S et au SO de Jérusalem. Au temps de Jésus, elle était devenue un lieu où l’on brûlait les déchets, ce qui en faisait un symbole approprié de destruction totale.

Moineau
Moineau

Parmi les oiseaux vendus pour la consommation, les moineaux étaient les moins chers. Le prix de deux moineaux correspondait au salaire d’un ouvrier pour 45 minutes de travail. Le terme grec qu’on traduit par « moineau » peut désigner des petits oiseaux de toutes sortes, notamment une variété de moineau domestique (Passer domesticus biblicus) et le moineau espagnol (Passer hispaniolensis), des oiseaux toujours aussi répandus aujourd’hui en Israël.