Évangile selon Marc 15:1-47
Notes
Notes d'étude
Sanhédrin : Il s’agit du tribunal suprême des Juifs, qui se réunissait à Jérusalem. Le mot grec rendu ici par « Sanhédrin » (sunédrion) signifie littéralement « qui siège avec ». C’est un terme général qui désignait une assemblée ou une réunion ; mais en Israël, il pouvait désigner un organe judiciaire, ou un tribunal, religieux (voir note d’étude sur Mt 5:22 et lexique ; voir aussi app. B12 pour savoir où se trouvait peut-être la salle du Sanhédrin).
Sanhédrin : Voir note d’étude sur Mt 26:59.
Pilate : Pilate était le gouverneur (préfet) romain de Judée nommé par l’empereur Tibère en 26 de n. è. Il a exercé cette fonction pendant une dizaine d’années. Des auteurs profanes ont fait mention de Pilate ; par exemple, l’historien romain Tacite a rapporté que Pilate a ordonné l’exécution de Christ au cours du règne de Tibère. Une inscription latine qu’on peut traduire par « Ponce Pilate, préfet de Judée » a été découverte dans le théâtre romain antique de Césarée, en Israël (pour connaître l’étendue du territoire gouverné par Ponce Pilate, voir app. B10).
Es-tu le roi des Juifs ? : Dans l’Empire romain, aucun roi ne pouvait régner sans le consentement de César. C’est peut-être pour cette raison que Pilate a concentré son interrogatoire sur la question de la royauté de Jésus.
Tu le dis toi-même : Par ces mots, Jésus affirme que ce que dit Pilate est vrai (cf. notes d’étude sur Mt 26:25, 64). Même si Jésus confirme à Pilate qu’il est bel et bien roi, ce n’est pas dans le sens que Pilate imagine, car le royaume de Jésus « ne fait pas partie de ce monde » et ne constitue donc pas une menace pour Rome (Jean 18:33-37).
Es-tu le roi des Juifs ? : Voir note d’étude sur Mt 27:11.
Tu le dis toi-même : Voir note d’étude sur Mt 27:11.
avait l’habitude de relâcher un prisonnier : Cet épisode est mentionné par les quatre évangélistes (Mt 27:15-23 ; Lc 23:16-25 ; Jean 18:39, 40). La coutume de relâcher un prisonnier n’a ni fondement ni précédent dans les Écritures hébraïques. Cependant, il semble qu’à l’époque de Jésus, cette tradition était déjà établie chez les Juifs. Elle ne devait pas sembler étrange aux Romains, car il existe des preuves qu’ils relâchaient des prisonniers pour faire plaisir aux foules.
De nouveau : Comme le montre Lc 23:18-23, la foule a hurlé au moins trois fois à Pilate de mettre Jésus à mort. Et ce récit de Marc rapporte qu’à trois reprises, Pilate a posé à la foule des questions concernant Jésus (Mc 15:9, 12, 14).
fouetté : Les Romains utilisaient pour la flagellation un terrible instrument de torture appelé en latin flagellum, mot dont dérive le verbe grec utilisé ici (phragélloô, fouetter). Cet instrument était formé d’un manche auquel étaient fixées plusieurs cordes ou lanières de cuir pleines de nœuds. Parfois, on alourdissait les lanières avec des morceaux d’os ou de métal tranchants pour rendre les coups plus douloureux. La flagellation avec cet instrument causait de profondes contusions, mettait la chair en lambeaux, et pouvait même provoquer la mort.
fouetter : Voir note d’étude sur Mt 27:26.
palais du gouverneur : Le mot grec praïtôrion (du latin prætorium) désigne la résidence officielle des gouverneurs romains. À Jérusalem, le gouverneur résidait probablement dans le palais construit par Hérode le Grand, situé dans l’angle NO de la ville haute, qui se trouve dans la partie S de Jérusalem (voir app. B12 pour connaître l’emplacement du palais). Pilate ne séjournait à Jérusalem qu’en certaines occasions, par exemple lors des fêtes, où il y avait des risques d’émeute. Son lieu de résidence habituel se trouvait à Césarée.
palais du gouverneur : Voir note d’étude sur Mt 27:27.
Ils l’habillèrent d’un vêtement pourpre : Les soldats ont fait cela pour se moquer de Jésus et tourner sa royauté en dérision. Le récit de Matthieu (27:28) précise qu’ils ont couvert Jésus d’un « manteau rouge écarlate », le genre de vêtement que portaient les rois, les magistrats ou les officiers. Décrivant la même scène, les récits de Marc et de Jean (19:2) disent que ce vêtement était pourpre. Il est à noter que, dans l’Antiquité, le mot « pourpre » servait à désigner toute couleur alliant le bleu et le rouge. De plus, les reflets de la lumière, l’arrière-plan et l’angle sous lequel les observateurs regardaient le vêtement pouvaient modifier leur perception de la couleur. Cette différence dans la couleur attribuée au vêtement montre que les évangélistes n’ont pas tout simplement copié les uns sur les autres.
couronne : En plus du vêtement pourpre (mentionné plus haut dans ce verset), on a donné à Jésus des symboles factices de royauté : des épines en guise de couronne et, d’après Mt 27:29, un « roseau » en guise de sceptre.
Bonjour : Ou « nous te saluons ». Litt. « réjouis-toi ». Les soldats ont salué Jésus comme ils auraient salué César, manifestement pour tourner en ridicule sa prétention d’être roi.
Bonjour : Voir note d’étude sur Mt 27:29.
lui cracheront dessus : Cracher sur quelqu’un ou lui cracher au visage était un acte de profond mépris, d’hostilité ou d’indignation ; c’était une façon d’humilier la victime (Nb 12:14 ; Dt 25:9). Ici, Jésus annonce qu’on le traitera de cette manière, ce qui réalisera la prophétie messianique suivante : « Je n’ai pas caché mon visage aux humiliations et aux crachats » (Is 50:6). Certains lui ont craché dessus lors de sa comparution devant le Sanhédrin (Mc 14:65), et des soldats romains ont fait de même après sa comparution devant Pilate (Mc 15:19).
nous incliner devant lui : Ou « lui rendre hommage ». Quand le verbe grec proskunéô est utilisé pour parler de l’adoration que l’on voue à un dieu ou à une divinité, il est traduit par « adorer ». Mais dans ce contexte, les astrologues demandent où se trouve « celui qui est né roi des Juifs ». Il est donc clair que le verbe désigne ici l’hommage ou l’honneur rendu à un roi humain, et non à un dieu. On trouve une utilisation semblable de ce mot en Mc 15:18, 19, où des soldats se moquent de Jésus en ‘s’inclinant devant lui’ et en l’appelant « roi des Juifs » (voir note d’étude sur Mt 18:26).
lui crachaient dessus : Cet acte de mépris accomplissait les paroles de Jésus rapportées en Mc 10:34 et la prophétie messianique rapportée en Is 50:6 (voir note d’étude sur Mc 10:34).
s’inclinèrent devant lui : Ou « lui rendirent hommage ». Ici, le verbe grec proskunéô décrit le geste des soldats qui, pour se moquer de Jésus, se sont inclinés devant lui en l’appelant « roi des Juifs » (Mc 15:18 ; voir note d’étude sur Mt 2:2).
l’attache au poteau : Ou « l’exécute ». C’est la première des plus de 40 occurrences du verbe grec stauroô dans les Écritures grecques chrétiennes. Il vient du nom stauros, qu’on traduit par « poteau de supplice » (voir notes d’étude sur Mt 10:38 ; 16:24 ; 27:32 et lexique à « poteau » et à « poteau de supplice »). Cette forme verbale est utilisée dans la Septante en Est 7:9, dans l’épisode où le roi ordonne qu’Aman soit pendu à un poteau de plus de 20 m de haut. En grec classique, ce verbe signifiait « clôturer avec des pieux », « élever une palissade ».
le clouer sur un poteau : Ou « l’attacher sur un poteau » (voir note d’étude sur Mt 20:19 et lexique à « poteau » et à « poteau de supplice »).
te réquisitionne : Allusion au service obligatoire que les autorités romaines pouvaient imposer à quelqu’un. Par exemple, elles pouvaient astreindre une personne ou un animal à une tâche, ou réquisitionner tout ce qui pouvait accélérer l’exécution de missions officielles. C’est ainsi que des soldats romains « réquisitionnèrent » Simon de Cyrène pour qu’il porte le poteau de supplice de Jésus (Mt 27:32).
Cyrène : Ville du N de l’Afrique située près de la côte, au SSO de la Crète (voir app. B13).
poteau de supplice : Ou « poteau d’exécution » (voir lexique à « poteau » et à « poteau de supplice » ; voir aussi notes d’étude sur Mt 10:38 et 16:24, où « poteau de supplice » est utilisé au sens figuré).
réquisitionnèrent : Allusion au service obligatoire que les autorités romaines pouvaient imposer à quelqu’un. Par exemple, elles pouvaient astreindre une personne ou un animal à une tâche, ou réquisitionner tout ce qui pouvait accélérer l’exécution de missions officielles (voir note d’étude sur Mt 5:41).
Cyrène : Voir note d’étude sur Mt 27:32.
le père d’Alexandre et de Rufus : Seul Marc donne cette précision au sujet de Simon de Cyrène.
poteau de supplice : Voir note d’étude sur Mt 27:32.
Golgotha : Vient du mot hébreu goulgolèth, qui signifie « crâne » (voir Jean 19:17 ; cf. Jg 9:53, où goulgolèth est traduit par « crâne »). À l’époque de Jésus, ce site se trouvait à l’extérieur des murailles de Jérusalem. Toutefois, son emplacement exact reste incertain (voir app. B12). Le récit biblique ne dit pas spécifiquement que ce lieu était sur une colline, mais il affirme que certains observaient la scène à distance (Mc 15:40 ; Lc 23:49).
lieu du Crâne : L’expression grecque Kraniou Topon traduit le mot hébreu Golgotha (voir note d’étude sur Golgotha dans ce verset ; pour le sens du terme hébreu dans les Écritures grecques chrétiennes, voir note d’étude sur Jean 5:2). Certaines traductions de la Bible en français utilisent le mot « Calvaire » en Lc 23:33. Ce mot vient du latin calvaria (crâne), qui est employé dans la Vulgate.
Golgotha : Vient du mot hébreu goulgolèth, qui signifie « crâne » (cf. Jg 9:53 ; 2R 9:35 ; 1Ch 10:10, où goulgolèth est traduit par « crâne »). À l’époque de Jésus, ce site se trouvait à l’extérieur des murailles de Jérusalem. On n’est pas sûr de l’emplacement exact du Golgotha, mais certains pensent qu’il se trouvait sans doute dans les environs du site traditionnel où se dresse l’église du Saint-Sépulcre (voir app. B12). Le récit biblique ne dit pas spécifiquement que ce lieu était sur une colline, mais il affirme que certains observaient la scène à distance (Mc 15:40 ; Lc 23:49).
Golgotha : Voir note d’étude sur Mt 27:33.
lieu du Crâne : L’expression grecque Kraniou Topos traduit le mot hébreu Golgotha (voir notes d’étude sur Jean 19:17). Certaines traductions de la Bible en français utilisent le mot « Calvaire » en Lc 23:33. Ce mot vient du latin calvaria (crâne), qui est employé dans la Vulgate.
fiel : Le mot grec kholê désigne ici un liquide amer fabriqué à partir de plantes ou simplement une substance amère. Pour montrer que cet évènement accomplissait une prophétie, Matthieu reprend les termes de Ps 69:21, où la Septante utilise le terme kholê pour traduire le mot hébreu correspondant à « poison ». C’étaient apparemment des femmes de Jérusalem qui avaient préparé ce mélange de vin et de fiel pour le donner aux condamnés, afin d’atténuer leur douleur ; les Romains ne s’y sont pas opposés. Le récit parallèle de Mc 15:23 dit que le vin était « mélangé avec une drogue, de la myrrhe » ; cette boisson contenait donc apparemment de la myrrhe et du fiel.
vin mélangé avec une drogue, de la myrrhe : Le récit parallèle de Mt 27:34 dit que le vin était « mélangé avec du fiel », un liquide amer. La boisson devait donc contenir de la myrrhe et du fiel. Ce mélange avait apparemment la vertu d’atténuer la douleur (voir note d’étude sur il ne voulut pas en prendre dans ce verset et note d’étude sur Mt 27:34).
il ne voulut pas en prendre : Jésus voulait, de toute évidence, être en pleine possession de toutes ses facultés pour affronter cette mise à l’épreuve de sa foi.
ils se partagèrent ses vêtements : Ou « ils se partagèrent ses vêtements de dessus ». Le récit de Jean 19:23, 24 donne des détails supplémentaires par rapport aux récits de Matthieu, de Marc et de Luc. En recoupant les informations fournies par les quatre Évangiles, on peut penser que les soldats romains ont tiré au sort et le vêtement de dessus et la tunique (ou : vêtement de dessous) : ils ont déchiré le vêtement de dessus « en quatre, une part pour chaque soldat », et ils ont tiré au sort pour savoir qui prendrait quoi ; et comme ils ne voulaient pas déchirer la tunique, ils l’ont tirée au sort pour savoir qui la garderait. Ce tirage au sort des habits du Messie a accompli Ps 22:18. Il semble que les bourreaux avaient pour coutume de garder les vêtements des condamnés. Les malfaiteurs étaient donc dépouillés de leurs vêtements et de leurs effets personnels avant d’être exécutés, ce qui rendait leur supplice encore plus humiliant.
se partagèrent ses vêtements : Voir note d’étude sur Mt 27:35.
en les tirant au sort : Voir lexique à « sorts ».
vers neuf heures : Litt. « vers la troisième heure ». Au 1er siècle de n. è., les Juifs divisaient la journée en 12 heures à partir du lever du soleil, c’est-à-dire vers 6 h du matin (Jean 11:9). Ainsi, la troisième heure correspondait à environ 9 h du matin, la sixième heure à environ midi et la neuvième heure à environ 3 h de l’après-midi. Étant donné qu’on ne disposait pas d’instruments de précision pour mesurer le temps, on ne donnait généralement que l’horaire approximatif d’un évènement (Jean 1:39 ; 4:6 ; 19:14 ; Ac 10:3, 9).
vers midi : Litt. « vers la sixième heure » (voir note d’étude sur Mt 20:3).
trois heures de l’après-midi : Litt. « la neuvième heure » (voir note d’étude sur Mt 20:3).
environ midi : Litt. « environ la sixième heure » (voir note d’étude sur Mt 20:3).
neuf heures du matin : Litt. « la troisième heure du jour ». Au 1er siècle de n. è., les Juifs divisaient la journée en 12 heures à partir du lever du soleil, c’est-à-dire vers 6 h du matin (Jean 11:9). Ainsi, la troisième heure correspondait à environ 9 h du matin, la sixième heure à environ midi et la neuvième heure à environ 3 h de l’après-midi. Étant donné qu’on ne disposait pas d’instruments de précision pour mesurer le temps, on ne donnait généralement que l’horaire approximatif d’un évènement (Jean 1:39 ; 4:6 ; 19:14 ; Ac 10:3, 9).
vers trois heures de l’après-midi : Litt. « à la neuvième », c.-à-d. à la neuvième heure (voir note d’étude sur Ac 2:15).
Vers trois heures de l’après-midi : Litt. « vers la neuvième heure du jour » (voir note d’étude sur Mt 20:3).
vers midi : Litt. « vers la sixième heure » (voir note d’étude sur Mt 20:3).
vers trois heures de l’après-midi : Litt. « la neuvième », c.-à-d. la neuvième heure (voir note d’étude sur Mt 20:3).
environ neuf heures du matin : Litt. « la troisième heure ». Certains suggèrent qu’il y a une contradiction entre ce récit et Jean 19:14-16, qui dit qu’« il était environ midi » (litt. « c’était environ la sixième heure ») quand Pilate a livré Jésus pour qu’il soit exécuté. Bien qu’il n’y ait pas dans la Bible suffisamment de renseignements pour comprendre totalement cette différence, voici quelques éléments à prendre en compte : De manière générale, les Évangiles s’accordent sur la chronologie des évènements du dernier jour de la vie terrestre de Jésus. Les quatre récits disent que les prêtres et les anciens se sont réunis après l’aube et qu’ils ont ensuite conduit Jésus au gouverneur romain Ponce Pilate (Mt 27:1, 2 ; Mc 15:1 ; Lc 22:66 – 23:1 ; Jean 18:28). Matthieu, Marc et Luc signalent tous les trois qu’à partir de « midi », alors que Jésus était déjà sur le poteau, le pays a été plongé dans l’obscurité « jusqu’à trois heures de l’après-midi environ » (Mt 27:45, 46 ; Mc 15:33, 34 ; Lc 23:44). Voici un facteur qui a pu avoir une incidence sur l’horaire attribué à l’exécution de Jésus : Certains considéraient que la flagellation faisait partie intégrante de l’exécution. Parfois, elle était d’une telle brutalité que la victime en mourait. Dans le cas de Jésus, la flagellation a été très violente, car après qu’il a commencé à porter seul son poteau de supplice, il a fallu réquisitionner un homme pour qu’il le porte à sa place (Lc 23:26 ; Jean 19:17). Si on considère que la flagellation est le début de l’exécution, un certain temps a dû s’écouler avant que Jésus soit effectivement cloué au poteau. Ce qui peut appuyer cette idée, c’est qu’en Mt 27:26 et en Mc 15:15, la flagellation et la mise au poteau sont mentionnées ensemble. Ainsi, différentes personnes ont pu situer l’exécution à des moments différents, en fonction de ce qui constituait pour elles le début de l’exécution. Cela peut expliquer l’étonnement de Pilate quand il a appris que Jésus était mort si rapidement après avoir été cloué au poteau : il estimait peut-être que l’exécution avait tout juste commencé (Mc 15:44). Autre facteur à prendre en compte : Conformément à l’habitude de l’époque, les rédacteurs bibliques divisaient fréquemment la journée en quatre périodes de trois heures chacune (la nuit était divisée de la même façon). Cette habitude permet de comprendre pourquoi la Bible mentionne souvent la troisième, la sixième et la neuvième heure, que l’on comptait à partir du lever du soleil, vers 6 h du matin (Mt 20:1-5 ; voir notes d’étude sur Mt 20:3, 5 ; Jean 4:6 ; Ac 2:15 ; 3:1 ; 10:3, 9, 30). D’autre part, comme généralement les gens ne disposaient pas d’instruments de précision pour mesurer le temps, la mention de l’heure était souvent accompagnée de termes signifiant « vers » ou « environ », ce qui est le cas en Jean 19:14 (Mt 27:46 ; Lc 23:44 ; Jean 4:6 ; Ac 10:3, 9). En résumé : Marc parle peut-être à la fois de la flagellation et de la mise au poteau, alors que Jean fait uniquement référence à la mise au poteau. Les deux rédacteurs ont sans doute arrondi l’heure à la période de trois heures la plus proche, et Jean utilise le mot « environ » quand il parle de l’heure de l’exécution. Ces éléments peuvent expliquer la différence entre les heures mentionnées dans les récits. Par ailleurs, le fait que Jean, qui a rédigé son Évangile des dizaines d’années après Marc, mentionne une heure différente montre qu’il n’a pas tout simplement copié le récit de Marc.
malfaiteurs : Ou « voleurs ». Le mot grec lêïstês peut désigner une personne qui commet un vol en ayant recours à la violence, et parfois un insurgé. Le même mot est utilisé pour parler de Barabbas (Jean 18:40), qui, d’après Lc 23:19, avait été emprisonné « pour une révolte » et « pour meurtre ». Le récit parallèle de Lc 23:32, 33, 39 emploie un autre mot grec pour qualifier les deux hommes mis à mort aux côtés de Jésus : kakourgos (traduit par « malfaiteur »), qui signifie littéralement « quelqu’un qui fait le mal ».
malfaiteurs : Voir note d’étude sur Mt 27:38.
Quelques manuscrits relativement récents ajoutent ici la phrase : « Et ainsi fut accompli ce passage de l’Écriture qui dit : “Et il a été compté avec des criminels.” » Cette phrase cite une partie d’Is 53:12. Mais elle ne figure pas dans les manuscrits les plus anciens et les plus fiables, et elle ne fait de toute évidence pas partie du texte original de Marc. Par contre, une phrase similaire figure dans le texte inspiré en Lc 22:37. Certains pensent qu’un copiste a introduit dans le récit de Marc les mots employés dans le récit de Luc (voir app. A3).
secouaient la tête : En général, ce geste s’accompagnait de paroles. Les gens secouaient la tête en signe de dérision ou de mépris, ou par moquerie. Sans le savoir, les passants ont accompli la prophétie consignée en Ps 22:7.
secouaient la tête : Voir note d’étude sur Mt 27:39.
poteau de supplice : Ou « poteau d’exécution » (voir lexique à « poteau » et à « poteau de supplice » ; voir aussi notes d’étude sur Mt 10:38 et 16:24, où « poteau de supplice » est utilisé au sens figuré).
poteau de supplice : Voir note d’étude sur Mt 27:32.
poteau de supplice : Ou « poteau d’exécution » (voir lexique à « poteau » et à « poteau de supplice » ; voir aussi notes d’étude sur Mt 10:38 et 16:24, où « poteau de supplice » est utilisé au sens figuré).
poteau de supplice : Voir note d’étude sur Mt 27:32.
vers neuf heures : Litt. « vers la troisième heure ». Au 1er siècle de n. è., les Juifs divisaient la journée en 12 heures à partir du lever du soleil, c’est-à-dire vers 6 h du matin (Jean 11:9). Ainsi, la troisième heure correspondait à environ 9 h du matin, la sixième heure à environ midi et la neuvième heure à environ 3 h de l’après-midi. Étant donné qu’on ne disposait pas d’instruments de précision pour mesurer le temps, on ne donnait généralement que l’horaire approximatif d’un évènement (Jean 1:39 ; 4:6 ; 19:14 ; Ac 10:3, 9).
vers neuf heures : Litt. « vers la troisième heure ». Au 1er siècle de n. è., les Juifs divisaient la journée en 12 heures à partir du lever du soleil, c’est-à-dire vers 6 h du matin (Jean 11:9). Ainsi, la troisième heure correspondait à environ 9 h du matin, la sixième heure à environ midi et la neuvième heure à environ 3 h de l’après-midi. Étant donné qu’on ne disposait pas d’instruments de précision pour mesurer le temps, on ne donnait généralement que l’horaire approximatif d’un évènement (Jean 1:39 ; 4:6 ; 19:14 ; Ac 10:3, 9).
midi : Litt. « la sixième heure » (voir note d’étude sur Mt 20:3).
trois heures de l’après-midi environ : Litt. « la neuvième heure » (voir note d’étude sur Mt 20:3).
l’obscurité : Le récit parallèle de Luc ajoute que « la lumière du soleil avait disparu » (Lc 23:44, 45). Cette obscurité était miraculeuse, d’origine divine. Il ne pouvait pas s’agir d’une éclipse solaire. En effet, les éclipses ne se produisent qu’à l’époque de la nouvelle lune ; or cet épisode s’est déroulé à l’époque de la Pâque, où la lune est pleine. De plus, cette obscurité a duré trois heures, bien plus longtemps que la durée maximale d’une éclipse, qui est inférieure à huit minutes.
Éli, Éli, lama sabaqthani ? : Certains pensent qu’ici, Jésus s’est exprimé en araméen ; mais il est plus probable qu’il s’agisse de l’hébreu parlé à l’époque, un hébreu teinté d’araméen. La transcription grecque de ces mots, rapportée par Matthieu et Marc, ne permet pas d’identifier de façon formelle la langue d’origine.
Mon Dieu, mon Dieu : Quand il a crié vers son Père céleste en le reconnaissant comme son Dieu, Jésus a accompli Ps 22:1. Le cri déchirant de Jésus a peut-être rappelé à ceux qui l’ont entendu les nombreuses choses qui avaient été prophétisées à son sujet dans le reste du Ps 22 : on se moquerait de lui, on le tournerait en dérision, on s’attaquerait à ses mains et à ses pieds, et on se partagerait ses vêtements en les tirant au sort (Ps 22:6-8, 16, 18).
Éli, Éli, lama sabaqthani ? : Voir note d’étude sur Mt 27:46.
Mon Dieu, mon Dieu : Voir note d’étude sur Mt 27:46.
Élie : Vient du nom hébreu qui signifie « mon Dieu, c’est Jéhovah ».
vin aigre : Ou « vinaigre de vin » ; grec oxos. Ce terme désignait probablement un vin léger et sur, ou aigre, appelé en latin acetum (vinaigre), ou posca s’il était allongé avec de l’eau. C’était une boisson bon marché que les gens pauvres, y compris les soldats romains, avaient coutume de boire pour étancher leur soif. Le mot grec oxos est aussi utilisé dans la Septante en Ps 69:21, où il était annoncé qu’on donnerait au Messie du « vinaigre » à boire.
roseau : Ou « bâton », « baguette ». Le récit de Jean parle d’une « tige d’hysope » (Jean 19:29 ; voir lexique à « hysope »).
vin aigre : Voir note d’étude sur Mt 27:48.
roseau : Voir note d’étude sur Mt 27:48.
rendit son esprit : Ou « expira », « cessa de respirer ». Le terme « esprit » (grec pneuma) peut être compris ici dans le sens de « souffle » ou de « force de vie », ce qui est confirmé par l’utilisation du verbe grec ékpnéô (litt. « souffler ») dans le récit parallèle de Mc 15:37 (où il est traduit par « expira », ou « rendit son dernier souffle » selon la note d’étude). Certains sont d’avis que l’utilisation du terme grec traduit par « rendit » signifie que Jésus a délibérément arrêté de lutter pour rester en vie, car tout s’était accompli (Jean 19:30). Quoi qu’il en soit, il a volontairement « répandu sa vie jusqu’à la mort » (Is 53:12 ; Jean 10:11).
expira : Ou « rendit son dernier souffle » (voir note d’étude sur Mt 27:50).
rideau : Ce rideau magnifiquement décoré séparait le Très-Saint du Saint dans le Temple. Selon la tradition juive, ce lourd rideau faisait environ 18 m de haut, 9 m de large et 7,4 cm d’épaisseur. En le déchirant en deux, Jéhovah a non seulement exprimé sa colère contre les assassins de son Fils, mais il a aussi fait savoir que l’entrée dans le ciel même était dorénavant possible (Hé 10:19, 20 ; voir lexique).
sanctuaire : Le mot grec naos désigne ici le bâtiment principal du Temple, constitué du Saint et du Très-Saint.
rideau : Voir note d’étude sur Mt 27:51.
sanctuaire : Voir note d’étude sur Mt 27:51.
un de ses gardes du corps : Le terme grec utilisé ici est spékoulatôr, un mot emprunté au latin (speculator), et il peut désigner un garde du corps, un coursier, ou parfois un bourreau. Dans les Écritures grecques chrétiennes, le plus souvent en Marc et en Matthieu, on trouve les équivalents grecs d’une trentaine de mots latins qui appartiennent au vocabulaire militaire, juridique, financier et domestique. Marc les utilise plus que n’importe quel autre rédacteur de la Bible, ce qui appuie l’idée selon laquelle il a écrit son Évangile à Rome, et surtout à l’intention des non-Juifs, en particulier des Romains (voir note d’étude sur Jean 19:20).
latin : C’est la seule mention directe du latin dans le texte inspiré de la Bible. À l’époque de Jésus, le latin était la langue employée par les autorités romaines en Israël. Il était utilisé dans les inscriptions officielles, mais ce n’était pas la langue du peuple. C’est sans doute parce qu’on parlait plusieurs langues en Israël que, selon Jean 19:19, l’écriteau placé par Pilate au-dessus de la tête de Jésus Christ portait le motif de l’exécution en latin, la langue officielle, ainsi qu’en hébreu et en grec (koinè). Plusieurs mots et expressions des Écritures grecques chrétiennes dérivent du latin (voir lexique à « latin » et « Introduction à Marc »).
officier : Ou « centurion », c’est-à-dire un officier de l’armée romaine qui était à la tête d’une centaine de soldats. Peut-être que cet officier était présent au moment où Jésus a comparu devant Pilate, et qu’il a entendu les Juifs dire que Jésus prétendait être le Fils de Dieu (Mc 15:16 ; Jean 19:7). Marc emploie ici le mot grec kénturiôn, emprunté au latin centurio ; il l’utilise à nouveau en Mc 15:44, 45 (voir « Introduction à Marc » et notes d’étude sur Mc 6:27 ; Jean 19:20).
Marie de Magdala : Ou « Marie-Madeleine ». Il est probable que le nom donné à cette « Marie » renvoie à la ville de Magdala, qui était située sur la rive O de la mer de Galilée, à peu près à mi-chemin entre Capharnaüm et Tibériade. Certains ont émis l’idée que Magdala était la ville d’origine de Marie ou son lieu de résidence (voir notes d’étude sur Mt 15:39 ; Lc 8:2).
Marie de Magdala : Voir note d’étude sur Mt 27:56.
Jacques le Petit : Fils d’Alphée et apôtre de Jésus (Mt 10:2, 3 ; Mc 3:18 ; Lc 6:15 ; Ac 1:13). Le qualificatif « le Petit » signifie peut-être que ce Jacques était plus jeune ou plus petit que l’autre apôtre prénommé Jacques, un des fils de Zébédée.
José : Forme abrégée du nom hébreu Jossifia, qui signifie « que Jah ajoute (accroisse) » ou « Jah a ajouté (accru) ». Même si quelques manuscrits portent ici « Joseph », la majorité des manuscrits anciens portent « José » (cf. récit parallèle de Mt 27:56).
Salomé : Vient probablement d’un mot hébreu qui signifie « paix ». Salomé était une disciple de Jésus. Une comparaison de Mt 27:56 avec Mc 3:17 et 15:40 peut laisser penser que Salomé était la mère des apôtres Jacques et Jean ; en effet, Matthieu parle de la « mère des fils de Zébédée » là où Marc parle d’une certaine « Salomé ». De plus, une comparaison des versets mentionnés plus haut avec Jean 19:25 suggère que Salomé et Marie (la mère de Jésus) étaient peut-être sœurs. Si c’est vraiment le cas, Jacques et Jean étaient des cousins de Jésus. D’après Mt 27:55, 56, Mc 15:41 et Lc 8:3, Salomé faisait partie des femmes qui accompagnaient Jésus et qui utilisaient leurs biens pour le servir.
servi : Voir lexique à « ministre ».
le jour de la Préparation : Comme Marc semble viser avant tout un public non juif, il précise que cette expression désigne la veille du sabbat ; cette explication ne figure dans aucun autre Évangile (Mt 27:62 ; Lc 23:54 ; Jean 19:31). Ce jour-là, les Juifs se préparaient pour le sabbat en faisant les repas du lendemain et en terminant tout travail qui ne pouvait pas attendre jusqu’après le sabbat. Le jour de la Préparation mentionné dans ce verset tombait le 14 nisan (voir lexique à « Préparation »).
Arimathie : Le nom de cette ville vient d’un mot hébreu qui signifie « hauteur ». Lc 23:51 précise qu’il s’agit d’une « ville de Judée » (voir app. B10).
Sanhédrin : Il s’agit du tribunal suprême des Juifs, qui se réunissait à Jérusalem. Le mot grec rendu ici par « Sanhédrin » (sunédrion) signifie littéralement « qui siège avec ». C’est un terme général qui désignait une assemblée ou une réunion ; mais en Israël, il pouvait désigner un organe judiciaire, ou un tribunal, religieux (voir note d’étude sur Mt 5:22 et lexique ; voir aussi app. B12 pour savoir où se trouvait peut-être la salle du Sanhédrin).
Joseph : L’individualité de chaque évangéliste transparaît clairement dans la nature des détails qu’ils fournissent sur Joseph. Matthieu, le collecteur d’impôts, dit que c’était un « homme riche ». Marc, qui s’adressait avant tout à des Romains, dit que c’était un « membre respecté du Conseil », qui attendait le royaume de Dieu. Luc, le médecin bienveillant, dit que c’était un homme « bon et juste » qui n’avait pas voté en faveur du complot que le Conseil tramait contre Jésus. Seul Jean rapporte qu’il était « disciple de Jésus, mais en secret parce qu’il avait peur des Juifs » (Mt 27:57-60 ; Mc 15:43-46 ; Lc 23:50-53 ; Jean 19:38-42).
Arimathie : Voir note d’étude sur Mt 27:57.
membre [...] du Conseil : Litt. « conseiller », c’est-à-dire un membre du Sanhédrin, le tribunal suprême des Juifs, qui se réunissait à Jérusalem (voir note d’étude sur Mt 26:59 et lexique à « Sanhédrin »).
tombe : Ou « tombe de souvenir ». Il s’agissait d’une cavité creusée dans le calcaire tendre, et non d’une grotte naturelle. À l’intérieur de ce genre de tombe, il y avait généralement des couchettes superposées ou des niches, taillées dans les parois, où les corps étaient déposés (voir lexique à « tombe de souvenir »).
tombe : Voir note d’étude sur Mt 27:60.
une pierre : Ce devait être une pierre circulaire, puisque le verset dit qu’on la « roula » devant l’entrée, et que, d’après Mc 16:4, elle a été « roulée » sur le côté lorsque Jésus a été ressuscité. Elle pesait peut-être une tonne ou plus. Le récit de Matthieu dit qu’il s’agissait d’une « grosse pierre » (Mt 27:60).
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Le tribunal suprême des Juifs, qu’on appelait « le Grand Sanhédrin » et qui se réunissait à Jérusalem, se composait de 71 membres (voir lexique à « Sanhédrin »). Selon la Mishna, ils étaient assis en demi-cercle sur trois rangées, et deux greffiers étaient présents pour noter les décisions du tribunal. Quelques-uns des éléments architecturaux présentés sur cette image s’inspirent d’une construction découverte à Jérusalem que certains pensent être la salle du Conseil qui existait au 1er siècle de n. è. (voir appendice B12, carte « Jérusalem et ses environs »).
1. Grand prêtre
2. Membres du Sanhédrin
3. Accusé
4. Greffiers

Photo de la réplique d’un os de talon humain transpercé par un clou en fer long de 11,5 cm. L’original, trouvé en 1968 pendant des fouilles effectuées dans le N de Jérusalem, date de l’époque romaine. Cette découverte archéologique tend à confirmer que, lors d’exécutions, on se servait de clous pour fixer les suppliciés sur un poteau en bois. Ce clou ressemble peut-être à ceux que les soldats romains ont utilisés pour clouer Jésus Christ au poteau. Il a été découvert dans une caisse en pierre appelée « ossuaire », dans lequel les ossements desséchés d’un mort étaient déposés une fois les chairs décomposées. Cela indique qu’un condamné exécuté sur un poteau pouvait recevoir une sépulture.

Les Juifs déposaient généralement leurs morts dans des grottes ou dans des cavités creusées dans la roche. Habituellement, ces tombes étaient situées à l’extérieur des villes, à l’exception des tombes des rois. Les tombes juives qui ont été découvertes se caractérisent par leur simplicité. C’est sans doute parce que la religion juive interdisait de vénérer les morts et ne favorisait pas la croyance en une existence consciente dans un monde spirituel après la mort.