Évangile selon Luc 16:1-31
Notes d'étude
intendant : Ou « gérant de la maison », « administrateur de la maison ». Le mot grec oïkonomos désigne quelqu’un qui est placé au-dessus des serviteurs, alors qu’il est lui-même un serviteur. Dans l’Antiquité, une telle fonction était souvent remplie par un esclave fidèle qui avait la responsabilité de gérer les affaires de son maître. C’était donc vraiment un poste de confiance. Le serviteur d’Abraham « qui gérait tout ce qui était à lui » était ce genre d’intendant, ou de gérant (Gn 24:2). C’était aussi le cas de Joseph, comme l’indique Gn 39:4. Dans cet exemple de Jésus, le mot « intendant » est au singulier, mais cela ne veut pas forcément dire que l’intendant représente une seule personne. Dans les Écritures, il y a d’autres endroits où pour désigner un groupe de personnes, on emploie un nom singulier qui s’applique normalement à un individu. C’est le cas lorsque Jéhovah s’adresse à la nation israélite en ces termes : ‘Vous êtes mes témoins [pluriel], oui, mon serviteur [singulier] que j’ai choisi’ (Is 43:10). De la même façon, ici, dans le récit de Luc, il est question d’un intendant au sens collectif. En Mt 24:45, qui contient un exemple similaire, cet intendant est appelé « l’esclave fidèle et avisé ».
intendant : Ou « gérant de la maison », « administrateur de la maison » (voir note d’étude sur Lc 12:42).
mesures : Ou « baths ». D’après certains biblistes, le mot grec batos correspond au mot hébreu bath, qui désigne une unité de capacité. En se basant sur des fragments de jarres qui portent l’inscription « bath » en caractères hébreux anciens, on a estimé la capacité d’un bath à environ 22 L (voir lexique à « bath » et app. B14).
mesures : Ou « baths ». D’après certains biblistes, le mot grec batos correspond au mot hébreu bath, qui désigne une unité de capacité. En se basant sur des fragments de jarres qui portent l’inscription « bath » en caractères hébreux anciens, on a estimé la capacité d’un bath à environ 22 L (voir lexique à « bath » et app. B14).
grandes mesures : Ou « kors ». Selon certains biblistes, le mot grec koros correspond au mot hébreu kor, qui désigne une unité de capacité équivalant à dix baths. Comme on a estimé la capacité d’un bath à 22 L, un kor équivaudrait à 220 L (voir note d’étude sur Lc 16:6 ; lexique à « bath » et à « kor » ; et app. B14).
avisé : Le mot grec utilisé dans ce verset emporte l’idée d’intelligence associée à la perspicacité, à la prévoyance, au discernement, à la prudence et à la sagesse pratique. Le même mot grec est employé en Mt 7:24 et 25:2, 4, 8, 9. La Septante utilise ce mot en Gn 41:33, 39 en rapport avec Joseph.
avisé : Ou « plein de bon sens », « sage ». L’adjectif grec phronimos, qui est utilisé ici, emporte l’idée d’intelligence associée à la perspicacité, à la prévoyance, au discernement, à la prudence et à la sagesse pratique. Luc utilise une forme du même mot grec en Lc 16:8, où il est rendu par « avec plus de sagesse pratique ». Le mot phronimos est aussi employé en Mt 7:24 ; 25:2, 4, 8, 9. La Septante utilise ce mot en Gn 41:33, 39 en rapport avec Joseph.
avec sagesse pratique : Ou « intelligemment », « avec prévoyance ». Grec phronimôs. Des formes de l’adjectif qui est apparenté à ce mot grec sont traduites par avec plus de sagesse pratique un peu plus loin dans ce même verset, par « sage » en Mt 7:24 et par ‘avisé’ en Mt 24:45 ; 25:2 ; Lc 12:42 (voir notes d’étude sur Mt 24:45 ; Lc 12:42).
ce monde : Ou « cette ère », « ce système de choses ». Le terme grec aïôn peut désigner une situation d’ensemble (ou : un état de choses) ou les particularités qui caractérisent une certaine période, époque ou ère (un « temps » de l’histoire). Dans ce contexte, il se rapporte à l’actuel monde injuste et au mode de vie des gens éloignés de Dieu (voir lexique à « système de choses »).
l’Argent : Le mot grec mamônas (d’origine sémitique), généralement rendu par « Mammon », peut aussi se traduire par « Richesse ». Dans ce verset, l’argent est personnifié sous les traits d’un maître, ou d’une sorte de faux dieu ; cependant, rien ne prouve que ce mot ait été le nom d’une divinité en particulier.
amis : C.-à-d. des amis au ciel : Jéhovah et Jésus Christ, les seuls qui puissent accueillir quelqu’un dans les « habitations éternelles ».
des richesses injustes : Litt. « du Mammon de l’injustice ». On donne souvent au mot grec mamônas (d’origine sémitique), généralement rendu par « Mammon », le sens d’« argent » ou de « richesses » (voir note d’étude sur Mt 6:24). Il est probable que Jésus considérait ce genre de richesses comme injustes parce qu’elles sont gérées par des humains pécheurs, qu’elles servent fréquemment à des fins égoïstes et que, souvent, on les acquiert au moyen d’actes injustes. De plus, la possession ou le désir de richesses matérielles risquent de mener à des actes illégaux. Étant donné que ces richesses peuvent perdre leur valeur, une personne qui en possède ne devrait pas mettre sa confiance en elles (1Tm 6:9, 10, 17-19). Elle devrait plutôt les utiliser pour devenir amie avec Jéhovah et Jésus, qui peuvent l’accueillir dans les habitations éternelles.
habitations éternelles : Litt. « tentes éternelles ». Manifestement, il s’agit d’habitations parfaites dans le monde nouveau — qui sera éternel —, que ces habitations soient dans le royaume céleste de Jésus Christ ou dans le paradis terrestre, gouverné par ce royaume.
hait : Dans la Bible, le verbe « haïr » a plusieurs sens. Il peut emporter l’idée d’éprouver une hostilité motivée par la méchanceté, qui pousse à nuire aux autres. Il peut aussi se rapporter à un profond sentiment d’aversion ou de dégoût pour une personne ou une chose, qui amène à vouloir ne rien avoir à faire avec cette personne ou cette chose. Enfin, ce verbe peut simplement signifier « aimer moins ». Par exemple, quand il est dit de Jacob qu’il ‘haïssait’ Léa et qu’il aimait Rachel, cela signifie qu’il aimait Léa moins que Rachel (Gn 29:31, note ; Dt 21:15, note) ; et le verbe « haïr » est employé dans ce sens dans d’autres ouvrages juifs anciens. Par conséquent, ici, Jésus ne veut pas dire que ses disciples doivent éprouver de l’hostilité ou du dégoût pour leur famille ou eux-mêmes, car un tel enseignement serait contraire au reste des Écritures (cf. Mc 12:29-31 ; Éph 5:28, 29, 33). Dans ce contexte, le verbe « haïr » pourrait être rendu par « aimer moins ».
travailler comme esclave : Habituellement, un esclave appartient à un seul et unique maître. Dans ce verset, Jésus affirme qu’un chrétien ne peut pas donner à Dieu l’attachement sans partage qu’il mérite et en même temps s’attacher, ou se consacrer, à amasser des biens matériels.
l’Argent : Le mot grec mamônas (d’origine sémitique), généralement rendu par « Mammon », peut aussi se traduire par « Richesse ». Dans ce verset, l’argent est personnifié sous les traits d’un maître, ou d’une sorte de faux dieu ; cependant, rien ne prouve que ce mot ait été le nom d’une divinité en particulier.
haïra : C.-à-d. sera moins attaché et moins dévoué à (voir note d’étude sur Lc 14:26).
être les esclaves : Voir note d’étude sur Mt 6:24.
l’Argent : Voir note d’étude sur Mt 6:24.
les Prophètes et la Loi : Seul passage où l’ordre des mots dans l’expression « la Loi et les Prophètes » est inversé par rapport à d’habitude (Mt 5:17 ; 7:12 ; 22:40 ; Lc 16:16). Le sens général est apparemment le même (voir note d’étude sur Mt 5:17), mais il semble que cette inversion mette en avant le caractère prophétique des Écritures. Le verset dit même que la Loi a prophétisé, ce qui souligne aussi son caractère prophétique.
La Loi et les Prophètes : « La Loi » désigne les livres bibliques de la Genèse au Deutéronome. « Les Prophètes » désigne les livres prophétiques des Écritures hébraïques. Et lorsque ces termes sont employés ensemble, l’expression ainsi formée peut désigner l’intégralité des Écritures hébraïques (Mt 5:17 ; 7:12 ; 22:40 ; voir note d’étude sur Mt 11:13).
se pressent : Le mot grec traduit ici par « se pressent » emporte l’idée fondamentale d’action énergique, d’effort. Certains traducteurs de la Bible lui donnent un sens négatif, celui d’« agir avec violence » ou de « subir des violences ». Mais au vu du contexte — le royaume de Dieu est annoncé comme une bonne nouvelle —, il semble raisonnable de penser que ce mot a un sens positif, celui de « poursuivre une chose avec enthousiasme », de « chercher avec ferveur ». Ce mot se rapporte apparemment aux actions énergiques et aux efforts de ceux qui ont accepté la bonne nouvelle au sujet du royaume de Dieu, ce qui leur a ouvert la perspective de devenir membres de ce royaume.
un seul bout de lettre : Dans l’alphabet hébreu qui avait cours à l’époque de Jésus, certaines lettres se différenciaient l’une de l’autre par un minuscule trait. Cette hyperbole de Jésus souligne donc que la Parole de Dieu s’accomplira jusque dans le moindre détail (voir note d’étude sur Mt 5:18).
un bout de lettre : Certaines lettres hébraïques se différenciaient l’une de l’autre par un minuscule trait. Cette hyperbole de Jésus souligne donc que la Parole de Dieu s’accomplira jusque dans le moindre détail.
acte sexuel immoral : Cette expression traduit le grec pornéïa, mot de sens large qui désigne toutes les relations sexuelles contraires aux lois de Dieu. En font partie l’adultère, la prostitution, les relations sexuelles entre personnes non mariées, l’homosexualité et la bestialité (voir lexique).
acte sexuel immoral : Cette expression traduit le grec pornéïa, mot de sens large qui désigne toutes les relations sexuelles contraires aux lois de Dieu. En font partie l’adultère, la prostitution, les relations sexuelles entre personnes non mariées, l’homosexualité et la bestialité (voir lexique).
commettre d’adultère : C’est-à-dire se rendre coupable d’infidélité conjugale. C’est le verbe grec moïkheuô qui est employé dans cette citation d’Ex 20:14 et de Dt 5:18, versets où l’on trouve le verbe hébreu correspondant, naʼaph. Dans la Bible, l’adultère désigne les « actes sexuels immoraux » consentis entre une personne mariée et quelqu’un qui n’est pas son conjoint (cf. note d’étude sur Mt 5:32, qui donne des explications sur le terme « acte sexuel immoral », traduction du mot grec pornéïa). Quand la Loi mosaïque était en vigueur, un homme qui avait des relations sexuelles consenties avec la femme ou la fiancée d’un autre était coupable d’adultère.
se rend coupable d’adultère : Le verbe grec moïkheuô signifie « se rendre coupable d’infidélité conjugale ». Dans la Bible, l’adultère désigne les « actes sexuels immoraux » consentis entre une personne mariée et quelqu’un qui n’est pas son conjoint (cf. note d’étude sur Mt 5:32, qui donne des explications sur le terme « acte sexuel immoral », traduction du mot grec pornéïa). Quand la Loi mosaïque était en vigueur, un homme qui avait des relations sexuelles consenties avec la femme ou la fiancée d’un autre était coupable d’adultère (voir notes d’étude sur Mt 5:27 ; Mc 10:11).
une femme divorcée : C.-à-d. une femme divorcée pour d’autres raisons qu’un acte sexuel immoral (voir note d’étude sur Mt 5:32).
se rend coupable d’adultère envers elle : Jésus contredit ici l’enseignement rabbinique si répandu qui autorisait les hommes à divorcer « pour n’importe quelle raison » (Mt 19:3, 9). L’idée de se rendre coupable d’adultère envers sa femme était étrangère à la plupart des Juifs. Les rabbins enseignaient que le mari ne se rendait jamais coupable d’adultère envers sa femme — seule une femme pouvait être infidèle. En plaçant le mari sous la même obligation morale que la femme, Jésus a accordé de la dignité aux femmes et a revalorisé leur statut.
un mendiant : Ou « un pauvre ». Le terme grec peut désigner une personne très pauvre, ou démunie. Dans l’exemple de Jésus, l’utilisation de ce terme pour désigner le mendiant établit un contraste frappant avec l’homme riche. En Mt 5:3, il est employé au sens figuré dans l’expression traduite par « ceux qui sont conscients de leurs besoins spirituels » ; cette expression signifie littéralement « ceux qui sont pauvres (nécessiteux, démunis, mendiants) en l’esprit » et elle désigne les personnes qui sont douloureusement conscientes d’être pauvres spirituellement et d’avoir besoin de Dieu (voir note d’étude sur Mt 5:3).
Lazare : Probablement la forme grecque du nom hébreu Éléazar, qui signifie « Dieu a aidé ».
ceux qui sont conscients de leurs besoins spirituels : Le terme grec traduit par « ceux qui sont conscients », ou littéralement « ceux qui sont pauvres (nécessiteux, démunis, mendiants) », est employé dans ce contexte à propos de ceux qui ont un besoin et qui en sont pleinement conscients. Le même mot grec est utilisé en Lc 16:20, 22 pour parler du « mendiant » nommé Lazare. L’expression grecque traduite par « ceux qui sont conscients de leurs besoins spirituels », que certaines versions rendent par « les pauvres en esprit », désigne les personnes qui sont douloureusement conscientes d’être pauvres spirituellement et d’avoir besoin de Dieu (voir note d’étude sur Lc 6:20).
chiens : Selon la Loi mosaïque, les chiens étaient impurs (Lv 11:27). Les animaux qui léchaient les ulcères du mendiant étaient sans doute des chiens errants et charognards. Dans les Écritures hébraïques, le mot « chien » est souvent utilisé dans un sens péjoratif (Dt 23:18, note ; 1S 17:43 ; 24:14 ; 2S 9:8 ; 2R 8:13, note ; Pr 26:11). En Mt 7:6, il est employé dans un sens figuré pour parler de personnes qui n’accordent pas de valeur aux trésors spirituels. Étant donné que, pour les Juifs, les chiens étaient des animaux impurs et que ce mot a donc un sens péjoratif dans la Bible, la mention de « chiens » dans l’exemple de Jésus révèle clairement l’état déplorable dans lequel se trouvait le mendiant appelé Lazare (voir notes d’étude sur Mt 7:6 ; 15:26).
enfants [...] petits chiens : Comme les chiens étaient impurs selon la Loi mosaïque, la Bible utilise souvent le terme « chien » dans un sens péjoratif (Lv 11:27 ; Mt 7:6 ; Php 3:2 ; Ré 22:15). Cependant, dans la conversation rapportée par Marc (7:27) et par Matthieu, un diminutif signifiant « petit chien » ou « chien domestique » est employé, ce qui adoucit la comparaison. Cela indique peut-être que Jésus utilisait ici un terme affectueux qu’on appliquait aux animaux de compagnie chez les non-Juifs. En comparant les Israélites à des « enfants » et les non-Juifs à des « petits chiens », Jésus montrait de toute évidence qu’il fallait respecter un ordre de priorité. Dans un foyer où vivaient des enfants et des chiens, c’est aux enfants qu’on donnait à manger en premier.
Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens et ne jetez pas vos perles aux porcs : Selon la Loi mosaïque, les chiens et les porcs étaient impurs (Lv 11:7, 27). Il était permis de jeter aux chiens la chair d’un animal tué par une bête sauvage (Ex 22:31). Mais la tradition juive interdisait de donner aux chiens de la « viande sainte », c’est-à-dire de la viande d’animaux offerts en sacrifice. En Mt 7:6, les mots « chiens » et « porcs » sont employés dans un sens figuré pour parler de personnes qui n’accordent pas de valeur aux trésors spirituels. Tout comme les porcs ne connaissent pas la valeur des perles et peuvent se retourner contre celui qui les leur donne, les gens qui n’accordent pas de prix aux trésors spirituels peuvent faire du mal à celui qui leur offre ces trésors.
aux côtés d’Abraham : Litt. « sur le sein d’Abraham ». Être sur le sein de quelqu’un signifiait qu’on avait une position de faveur particulière et qu’on entretenait avec lui des relations étroites (voir note d’étude sur Jean 1:18). Cette expression figurée tire son origine de la coutume qui consistait à s’allonger sur un divan lors des repas de façon à pouvoir se pencher en arrière sur le sein, ou la poitrine, d’un ami intime (Jean 13:23-25).
auprès du Père : Litt. « sur le sein du Père ». Être sur le sein de quelqu’un signifiait qu’on avait une position de faveur particulière et qu’on entretenait avec lui des relations étroites. Cette expression figurée tire son origine de la façon dont on prenait les repas ; les convives s’allongeaient sur des divans de façon à pouvoir se pencher en arrière sur le sein, ou la poitrine, d’un ami intime (Jean 13:23-25). Jésus est ainsi présenté comme l’ami le plus intime de Jéhovah, celui qui pouvait expliquer Dieu d’une façon plus complète et plus précise que quiconque (Mt 11:27).
la Tombe : Ou « l’hadès », c.-à-d. la tombe commune aux hommes (voir lexique à « tombe »).
à côté de lui : Litt. « dans son sein » (voir note d’étude sur Lc 16:22).
aux côtés d’Abraham : Litt. « sur le sein d’Abraham ». Être sur le sein de quelqu’un signifiait qu’on avait une position de faveur particulière et qu’on entretenait avec lui des relations étroites (voir note d’étude sur Jean 1:18). Cette expression figurée tire son origine de la coutume qui consistait à s’allonger sur un divan lors des repas de façon à pouvoir se pencher en arrière sur le sein, ou la poitrine, d’un ami intime (Jean 13:23-25).
Ils ont Moïse et les Prophètes : C’est-à-dire les écrits de Moïse et des prophètes, qui étaient lus chaque sabbat dans les synagogues (Ac 15:21) et qui auraient dû les amener à croire que Jésus était le Messie et le Roi choisi par Dieu.
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Dans l’exemple de l’intendant injuste, Jésus parle de la pratique consistant à établir un contrat dans le cadre d’un accord financier (Lc 16:6, 7). Le papyrus que l’on voit sur la photo a été rédigé en araméen et il date de 55 de n. è. environ. Il a été découvert dans le désert de Judée, dans une grotte située sur un flanc du ravin qui abrite l’oued Murabba’ât, un cours d’eau généralement à sec. Il s’agit d’une reconnaissance de dette, avec des modalités de remboursement, établie entre Abšalom fils de Ḥanin et Zakariah fils de Yoḥanan. En entendant l’exemple de Jésus, ses auditeurs ont peut-être pensé à ce genre de document.

On obtenait la teinture pourpre à partir de mollusques, des coquillages marins comme l’Hexaplex trunculus (à gauche) et le Bolinus brandaris (à droite) ; ces coquillages sont plus connus sous le nom commun de « murex ». Leur coquille mesure entre 5 cm et 8 cm de long. Dans la partie supérieure du corps de ces animaux se trouve une petite glande qui ne renferme qu’une gouttelette de liquide, appelée « fleur ». Au départ, ce suc a la couleur et la consistance de la crème, mais, exposé à l’air et à la lumière, il change progressivement de couleur pour arriver au violet foncé ou au pourpre. On trouve ces coquillages marins le long des rivages de la Méditerranée, et la nuance de la couleur obtenue varie selon l’endroit où on les pêche. On trouait les plus gros spécimens un à un et on en extrayait soigneusement le précieux liquide ; les plus petits, quant à eux, étaient broyés dans des mortiers. Étant donné que la quantité de substance colorante obtenue à partir d’un coquillage était infime, en récupérer une grande quantité revenait cher. Cette teinture était donc coûteuse, et les vêtements teints en pourpre sont devenus un signe de richesse ou de position élevée (Est 8:15).