Actes des apôtres 5​:​1-42

5  Un homme du nom d’Ananias et sa femme, Saphira, vendirent aussi une propriété.  Mais en secret (sa femme, elle, le savait), cet homme garda une partie du produit de la vente et alla déposer le reste aux pieds des apôtres+.  Alors Pierre lui dit : « Ananias, pourquoi as-​tu laissé Satan te pousser à mentir+ effrontément à l’esprit saint+ et à garder en secret une partie de l’argent du champ ?  Avant que tu le vendes, ce champ ne restait-​il pas à toi ? Et une fois le champ vendu, n’étais-​tu pas libre de faire de l’argent ce que tu voulais ? Comment as-​tu pu concevoir un tel acte dans ton cœur ? Ce n’est pas aux hommes que tu as menti, mais à Dieu. »  En entendant ces paroles, Ananias s’effondra et mourut. Et une grande crainte s’empara de tous ceux qui l’apprirent.  Les jeunes hommes se levèrent, enveloppèrent le corps, l’emportèrent et l’enterrèrent.  Environ trois heures plus tard, sa femme entra sans savoir ce qui était arrivé.  Pierre lui demanda : « Dis-​moi, est-​ce bien tant que vous avez vendu le champ ? » Elle répondit : « Oui, c’est bien cela. »  Alors Pierre lui dit : « Pourquoi avez-​vous décidé ensemble de mettre à l’épreuve l’esprit de Jéhovah ? Écoute ! Ceux qui ont enterré ton mari sont à la porte, et ils vont t’emporter. » 10  À l’instant même, elle s’effondra à ses pieds et mourut. Quand les jeunes hommes entrèrent, ils la trouvèrent morte ; ils l’emportèrent et l’enterrèrent auprès de son mari. 11  Une grande crainte s’empara alors de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses. 12  De plus, par les mains des apôtres, beaucoup de signes et de miracles continuaient à se produire parmi le peuple+ ; et ils se réunissaient tous sous le portique de Salomon+. 13  Même si personne d’autre n’avait le courage de se joindre à eux, le peuple parlait d’eux en bien. 14  Et mieux encore, des croyants au Seigneur continuaient à s’ajouter, un grand nombre aussi bien d’hommes que de femmes+. 15  On amenait même les malades dans les grandes rues et on les déposait là sur des petits lits et des couchettes* pour que, lorsque Pierre passerait, au moins son ombre en atteigne quelques-uns+. 16  Et on venait en foule des villes autour de Jérusalem, portant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs, et tous étaient guéris. 17  Cependant, la jalousie fit se lever le grand prêtre et tous ceux qui étaient avec lui (des membres du parti des sadducéens+). 18  Ils arrêtèrent* les apôtres et les mirent dans la prison publique+. 19  Mais pendant la nuit, l’ange de Jéhovah ouvrit les portes de la prison+, les fit sortir et leur dit : 20  « Allez dans le Temple et continuez à dire au peuple toutes les paroles concernant cette vie. » 21  Obéissant à cette instruction, ils entrèrent dans le Temple dès l’aube et se mirent à enseigner. Quand le grand prêtre et ceux qui étaient avec lui arrivèrent, ils convoquèrent le Sanhédrin et le conseil des anciens des fils d’Israël, et ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison. 22  Mais quand les gardes arrivèrent sur place, ils ne les trouvèrent pas dans la prison. Ils revinrent donc et firent ce rapport : 23  « La prison était soigneusement verrouillée et les gardiens étaient postés aux portes, mais en ouvrant nous n’avons trouvé personne. » 24  Quand le capitaine de la garde du Temple et les prêtres en chef entendirent ces paroles, ils furent perplexes, se demandant comment cette affaire allait tourner. 25  C’est alors que quelqu’un arriva et leur annonça : « Les hommes que vous avez mis en prison sont dans le Temple ! Ils sont en train d’enseigner le peuple ! » 26  Alors le capitaine partit avec ses gardes, et ils ramenèrent les apôtres, mais sans violence, car ils avaient peur de se faire lapider par le peuple+. 27  Ils les amenèrent donc devant le Sanhédrin, et le grand prêtre les interrogea. 28  Il leur dit : « Nous vous avions formellement interdit de continuer d’enseigner en ce nom-​là+, et voilà que vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement ! Vous êtes bien décidés à nous rendre responsables de la mort* de cet homme+ ! » 29  Pierre et les autres apôtres répondirent : « Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes+. 30  Le Dieu de nos ancêtres a ressuscité* Jésus, que vous avez tué en le pendant à un poteau+. 31  Dieu l’a élevé à sa droite+ comme Agent principal+ et Sauveur+, pour permettre à Israël de se repentir et d’obtenir le pardon de ses péchés+. 32  Et nous sommes témoins* de ces évènements+, nous et aussi l’esprit saint+, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » 33  En entendant cela, ils devinrent furieux et voulurent les supprimer+. 34  Mais un pharisien qui s’appelait Gamaliel+ se leva dans le Sanhédrin (c’était un enseignant de la Loi estimé de tout le peuple), et il ordonna de faire sortir ces hommes un instant. 35  Puis il dit : « Hommes d’Israël, faites attention à ce que vous voulez faire de ces hommes. 36  Par exemple, il y a quelque temps, Teudas, qui se disait quelqu’un, a rallié à son parti un groupe d’environ 400 hommes. Mais il a été supprimé, et tous ceux qui le suivaient ont été dispersés et ont disparu. 37  Après lui, à l’époque du recensement, il y a eu Judas le Galiléen, qui a entraîné du monde à sa suite. Cet homme aussi a été tué, et tous ceux qui le suivaient ont été dispersés. 38  Par conséquent, dans les circonstances présentes, je vous le dis : Ne vous occupez pas de ces hommes ; laissez-​les. Car si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle sera renversée ; 39  mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les renverser+. Attention, vous risquez même de vous retrouver en train de combattre contre Dieu+. » 40  Tenant compte de son conseil, ils firent venir les apôtres et les flagellèrent+, puis ils leur ordonnèrent de ne plus parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent. 41  Les apôtres se retirèrent donc de devant le Sanhédrin, heureux+ d’avoir été jugés dignes d’être déshonorés pour ce nom. 42  Et chaque jour, dans le Temple et de maison en maison+, sans arrêt ils continuaient à enseigner et à annoncer la bonne nouvelle concernant le Christ, Jésus+.

Notes

Ou « nattes ».
Ou « mirent les mains sur ».
Litt. « à faire venir sur nous le sang ».
Litt. « relevé ».
Ou « témoignons ».

Notes d'étude

as-​tu laissé Satan te pousser : Litt. « Satan a-​t-​il rempli ton cœur ». Dans ce contexte, l’expression grecque emporte l’idée d’enhardir quelqu’un, d’inciter quelqu’un à oser faire quelque chose. Elle s’inspire peut-être d’une expression idiomatique hébraïque de même sens. Par exemple, en Est 7:5, l’expression hébraïque qu’on peut traduire littéralement par « a rempli son cœur pour » est rendue par « a osé », et en Ec 8:11, cette expression idiomatique est traduite par « le cœur […] s’enhardit à faire le mal ».

l’esprit de Jéhovah : L’expression « l’esprit de Jéhovah » est utilisée à de nombreuses reprises dans les Écritures hébraïques (par exemple, en Jg 3:10 ; 6:34 ; 11:29 ; 13:25 ; 14:6 ; 15:14 ; 1S 10:6 ; 16:13 ; 2S 23:2 ; 1R 18:12 ; 2R 2:16 ; 2Ch 20:14 ; Is 11:2 ; 40:13 ; 63:14 ; Éz 11:5 ; Mi 2:7 ; 3:8). Lc 4:18 emploie l’expression « l’esprit de Jéhovah » dans une citation d’Is 61:1. Dans ce verset d’Isaïe et dans d’autres passages des Écritures hébraïques où figure l’expression traduite par « l’esprit de Jéhovah », le texte hébreu original utilise le Tétragramme associé au mot pour « esprit ». Les raisons pour lesquelles la Traduction du monde nouveau emploie l’expression « l’esprit de Jéhovah » en Ac 5:9, alors que les manuscrits grecs aujourd’hui disponibles portent l’expression rendue par « l’esprit du Seigneur », sont expliquées dans les app. C1 et C3, introduction.

assemblée : Première occurrence du terme grec ékklêsia. Ce terme dérive de deux mots grecs : ék, qui signifie « hors de », et kaléô, qui signifie « appeler ». Il désigne un groupe de personnes ou une foule rassemblés dans un but particulier, pour des activités précises (voir lexique). Ici, Jésus annonce la formation de l’assemblée chrétienne, composée de disciples oints qui, « comme des pierres vivantes », servent à « construire une maison spirituelle » (1P 2:4, 5). Le mot grec ékklêsia est fréquemment utilisé dans la Septante comme un équivalent du terme hébreu qahal, qui est lui aussi rendu par « assemblée ». Ce terme hébreu se rapporte souvent à la nation d’Israël tout entière, à l’ensemble du peuple de Dieu (Dt 23:3 ; 31:30). En Ac 7:38, les Israélites qui ont été appelés hors d’Égypte sont désignés par le terme « l’assemblée ». Pareillement, les chrétiens qui sont « appelés des ténèbres » et ont été « choisis du milieu du monde » constituent l’« assemblée de Dieu » (1P 2:9 ; Jean 15:19 ; 1Co 1:2).

l’assemblée dans le désert : Ici, les Israélites qui ont été appelés hors d’Égypte sont désignés par le terme « l’assemblée ». Dans les Écritures hébraïques, le mot hébreu qahal, souvent rendu par « assemblée » dans la Traduction du monde nouveau, vient d’une racine qui signifie « convoquer », « rassembler » (Nb 20:8 ; Dt 4:10). Ce mot est fréquemment employé pour parler des Israélites en tant que groupe organisé, par exemple dans les expressions « assemblée d’Israël » (Lv 16:17 ; Jos 8:35 ; 1R 8:14), « assemblée du vrai Dieu » (Né 13:1) et « assemblée de Jéhovah » (Nb 20:4 ; Dt 23:2, 3 ; 1Ch 28:8 ; Mi 2:5). Dans la Septante, le mot hébreu qahal est souvent traduit par le mot grec ékklêsia (par exemple en Ps 22:22 [21:23, LXX]), qui est justement le mot utilisé dans les Écritures grecques chrétiennes pour « assemblée » (voir notes d’étude sur Mt 16:18 ; Ac 5:11).

assemblée : Première occurrence du terme grec ékklêsia dans le livre des Actes. Ce terme dérive de deux mots grecs : ék, qui signifie « hors de », et kaléô, qui signifie « appeler ». Il désigne un groupe de personnes ou une foule rassemblés dans un but particulier, pour des activités précises ; ce terme s’applique donc bien à l’assemblée chrétienne nouvellement établie (voir lexique). Le mot ékklêsia est utilisé en Mt 16:18 (voir note d’étude), où Jésus annonce la formation de l’assemblée chrétienne, composée de disciples oints. Ces disciples sont des « pierres vivantes » qui servent à « construire une maison spirituelle » (1P 2:4, 5). Dans les Écritures grecques chrétiennes, le mot ékklêsia désigne non seulement l’ensemble des chrétiens oints, mais aussi tous les chrétiens vivant dans une zone géographique donnée ou les chrétiens appartenant à une assemblée locale. En Ac 5:11, étant donné le contexte, ce terme désigne l’assemblée des chrétiens de Jérusalem (voir note d’étude sur Ac 7:38).

miracles : Ou « présages ». Dans les Écritures grecques chrétiennes, le mot grec téras (miracle, présage, chose prodigieuse) est systématiquement associé à sêméïon (signe, miracle), et les deux termes sont utilisés au pluriel (Mt 24:24 ; Jean 4:48 ; Ac 7:36 ; 14:3 ; 15:12 ; 2Co 12:12). Fondamentalement, téras désigne quelque chose qui suscite l’émerveillement ou l’étonnement. Lorsqu’il est clair que ce terme emporte aussi l’idée d’une chose qui présage l’avenir, le rendu « présage » figure dans une note d’étude.

miracles : Ou « présages » (voir note d’étude sur Ac 2:19).

l’ange de Jéhovah : Dans les Écritures hébraïques, l’expression traduite par « l’ange de Jéhovah » est souvent employée (elle y figure pour la première fois en Gn 16:7). Elle est formée du mot hébreu pour « ange » et du Tétragramme. Dans l’un des exemplaires les plus anciens de la Septante, en Za 3:5, 6, le mot grec aggélos (ange, messager) est suivi du nom divin écrit en caractères hébreux. Ce fragment de la Septante, découvert dans une grotte du Naḥal Ḥever, dans le désert de Judée, en Israël, date d’entre 50 av. n. è. et 50 de n. è. Les raisons pour lesquelles la Traduction du monde nouveau utilise l’expression « l’ange de Jéhovah » en Ac 5:19, alors que les manuscrits grecs aujourd’hui disponibles portent l’expression rendue par « l’ange du Seigneur », sont expliquées dans les app. C1 et C3, introduction.

conseil des anciens : Ou « assemblée (collège) des anciens ». Le mot grec présbutérion, utilisé ici, est apparenté au mot présbutéros (litt. « homme âgé »), qui, dans la Bible, désigne avant tout un homme qui détient une certaine autorité ou exerce des responsabilités dans un groupe ou une nation. Bien que ce mot se rapporte parfois à l’âge physique (il est par exemple rendu par « fils aîné » en Lc 15:25 et par « vieillards » en Ac 2:17), il ne désigne pas forcément une personne d’un certain âge. Ici, l’expression « conseil des anciens » se rapporte manifestement au Sanhédrin, le tribunal suprême des Juifs, qui se réunissait à Jérusalem et qui se composait de prêtres en chef, de scribes et d’anciens. Ces trois groupes sont souvent mentionnés ensemble (Mt 16:21 ; 27:41 ; Mc 8:31 ; 11:27 ; 14:43, 53 ; 15:1 ; Lc 9:22 ; 20:1 ; voir lexique à « ancien » et note d’étude sur la salle du Sanhédrin dans ce verset).

le conseil des anciens : Ou « toute l’assemblée (collège) des anciens ». Le mot grec gérousia, utilisé ici, est apparenté au terme gérôn (litt. « vieil homme »), qui figure en Jean 3:4. Chacun de ces termes n’est employé qu’une seule fois dans les Écritures grecques chrétiennes. Certains pensent que l’expression « conseil des anciens » est un synonyme de Sanhédrin, le tribunal suprême des Juifs, qui se réunissait à Jérusalem et qui se composait de prêtres en chef, de scribes et d’anciens (voir note d’étude sur Lc 22:66). Mais, dans ce contexte, le « Sanhédrin » et le « conseil des anciens » doivent apparemment être considérés comme deux groupes qui se recoupent. Certains membres du « conseil des anciens » étaient peut-être des membres officiels du Sanhédrin, tandis que d’autres jouaient le rôle de consultants auprès du Sanhédrin.

des fils d’Israël : Ou « du peuple d’Israël », « des Israélites » (voir lexique à « Israël »).

le capitaine de la garde du Temple : Il est aussi question de lui en Ac 5:24, 26. Au 1er siècle, cette fonction était confiée à un prêtre, qui détenait ainsi la seconde place après le grand prêtre. Le capitaine de la garde du Temple était responsable des prêtres qui servaient au Temple. Il maintenait aussi l’ordre dans le Temple et autour en s’aidant de ce qu’on pourrait appeler « la police du Temple », qui était constituée de Lévites. Des capitaines subalternes vérifiaient le travail des Lévites qui ouvraient les portes du Temple le matin et les fermaient le soir. Ces gardiens protégeaient le trésor du Temple, maintenaient l’ordre parmi la foule et s’assuraient que personne n’entrait dans les zones interdites. Il y avait 24 divisions de Lévites. Chaque division servait une semaine à tour de rôle, deux fois par an, et il est vraisemblable que chacune avait un capitaine, qui se trouvait sous l’autorité du capitaine de la garde du Temple. Les capitaines de la garde du Temple étaient des hommes influents. Ils étaient présents aux côtés des prêtres en chef qui ont comploté de tuer Jésus. Le soir où Jésus a été trahi, ils sont venus avec leurs forces armées pour l’arrêter (Lc 22:4, note d’étude, 52).

le capitaine de la garde du Temple : Voir note d’étude sur Ac 4:1.

obéir : Le verbe grec peut signifier « obéir comme on obéirait à un chef ».

un poteau : Ou « un arbre ». Ici, le mot grec xulon (litt. « bois ») est utilisé comme synonyme du mot grec stauros (traduit par « poteau de supplice ») et il se rapporte à l’instrument d’exécution sur lequel Jésus a été cloué. Dans les Écritures grecques chrétiennes, Luc, Paul et Pierre emploient le mot xulon dans ce sens cinq fois en tout (Ac 5:30 ; 10:39 ; 13:29 ; Ga 3:13 ; 1P 2:24). Dans la Septante, xulon est utilisé en Dt 21:22, 23 pour traduire le mot hébreu correspondant, ʽéts (qui signifie « arbre », « bois », « morceau de bois »), dans l’expression « et que tu l’aies pendu à un poteau ». Quand il cite ce passage en Ga 3:13, Paul utilise xulon dans la phrase : « Maudit est tout homme pendu à un poteau. » Ce mot grec est aussi employé dans la Septante en Esd 6:11 (1 Esdras 6:31, LXX) pour traduire le mot araméen ʼaʽ, qui correspond au terme hébreu ʽéts. Dans ce verset, il est dit au sujet de toute personne qui transgresserait le décret du roi de Perse : « Elle sera attachée en haut d’une pièce de bois arrachée de sa maison. » Le fait que les rédacteurs bibliques aient employé xulon comme synonyme de stauros est un argument supplémentaire montrant que Jésus a été exécuté sur un poteau vertical sans traverse, puisque c’est ce que signifie xulon dans ce contexte particulier.

Agent principal : Le terme grec utilisé ici (arkhêgos) signifie fondamentalement « conducteur principal », « celui qui va en tête ». Il est employé quatre fois dans la Bible et se rapporte toujours à Jésus (Ac 3:15 ; 5:31 ; Hé 2:10 ; 12:2). Ce mot grec peut aussi désigner quelqu’un qui ouvre la voie, comme un éclaireur ou un pionnier, et qui prépare le terrain pour ceux qui suivront. Puisqu’il est le Médiateur « entre Dieu et les hommes » et qu’il a ouvert le chemin menant à la vie éternelle, Jésus peut à juste titre être appelé l’Agent principal de la vie, ou le Pionnier de la vie. Le terme rendu par « Agent principal » implique que celui qui va en tête le fait dans le cadre d’une fonction officielle ou administrative, en qualité de chef ou de prince (un mot apparenté est employé en Ac 7:27, 35 au sujet de Moïse, qui était « chef » d’Israël). Ici, en Ac 3:15, ce terme englobe aussi l’idée que Jésus est le moyen que Dieu utilise pour accomplir son projet. Jésus est devenu une « rançon correspondante », en échange d’un grand nombre de personnes (1Tm 2:5, 6 ; Mt 20:28 ; Ac 4:12). Après sa résurrection, il pouvait, en tant que Grand Prêtre et Juge, dispenser les bienfaits de la rançon. Son sacrifice permet aux humains qui exercent la foi en lui d’être libérés du péché et de la mort. Jésus est donc celui par qui la résurrection des morts a lieu (Jean 5:28, 29 ; 6:39, 40). C’est ainsi qu’il ouvre le chemin menant à la vie éternelle (Jean 11:25 ; 14:6 ; Hé 5:9 ; 10:19, 20). Bien que certains traducteurs de la Bible rendent l’expression grecque par « Auteur de la vie » ou « Initiateur de la vie », la Bible montre clairement que ces titres ne conviennent pas à Jésus. En effet, il a reçu sa vie et son autorité de Dieu, et il est à son service (Ps 36:9 ; Jean 6:57 ; Ac 17:26-28 ; Col 1:15 ; Ré 3:14).

Agent principal : Le terme grec utilisé ici (arkhêgos) signifie fondamentalement « conducteur principal », « celui qui va en tête ». Il est employé quatre fois dans la Bible et se rapporte toujours à Jésus (Ac 3:15 ; 5:31 ; Hé 2:10 ; 12:2). Ici, il est associé au titre « Sauveur » (voir note d’étude sur Ac 3:15).

obéissent : Le verbe grec peut signifier « obéir comme on obéirait à un chef ».

ils devinrent furieux : Ou « ils furent blessés ». L’expression grecque ne figure qu’ici et en Ac 7:54. Elle signifie littéralement « être scié en deux », mais, dans les deux cas, elle est utilisée au sens figuré pour évoquer une réaction émotionnelle très forte.

Gamaliel : C’était un enseignant de la Loi, mentionné deux fois dans les Actes : ici et en Ac 22:3. On pense qu’il s’agit du Gamaliel l’Ancien dont parlent des sources profanes. Gamaliel était le petit-fils, ou peut-être le fils, de Hillel l’Ancien, à qui on attribue la fondation de la plus libérale des écoles de pensée des pharisiens. Gamaliel était tellement estimé par le peuple qu’il a été, dit-​on, le premier à être appelé par le titre honorifique de « rabban ». Il a grandement influencé la société juive de son époque en formant beaucoup de fils de pharisiens, comme Saul de Tarse (Ac 22:3 ; 23:6 ; 26:4, 5 ; Ga 1:13, 14). Il interprétait souvent la Loi et les traditions d’une façon qui laissait transparaître sa relativement grande ouverture d’esprit. Par exemple, on raconte qu’il a promulgué des lois protégeant les épouses contre des maris sans scrupules et les veuves contre des enfants sans scrupules. On raconte aussi qu’il a revendiqué pour les non-Juifs pauvres les mêmes droits de glanage que ceux accordés aux Juifs pauvres. Cette ouverture d’esprit se remarque dans la façon dont Gamaliel a traité Pierre et les autres apôtres (Ac 5:35-39). Toutefois, des écrits rabbiniques montrent que Gamaliel accordait plus d’importance aux traditions rabbiniques qu’aux Saintes Écritures. C’est pourquoi, dans l’ensemble, ses enseignements étaient semblables à ceux de la plupart des rabbins qui l’ont précédé et des chefs religieux de son époque (Mt 15:3-9 ; 2Tm 3:16, 17 ; voir lexique à « pharisiens » et à « Sanhédrin »).

flagellèrent : Ou « battirent ». Cette flagellation se rapporte probablement à la punition juive des « 40 coups moins un » (2Co 11:24 ; Dt 25:2, 3).

la bonne nouvelle : Première occurrence du mot grec euaggélion, traduit par « évangile » dans certaines Bibles françaises. Le mot euaggélistês, qui lui est apparenté et qui est rendu par « évangélisateur », signifie « prédicateur de la bonne nouvelle » (Ac 21:8 ; Éph 4:11, note ; 2Tm 4:5, note).

cette bonne nouvelle : Le mot grec euaggélion dérive des mots eu, qui signifie « bon », « bien », et aggélos, qui signifie « celui qui apporte des nouvelles », « celui qui proclame (annonce) » (voir lexique). Il est traduit par « évangile » dans certaines Bibles françaises. Le terme euaggélistês, qui lui est apparenté et qui est rendu par « évangélisateur », signifie « prédicateur de la bonne nouvelle » (Ac 21:8 ; Éph 4:11 ; note ; 2Tm 4:5 ; note).

de maison en maison : Cette expression traduit le terme grec kat’ oïkon, qui signifie littéralement « selon la maison ». Plusieurs dictionnaires et commentateurs affirment que la préposition grecque kata peut être comprise dans un sens distributif. Par exemple, un dictionnaire dit que cette expression se rapporte à des « lieux considérés comme faisant partie d’une série ; usage distributif […] de maison en maison » (A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature, troisième édition). Un autre ouvrage de référence dit que la préposition kata est « distributive (Ac 2:46 ; 5:42 : […] de maison en maison / dans des maisons [individuelles] […]) » (Exegetical Dictionary of the New Testament, édité par Horst Balz et Gerhard Schneider). Le bibliste Richard Lenski a fait le commentaire suivant : « Les apôtres n’ont pas interrompu un seul instant leur activité bénie. “Chaque jour” ils continuaient, et cela ouvertement “dans le Temple” où le Sanhédrin et la police du Temple pouvaient les voir et les entendre, mais aussi, bien sûr, κατ’ οἴκον, qui est distributif, “de maison en maison”, et non pas simplement adverbial, “à la maison” » (The Interpretation of the Acts of the Apostles, 1961). Une note sur Ac 5:42 dans Les Actes des Apôtres, traduit et annoté par Édouard Delebecque (édition « Les Belles Lettres », 1982), explique : « de maison en maison : emploi très classique de κατά dans son sens distributif ». Ces ouvrages confirment qu’il faut comprendre ici que la prédication des disciples était « distribuée » d’une maison à l’autre. On trouve un usage semblable de kata en Lc 8:1, où il est dit que Jésus prêchait « de ville en ville et de village en village ». Cette façon de contacter les gens, en allant directement chez eux, a produit des résultats exceptionnels (Ac 6:7 ; cf. Ac 4:16, 17 ; 5:28).

annoncer la bonne nouvelle : Le verbe grec euaggélizomaï, utilisé ici, est apparenté au nom euaggélion, qui signifie « bonne nouvelle », « évangile ». Dans les Écritures grecques chrétiennes, la bonne nouvelle est étroitement liée au royaume de Dieu, le thème de la prédication et de l’enseignement de Jésus, et au salut par la foi en Jésus Christ. Le livre des Actes emploie le verbe grec euaggélizomaï de nombreuses fois, mettant ainsi l’accent sur l’œuvre de prédication (Ac 8:4, 12, 25, 35, 40 ; 10:36 ; 11:20 ; 13:32 ; 14:7, 15, 21 ; 15:35 ; 16:10 ; 17:18 ; voir notes d’étude sur Mt 4:23 ; 24:14).

Documents multimédias

Manuscrit ancien des Écritures grecques chrétiennes sur parchemin
Manuscrit ancien des Écritures grecques chrétiennes sur parchemin

Le manuscrit sur parchemin que l’on voit sur cette photo porte le texte d’Ac 5:3-21. Ce feuillet, appelé oncial 0189, faisait partie d’un codex contenant le livre des Actes. Sur le recto (à gauche) se trouve Ac 5:3-12 ; et sur le verso (à droite), Ac 5:12-21. Certains spécialistes datent ce manuscrit de la fin du 2e ou du début du 3e siècle, tandis que d’autres le datent du 3e ou du 4e siècle. Il est vrai qu’on dispose de fragments de papyrus plus anciens, mais ce feuillet est l’un des plus anciens manuscrits connus des Écritures grecques chrétiennes sur parchemin. Il est conservé dans l’un des Musées d’État de Berlin, en Allemagne.

Le portique de Salomon
Le portique de Salomon

Cette animation 3D montre à quoi le portique de Salomon pouvait éventuellement ressembler. Situé à l’E de la cour extérieure du temple de Jérusalem au 1er siècle, le portique de Salomon était un vaste passage couvert. La Bible mentionne le nom de ce lieu à trois reprises : Jean raconte qu’un jour, alors que Jésus marchait sous ce portique, des Juifs l’ont encerclé et lui ont demandé de leur dire s’il était le Christ (Jean 10:22-24). Quelque temps après, une foule impressionnée s’est rassemblée sous le portique de Salomon pour écouter Pierre expliquer comment il avait guéri un homme infirme de naissance (Ac 3:1-7, 11). Enfin, les premiers chrétiens se réunissaient à la vue de tous sous le portique de Salomon (Ac 5:12, 13 ; voir lexique à « portique de Salomon »).

Prédication de maison en maison
Prédication de maison en maison

Dans les jours qui ont suivi la Pentecôte 33 de n. è., les disciples de Jésus ont apporté sans relâche la bonne nouvelle directement chez les gens. Bien qu’on ait ordonné aux disciples de « ne plus parler », le récit inspiré rapporte que « chaque jour, dans le Temple et de maison en maison, sans arrêt ils continuaient à enseigner et à annoncer la bonne nouvelle concernant le Christ, Jésus » (Ac 5:40-42). Vers 56 de n. è., l’apôtre Paul a dit aux anciens d’Éphèse : ‘Je ne me suis jamais retenu de vous enseigner en public et de maison en maison’ (Ac 20:20). Paul parlait des efforts qu’il avait faits pour prêcher à ces hommes à l’époque où ils n’étaient pas encore disciples de Christ et où ils avaient besoin d’être enseignés « au sujet du repentir envers Dieu et de la foi en notre Seigneur Jésus » (Ac 20:21). Quand il trouvait des gens sensibles aux choses spirituelles, il revenait certainement les voir chez eux pour leur en apprendre plus et, une fois qu’ils étaient devenus disciples de Christ, pour fortifier leur foi (voir notes d’étude sur Ac 5:42 ; 20:20).