Actes des apôtres 16:1-40
Notes d'étude
Timothée : Il s’agit ici de la première mention de Timothée dans la Bible ; ce nom grec signifie « celui qui honore Dieu ». On ne sait pas précisément quand Timothée a embrassé le christianisme. Sa mère, Eunice, qui était une Juive croyante, et probablement aussi sa grand-mère Loïs lui ont enseigné depuis sa toute petite enfance les « écrits sacrés » des Juifs, les Écritures hébraïques (2Tm 1:5 ; 3:15). Eunice et Loïs sont vraisemblablement devenues chrétiennes quand Paul s’est rendu à Lystre lors de son premier voyage missionnaire. Il est dit du père de Timothée qu’il était grec, ce qui signifie soit que ses ancêtres venaient de Grèce, soit qu’il était d’un autre peuple que celui des Juifs. Apparemment, il n’était pas chrétien. Au cours de son deuxième voyage missionnaire, vers la fin de 49 ou au début de 50 de n. è., Paul est allé à Lystre, où Timothée vivait sans doute. Ce dernier était alors un chrétien dont « les frères de Lystre et d’Iconium disaient beaucoup de bien » (Ac 16:2). À ce moment-là, Timothée devait avoir plus ou moins 20 ans. En effet, 10 à 15 ans plus tard, Paul lui écrira : « Que personne ne méprise ta jeunesse » (1Tm 4:12, probablement rédigé entre 61 et 64), ce qui indique que, même alors, Timothée était encore relativement jeune.
le circoncit : Paul savait très bien que la circoncision n’était pas une exigence chrétienne (Ac 15:6-29). Timothée, dont le père n’était pas juif, n’avait pas été circoncis. Mais Paul avait conscience que cela risquait de faire trébucher certains des Juifs qu’ils rencontreraient au cours de leur tournée de prédication. Pour éviter qu’elle ne soit entravée, Paul a donc demandé à Timothée de se soumettre à cette opération douloureuse. Tous les deux ont ainsi illustré par leur conduite ce que Paul lui-même écrira plus tard aux Corinthiens : « Pour les Juifs, je suis devenu comme un Juif, afin de gagner des Juifs » (1Co 9:20).
les apôtres et les anciens qui étaient à Jérusalem : Ainsi que l’explique la note d’étude sur Ac 15:2, tout comme certains anciens de la nation d’Israël exerçaient des responsabilités au niveau national, les anciens de Jérusalem formaient avec les apôtres un collège central pour toutes les assemblées chrétiennes du 1er siècle de n. è. Après avoir traité la question de la circoncision, le collège central a fait connaître sa décision aux assemblées, qui l’ont acceptée comme faisant autorité.
anciens : Litt. « hommes âgés ». Ici, le terme grec présbutéros désigne ceux qui exerçaient des responsabilités dans l’assemblée chrétienne au 1er siècle de n. è. Les anciens de l’assemblée de Jérusalem sont mentionnés avec les apôtres, et c’est l’ensemble de ces hommes que Paul, Barnabé et quelques autres frères d’Antioche de Syrie sont allés voir pour régler la question de la circoncision. Ainsi, tout comme certains anciens exerçaient des responsabilités au niveau national dans l’Israël selon la chair, ces anciens formaient avec les apôtres un collège central pour toutes les assemblées chrétiennes du 1er siècle. Cela montre que le collège central d’origine, constitué des 12 apôtres, s’était agrandi (Ac 1:21, 22, 26 ; voir notes d’étude sur Mt 16:21 ; Ac 11:30).
la province d’Asie : Voir lexique à « Asie ».
l’esprit de Jésus : Cette expression se rapporte apparemment au fait que Jésus utilisait l’esprit saint, ou force agissante, qu’il avait « reçu du Père » (Ac 2:33). En tant que chef de l’assemblée chrétienne, Jésus se servait de cet esprit pour diriger la prédication des premiers chrétiens, par exemple en leur indiquant où concentrer leurs efforts. Dans le cas présent, Jésus a utilisé l’« esprit saint » pour empêcher Paul et ses compagnons de voyage de prêcher dans les provinces d’Asie et de Bithynie (Ac 16:6-10). La bonne nouvelle a néanmoins atteint ces régions quelque temps plus tard (Ac 18:18-21 ; 1P 1:1, 2).
passèrent […] à côté de : Ou « passèrent […] par ». Le verbe grec parérkhomaï, rendu ici par « passer à côté de », peut aussi emporter l’idée de traverser une région, et c’est apparemment ce que Paul et ses compagnons de voyage ont fait. Le port de Troas se trouvait en Mysie, région du NO de l’Asie Mineure. Pour atteindre Troas, il fallait traverser la Mysie ; par conséquent, ils « passèrent […] à côté de la Mysie » en ce sens qu’ils ont traversé cette région sans s’arrêter pour y effectuer une campagne de prédication.
Macédoine : Voir lexique.
nous : Jusqu’à Ac 16:9, la narration des Actes est uniquement à la troisième personne ; autrement dit, Luc, le rédacteur, rapporte seulement ce que d’autres ont dit ou fait. Mais ici, en Ac 16:10, il y a un changement de style : Luc s’inclut dans la narration. À partir de ce verset, il emploie la première personne du pluriel dans les portions du livre des Actes où, à l’évidence, il a accompagné Paul et ses compagnons de voyage (voir note d’étude sur Ac 1:1 et « Introduction aux Actes »). C’est à Troas que, pour la première fois, Luc s’est joint à Paul alors que celui-ci se rendait à Philippes vers 50 de n. è. Mais quand Paul a quitté Philippes, Luc n’est pas parti avec lui (Ac 16:10-17, 40 ; voir notes d’étude sur Ac 20:5 ; 27:1).
annoncer la bonne nouvelle : Voir note d’étude sur Ac 5:42.
Le premier récit : Par cette expression, Luc fait référence à son Évangile, le récit qu’il a fait de la vie de Jésus. Dans son Évangile, il s’est concentré sur « tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le début ». Dans le livre des Actes, il reprend là où il s’est arrêté et rapporte les paroles et les actions des disciples de Jésus. Ces deux récits présentent un style et un vocabulaire similaires, et ils sont tous les deux adressés à Théophile. Il n’est pas dit explicitement que Théophile était un disciple de Christ (voir note d’étude sur Lc 1:3). Luc commence le livre des Actes en rappelant beaucoup des évènements qu’il a racontés à la fin de son Évangile, ce qui montre clairement que ce deuxième récit est la suite du premier. Mais dans l’introduction des Actes, Luc utilise des formulations différentes et ajoute quelques détails (comparer Lc 24:49 avec Ac 1:1-12).
nous : Luc emploie ici le pronom « nous », ce qui indique qu’il s’est de nouveau joint à Paul. Les deux hommes se sont retrouvés à Philippes, ville où ils s’étaient séparés quelques années plus tôt (Ac 16:10-17, 40). Ils allaient maintenant faire ensemble le trajet jusqu’à Jérusalem, où Paul serait plus tard arrêté (Ac 20:5 – 21:18, 33). Ici commence la deuxième portion du livre des Actes où Luc s’inclut dans la narration (voir notes d’étude sur Ac 16:10 ; 27:1).
nous : Comme le signalent les notes d’étude sur Ac 16:10 et 20:5, le livre des Actes comporte des portions où Luc, son rédacteur, s’exprime à la première personne du pluriel dans sa narration (Ac 27:20). Cela montre qu’il a accompagné Paul dans certains de ses nombreux déplacements. L’emploi de la première personne du pluriel à partir de ce verset et jusqu’en Ac 28:16 indique que Luc a accompagné Paul jusqu’à Rome.
annoncer la bonne nouvelle : Le verbe grec euaggélizomaï, utilisé ici, est apparenté au nom euaggélion, qui signifie « bonne nouvelle », « évangile ». Dans les Écritures grecques chrétiennes, la bonne nouvelle est étroitement liée au royaume de Dieu, le thème de la prédication et de l’enseignement de Jésus, et au salut par la foi en Jésus Christ. Le livre des Actes emploie le verbe grec euaggélizomaï de nombreuses fois, mettant ainsi l’accent sur l’œuvre de prédication (Ac 8:4, 12, 25, 35, 40 ; 10:36 ; 11:20 ; 13:32 ; 14:7, 15, 21 ; 15:35 ; 16:10 ; 17:18 ; voir notes d’étude sur Mt 4:23 ; 24:14).
Philippes : À l’origine, la ville de Philippes était appelée Crénides (Krénidès). Philippe II de Macédoine (père d’Alexandre le Grand) a pris cette ville aux Thraces vers le milieu du 4e siècle av. n. è. et lui a donné son nom. Il y avait dans le secteur des mines d’or productives, et des pièces d’or ont été frappées au nom de Philippe. Vers 168 av. n. è., le consul romain Paul Émile le Macédonique a écrasé Persée, le dernier des rois macédoniens, et a conquis Philippes et le territoire environnant. En 146 av. n. è., toute la Macédoine a été constituée en une seule province romaine. En 42 av. n. è., c’est dans la plaine de Philippes qu’Octavien (Octave) et Marc Antoine ont vaincu les armées de Brutus et de Cassius, les assassins de Jules César. Après cela, en souvenir de sa grande victoire, Octavien a fait de Philippes une colonie romaine. Quelques années plus tard, quand le Sénat romain lui a attribué le titre de César Auguste, Octavien a appelé la ville Colonia Augusta Julia Philippensis (voir app. B13).
une rivière : De nombreux spécialistes pensent qu’il s’agit du Gangitès, une rivière située à 2,4 km à l’O de Philippes, distance supérieure à celle d’un parcours de jour de sabbat. Certains sont d’avis que comme Philippes était une ville militaire, les juifs n’avaient peut-être pas le droit de s’y rassembler pour leur culte et devaient se réunir loin de la ville. D’autres penchent plutôt pour le Crénides (Krénidès), un petit ruisseau qui est plus proche de la ville et qui est appelé localement « le ruisseau de Lydie ». Mais comme des tombes romaines ont été découvertes à cet endroit et que ce lieu était à la vue de tous, certains pensent qu’il était peu probable que les juifs s’y retrouvent pour prier. D’autres encore identifient cette « rivière » au lit aujourd’hui asséché d’un ruisseau situé à l’extérieur de la porte de Néapolis, où plusieurs églises ont été construites aux 4e ou 5e siècles de n. è. en souvenir du passage de Paul à Philippes.
un lieu de prière : Peut-être que les juifs n’avaient pas le droit d’avoir une synagogue à Philippes parce que c’était une ville militaire. Ou bien la ville ne comptait pas assez de juifs de sexe masculin : selon la tradition, le minimum requis pour fonder une synagogue était de dix.
Lydie : On ne trouve le nom de Lydie que deux fois dans la Bible, ici et en Ac 16:40. Certains pensent que « Lydie » était un surnom qui signifie « la Lydienne » (habitante de la Lydie), mais il existe des documents attestant que « Lydie » était utilisé comme le nom d’une personne. Lydie et ceux qui étaient sous son toit sont devenus chrétiens vers 50 de n. è. à Philippes. Ils ont donc été parmi les premiers en Europe à embrasser le christianisme grâce à la prédication de Paul. La grande générosité de Lydie — qui ne s’est peut-être jamais mariée ou qui était veuve — lui a permis de bénéficier de la compagnie enrichissante des missionnaires Paul, Silas et Luc (Ac 16:15).
une marchande de pourpre : Lydie vendait sans doute des articles de pourpre de toutes sortes : étoffes, vêtements, tapisseries, teintures, etc. Elle était originaire de Thyatire, ville de l’O de l’Asie Mineure située dans une région appelée Lydie. Une inscription découverte à Philippes atteste qu’il y avait dans cette ville une corporation de marchands de pourpre. Depuis l’époque d’Homère (9e ou 8e siècle av. n. è.), les Lydiens et leurs voisins étaient réputés pour leur art de teindre en pourpre. Il est fort probable que Lydie était une marchande prospère et fortunée ; en effet, son commerce exigeait un capital considérable et sa maison était suffisamment grande pour héberger quatre invités (Paul, Silas, Timothée et Luc). L’expression « ceux qui étaient sous son toit » peut signifier qu’elle vivait avec des membres de sa famille, mais elle peut aussi vouloir dire qu’elle avait des esclaves et des serviteurs (Ac 16:15). Le fait que Paul et Silas ont rencontré des frères chez cette femme hospitalière avant de quitter Philippes donne à penser que son domicile était devenu un lieu de réunion pour les premiers chrétiens de l’endroit (Ac 16:40).
Jéhovah a ouvert son cœur tout grand : Le récit parle de Lydie comme d’une adoratrice de Dieu, expression qui laisse supposer que c’était une prosélyte juive (Ac 13:43). Le jour du sabbat, elle et d’autres femmes s’étaient réunies à un lieu de prière situé près d’une rivière à l’extérieur de Philippes (Ac 16:13). Peut-être n’y avait-il que peu de Juifs et aucune synagogue dans cette ville. Il est possible que Lydie ait découvert le culte de Jéhovah dans sa ville d’origine, Thyatire, qui comptait une vaste communauté juive et un lieu de réunion juif. Jéhovah, le Dieu qu’elle adorait, a remarqué qu’elle écoutait attentivement (voir app. C3, introduction).
Jéhovah a ouvert son cœur tout grand : Le récit parle de Lydie comme d’une adoratrice de Dieu, expression qui laisse supposer que c’était une prosélyte juive (Ac 13:43). Le jour du sabbat, elle et d’autres femmes s’étaient réunies à un lieu de prière situé près d’une rivière à l’extérieur de Philippes (Ac 16:13). Peut-être n’y avait-il que peu de Juifs et aucune synagogue dans cette ville. Il est possible que Lydie ait découvert le culte de Jéhovah dans sa ville d’origine, Thyatire, qui comptait une vaste communauté juive et un lieu de réunion juif. Jéhovah, le Dieu qu’elle adorait, a remarqué qu’elle écoutait attentivement (voir app. C3, introduction).
fidèle à Jéhovah : La plupart des manuscrits grecs utilisent ici le mot Kurios (Seigneur). Dans les Écritures grecques chrétiennes, Kurios peut se rapporter à Jéhovah ou à Jésus Christ en fonction du contexte. Comme le montre la note d’étude sur le verset précédent, Lydie était sans doute une prosélyte juive, ce qui laisse supposer qu’elle connaissait Jéhovah. De plus, elle venait tout juste d’entendre parler de Jésus Christ grâce à la prédication de Paul et elle n’avait pas encore montré sa fidélité à Jésus. Il semble donc logique de penser qu’elle parlait de sa fidélité au Dieu qu’elle adorait, Jéhovah (voir app. C3, introduction).
possédée par un esprit, un démon de divination : Litt. « qui avait un esprit de python ». « Python » était le nom du serpent ou du dragon mythique qui gardait le temple et l’oracle de Delphes, en Grèce. Le mot grec puthôn en est venu à désigner une personne qui prédisait l’avenir ainsi que l’esprit qui parlait par elle. Bien qu’il ait été utilisé plus tard pour parler d’un ventriloque, ce mot est employé ici, dans les Actes, pour désigner un démon qui donnait à une jeune fille le pouvoir de pratiquer l’art de la prédiction.
en pratiquant la voyance : Ou « en pratiquant l’art de la prédiction ». Dans la Bible, les prêtres-magiciens, les devins, les astrologues et d’autres encore sont classés parmi les personnes qui se disent capables de prévoir l’avenir (Lv 19:31 ; Dt 18:11). Dans les Écritures grecques chrétiennes, le seul épisode où il est question d’un démon prédisant l’avenir, c’est celui-ci, qui se déroule à Philippes. Étant donné que les démons s’opposent à Dieu et à ceux qui font sa volonté, il n’est pas surprenant qu’après avoir chassé ce démon de divination, Paul et Silas aient subi une violente opposition (Ac 16:12, 17-24).
place du marché : Grec agora. Située au NO de l’Acropole, la place du marché d’Athènes s’étendait sur environ 5 ha. C’était bien plus qu’un lieu où l’on achetait et vendait. C’était le cœur économique, politique et culturel de la ville. Les Athéniens aimaient se retrouver à cet endroit, le centre de la vie publique, pour prendre part à des débats intellectuels.
places de marché : Ou « lieux d’assemblée ». Le mot grec agora désigne ici un espace découvert où l’on se retrouvait pour vendre et acheter, et où l’on tenait des réunions publiques. Il y avait des places de marché dans les villes, grandes et petites, du Proche-Orient ancien et du monde gréco-romain.
place du marché : Ou « place publique », « forum ». Le mot grec agora désigne ici un espace découvert où l’on se retrouvait pour vendre et acheter, et où l’on tenait des réunions publiques. Il y avait des places de marché dans les villes, grandes et petites, du Proche-Orient ancien et du monde gréco-romain. Le récit de ce qui s’est passé à Philippes donne à penser que certaines affaires judiciaires étaient traitées sur la place du marché. Des fouilles entreprises dans les ruines de cette ville indiquent que la voie Égnatienne la traversait par son milieu et qu’au bord de cette route se trouvait un assez grand forum, ou place de marché (voir notes d’étude sur Mt 23:7 ; Ac 17:17).
les magistrats civils : La forme plurielle du terme grec stratêgos est utilisée ici pour parler des plus hauts fonctionnaires de la colonie romaine de Philippes. Ils avaient pour devoirs de maintenir l’ordre, de gérer les finances, de traduire en justice et de juger les transgresseurs de la loi, et d’ordonner l’exécution des décisions de justice.
nous sommes Romains : La ville de Philippes était une colonie romaine, et ses habitants jouissaient de nombreux privilèges, dont peut-être une citoyenneté romaine partielle. Cela pourrait expliquer pourquoi ils semblaient particulièrement attachés à Rome (voir note d’étude sur Ac 16:12).
Philippes : À l’origine, la ville de Philippes était appelée Crénides (Krénidès). Philippe II de Macédoine (père d’Alexandre le Grand) a pris cette ville aux Thraces vers le milieu du 4e siècle av. n. è. et lui a donné son nom. Il y avait dans le secteur des mines d’or productives, et des pièces d’or ont été frappées au nom de Philippe. Vers 168 av. n. è., le consul romain Paul Émile le Macédonique a écrasé Persée, le dernier des rois macédoniens, et a conquis Philippes et le territoire environnant. En 146 av. n. è., toute la Macédoine a été constituée en une seule province romaine. En 42 av. n. è., c’est dans la plaine de Philippes qu’Octavien (Octave) et Marc Antoine ont vaincu les armées de Brutus et de Cassius, les assassins de Jules César. Après cela, en souvenir de sa grande victoire, Octavien a fait de Philippes une colonie romaine. Quelques années plus tard, quand le Sénat romain lui a attribué le titre de César Auguste, Octavien a appelé la ville Colonia Augusta Julia Philippensis (voir app. B13).
la parole de Jéhovah : Cette expression tire son origine des Écritures hébraïques, où elle est formée du mot hébreu pour « parole » et du nom divin. Dans la langue originale, l’expression qu’on peut rendre littéralement par « parole de Jéhovah » figure dans environ 200 versets (par exemple en 2S 12:9 ; 24:11 ; 2R 7:1 ; 20:16 ; 24:2 ; Is 1:10 ; 2:3 ; 28:14 ; 38:4 ; Jr 1:4 ; 2:4 ; Éz 1:3 ; 6:1 ; Os 1:1 ; Mi 1:1 ; Za 9:1). Dans l’un des exemplaires les plus anciens de la Septante, en Za 9:1, le mot grec logos (parole) est suivi du nom divin écrit en caractères hébreux anciens (). Ce parchemin a été découvert en Israël, au Naḥal Ḥever, dans le désert de Judée, près de la mer Morte ; il date d’entre 50 av. n. è. et 50 de n. è. Les raisons pour lesquelles la Traduction du monde nouveau utilise l’expression « la parole de Jéhovah » en Ac 8:25, alors que beaucoup de manuscrits grecs portent l’expression rendue par « la parole du Seigneur », sont expliquées dans l’app. C3, introduction.
la parole de Jéhovah : Voir note d’étude sur Ac 8:25 et app. C3, introduction.
furent baptisés sans plus attendre : Le gardien et les siens, sa famille, étaient des Gentils et ne connaissaient sans doute pas les vérités fondamentales des Écritures. Après les avoir encouragés à ‘croire au Seigneur Jésus’, Paul et Silas leur « dirent la parole de Jéhovah », certainement en leur donnant des explications détaillées (Ac 16:31, 32). Le gardien et sa famille ont été profondément touchés, car, comme le montre Ac 16:34, la nuit même, ils se sont mis à ‘croire en Dieu’, autrement dit à avoir foi en lui. Il était donc opportun qu’ils soient baptisés sans plus attendre. Quand Paul et Silas ont quitté Philippes, leur compagnon de voyage Luc n’est pas parti avec eux, comme l’indique Ac 16:40 (voir note d’étude sur Ac 16:10). Il a peut-être pu rester quelque temps à Philippes et continuer d’aider les nouveaux chrétiens de cette ville.
nous : Jusqu’à Ac 16:9, la narration des Actes est uniquement à la troisième personne ; autrement dit, Luc, le rédacteur, rapporte seulement ce que d’autres ont dit ou fait. Mais ici, en Ac 16:10, il y a un changement de style : Luc s’inclut dans la narration. À partir de ce verset, il emploie la première personne du pluriel dans les portions du livre des Actes où, à l’évidence, il a accompagné Paul et ses compagnons de voyage (voir note d’étude sur Ac 1:1 et « Introduction aux Actes »). C’est à Troas que, pour la première fois, Luc s’est joint à Paul alors que celui-ci se rendait à Philippes vers 50 de n. è. Mais quand Paul a quitté Philippes, Luc n’est pas parti avec lui (Ac 16:10-17, 40 ; voir notes d’étude sur Ac 20:5 ; 27:1).
les officiers de police : Le mot grec rhabdoukhos, qui signifie « celui qui porte une baguette », désignait un officier chargé d’escorter un magistrat romain en public et d’exécuter ses ordres. Le terme latin était lictor (licteur). Certains des devoirs qui incombaient à un tel officier romain étaient de nature policière, mais cet officier était rattaché strictement au magistrat et devait se tenir constamment à son service. Il n’était pas directement soumis aux sollicitations des gens, mais seulement aux ordres de son magistrat.
nous, des Romains : C.-à-d. des citoyens romains. Paul était citoyen romain, et il semble que c’était aussi le cas de Silas. La loi romaine déclarait qu’un citoyen avait toujours droit à un procès en règle et qu’il ne devait jamais être puni publiquement sans avoir été condamné. La citoyenneté romaine accordait à une personne certains droits et privilèges dans tout l’empire. Un citoyen romain était soumis à la loi romaine, non aux lois des villes de province. S’il était accusé, il pouvait accepter d’être jugé selon les lois locales, mais il conservait le droit d’être entendu par un tribunal romain. S’il risquait la peine de mort, il pouvait en appeler à l’empereur. L’apôtre Paul a beaucoup prêché dans l’Empire romain. La Bible rapporte trois épisodes au cours desquels il a fait jouer ses droits de citoyen romain. Ici, il s’agit du premier épisode : à Philippes, Paul signale aux magistrats qu’en le battant, ils ont bafoué ses droits (pour les deux autres épisodes, voir notes d’étude sur Ac 22:25 ; 25:11).
J’en appelle à César ! : La Bible rapporte trois épisodes au cours desquels Paul a fait jouer ses droits de citoyen romain. Ici, il s’agit du troisième épisode (pour les deux autres épisodes, voir notes d’étude sur Ac 16:37 ; 22:25). On pouvait faire appel à César soit après le verdict, soit avant, à n’importe quel moment au cours du procès. Festus ne désirait manifestement pas juger lui-même cette affaire, et il était pour ainsi dire illusoire d’espérer un jugement équitable à Jérusalem. C’est pourquoi Paul a prononcé la formule officielle par laquelle on demandait à être jugé par la plus haute instance de l’empire. Il semble que dans certains cas, par exemple celui d’un voleur, d’un pirate ou d’un séditieux pris sur le fait, l’appel pouvait être rejeté. C’est probablement pour cette raison qu’avant d’accéder à la requête de Paul, Festus s’est entretenu avec « ses conseillers » (Ac 25:12). Plus tard, il a fait comparaître Paul devant Hérode Agrippa II, qui lui rendait visite, afin d’obtenir des renseignements plus clairs à transmettre à « l’Auguste », c’est-à-dire Néron, lorsqu’il lui soumettrait le cas de Paul (Ac 25:12-27 ; 26:32 ; 28:19). Mais l’appel de Paul a servi un autre objectif encore : son transfert à Rome, où il avait dit vouloir se rendre (Ac 19:21). La promesse prophétique que Jésus lui avait faite et le message qu’un ange lui a communiqué par la suite confirment que Dieu dirigeait les évènements (Ac 23:11 ; 27:23, 24).
un Romain : C.-à-d. un citoyen romain. La Bible rapporte trois épisodes au cours desquels Paul a fait jouer ses droits de citoyen romain. Ici, il s’agit du deuxième épisode. D’ordinaire, les autorités romaines se mêlaient peu des querelles internes du peuple juif. Toutefois, en l’occurrence, elles ont dû s’impliquer dans l’affaire pour deux raisons : d’une part, parce que la présence de Paul dans le Temple avait déclenché une émeute, d’autre part, parce qu’il était citoyen romain. La citoyenneté offrait à son possesseur certains privilèges admis et respectés dans tout l’empire. Ainsi, il était illégal de lier ou de battre un Romain qui n’avait pas été condamné, car ces traitements n’étaient jugés appropriés que pour les esclaves. (Pour les deux autres épisodes, voir notes d’étude sur Ac 16:37 ; 25:11.)
Documents multimédias

Sur cette photo, on voit la ville actuelle de Kavála, construite sur le site de l’antique Néapolis. Située à l’extrémité N de la mer Égée, Néapolis était le port de Philippes, ville qui se trouvait non loin de là, au NO. La première fois que Paul a mis le pied en Europe, afin de répondre à l’appel de ‘passer en Macédoine’, c’était à Néapolis (Ac 16:9, 11, 12). L’apôtre est probablement repassé par Néapolis lors de son troisième voyage missionnaire (Ac 20:2, 6). Il ne reste que peu de vestiges de cette ville romaine, mais les visiteurs peuvent aujourd’hui emprunter dans les environs certains tronçons de la voie Égnatienne (via Egnatia), construite par les Romains. Cette grande route était un axe majeur OE d’environ 800 km qui permettait de relier entre elles de nombreuses villes d’Europe et d’atteindre les portes de l’Asie. Plusieurs villes dans lesquelles Paul s’est rendu se trouvaient sur la voie Égnatienne, notamment Néapolis, Philippes, Amphipolis, Apollonia et Thessalonique (Ac 17:1).

Sur la photo, on voit le Crénides (Krénidès), un ruisseau qui coulait juste à l’extérieur de la porte de Crénides, située à l’O de la Philippes antique. Il s’agit peut-être de la « rivière » près de laquelle Paul a prêché à un groupe de femmes qui s’étaient réunies pour prier. Mais les opinions divergent quant au lieu exact où s’est déroulé cet épisode (Ac 16:13-15).