Actes des apôtres 13​:​1-52

13  À Antioche, il y avait des prophètes et des enseignants dans l’assemblée+ locale : Barnabé+, Siméon appelé Nigèr, Lucius de Cyrène, Manaën, qui avait été instruit avec le gouverneur Hérode+, et Saul.  Alors qu’ils servaient Jéhovah et jeûnaient, l’esprit saint dit : « Mettez à part pour moi Barnabé et Saul+ en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés+. »  Après avoir jeûné et prié, ils posèrent donc les mains sur eux et les laissèrent partir.  Ainsi envoyés par l’esprit saint, ces deux hommes descendirent à Séleucie, et de là ils partirent en bateau pour Chypre.  Quand ils arrivèrent à Salamine, ils se mirent à annoncer la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient aussi Jean comme assistant+.  Quand ils eurent traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils rencontrèrent un Juif du nom de Bar-Jésus ; c’était un sorcier et un faux prophète.  Il était avec le proconsul Sergius Paulus, un homme intelligent. Tenant absolument à entendre la parole de Dieu, cet homme appela à lui Barnabé et Saul.  Mais le sorcier, également appelé Élymas (ce qui signifie « sorcier »), s’opposait à eux, cherchant à détourner de la foi le proconsul.  Alors Saul, aussi appelé Paul, fut rempli d’esprit saint et, le fixant du regard, 10  il lui dit : « Ô homme plein de toutes sortes de tromperies et de toutes sortes de méchancetés*, fils du Diable+, ennemi de tout ce qui est juste, n’arrêteras-​tu jamais de déformer les droits chemins* de Jéhovah ? 11  Écoute : la main de Jéhovah est sur toi, et tu seras aveugle, tu ne verras pas la lumière du soleil pendant un temps. » À l’instant même, une brume épaisse et l’obscurité tombèrent sur lui, et il se mit à tourner en rond, cherchant quelqu’un pour le conduire par la main. 12  Quand le proconsul vit ce qui était arrivé, il devint croyant ; il était frappé par l’enseignement de Jéhovah. 13  De Paphos, Paul et ses compagnons prirent la mer et arrivèrent à Pergé+, en Pamphylie. Mais Jean+ les quitta et retourna à Jérusalem+. 14  Eux cependant continuèrent leur route à partir de Pergé et arrivèrent à Antioche+ de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent dans la synagogue+ et s’assirent. 15  Après la lecture publique de la Loi et des Prophètes+, les présidents de la synagogue leur firent passer ce message : « Hommes, frères, si vous avez quelque chose d’encourageant à dire pour le peuple, dites-​le. » 16  Alors Paul se leva et, réclamant le silence d’un signe de la main, il dit : « Hommes, Israélites et vous autres qui craignez Dieu, écoutez. 17  Le Dieu de ce peuple Israël a choisi nos ancêtres, et il a fait de ce peuple une nation puissante* pendant qu’ils vivaient en étrangers en Égypte, et il les en a fait sortir par la force de son bras*+. 18  Et pendant une période d’environ 40 ans, il les a supportés dans le désert+. 19  Après avoir détruit sept nations dans le pays de Canaan, il leur a donné le pays en héritage+. 20  Tout cela a duré environ 450 ans. « Après cela, il leur a donné des juges jusqu’à l’époque du prophète Samuel+. 21  Mais ensuite ils ont réclamé un roi+, et Dieu leur a donné Saül fils de Kish, un homme de la tribu de Benjamin+, qui a régné sur eux pendant 40 ans. 22  Après l’avoir écarté, il leur a choisi pour roi David+, au sujet de qui il a donné ce témoignage : “J’ai trouvé David fils de Jessé+, un homme qui agit vraiment selon ma volonté*+ ; il fera toutes les choses que je désire.” 23  Conformément à sa promesse, c’est de la descendance de cet homme que Dieu a fait sortir pour Israël un sauveur, Jésus+. 24  Avant l’arrivée de celui-ci, Jean avait prêché publiquement à tout le peuple d’Israël un baptême qui symbolisait le repentir+. 25  Mais alors que Jean achevait sa mission, il disait : “Je ne suis pas ce que vous pensez que je suis+. Mais, voyez, quelqu’un vient après moi — je ne suis pas digne d’enlever les sandales de ses pieds+.” 26  « Hommes, frères, descendants d’Abraham, et vous autres qui craignez Dieu, c’est à nous que la parole de ce salut a été envoyée+. 27  Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs n’ont pas reconnu celui-ci, mais agissant en juges, ils ont accompli les paroles qu’ont dites les Prophètes+ et qui sont lues à voix haute chaque sabbat. 28  Même s’ils n’ont trouvé aucun motif de le mettre à mort+, ils ont demandé à Pilate qu’il soit exécuté+. 29  Et une fois qu’ils ont eu accompli tout ce qui était écrit à son sujet, ils l’ont descendu du poteau et déposé dans une tombe+. 30  Mais Dieu l’a ressuscité*+, 31  et pendant de nombreux jours, il est apparu à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem. Ceux-ci sont maintenant ses témoins auprès du peuple+. 32  « C’est pourquoi nous vous annonçons la bonne nouvelle concernant la promesse faite à nos ancêtres. 33  Dieu l’a entièrement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus+ ; comme c’est écrit dans le deuxième psaume : “Tu es mon fils ; aujourd’hui, je suis devenu ton père+.” 34  Et le fait qu’il l’a ressuscité d’entre les morts pour qu’il ne retourne jamais à une condition périssable*, il l’a énoncé ainsi : “Je tiendrai pour vous la promesse d’amour fidèle que j’ai faite à David, promesse qui est digne de confiance*+.” 35  C’est pourquoi il dit aussi dans un autre psaume : “Tu ne permettras pas que ton fidèle connaisse la décomposition*+.” 36  Or, après avoir servi Dieu pendant sa génération, David s’est endormi dans la mort, a été déposé auprès de ses ancêtres et a connu la décomposition*+. 37  Par contre, celui que Dieu a ressuscité* n’a pas connu la décomposition*+. 38  « Sachez-​le donc, frères : c’est grâce à celui-ci qu’un pardon des péchés vous est annoncé+ ; 39  oui, c’est par son moyen que tout homme qui croit est déclaré innocent de toutes les choses dont vous n’avez pu être déclarés innocents par le moyen de la Loi de Moïse+. 40  Faites donc attention qu’il ne vous arrive pas ce qui est dit dans les Prophètes : 41  “Regardez, gens méprisants, soyez étonnés et cessez d’exister, car j’accomplis une œuvre de votre vivant, une œuvre que vous ne croiriez jamais, même si quelqu’un vous la racontait en détail+.” » 42  À leur sortie, on les supplia de reparler de tout cela le sabbat suivant. 43  À la fin de la réunion à la synagogue, beaucoup de Juifs et de prosélytes qui adoraient Dieu suivirent Paul et Barnabé, lesquels parlèrent avec eux et les encouragèrent à rester dans la faveur imméritée de Dieu+. 44  Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Jéhovah. 45  Quand les Juifs virent les foules, ils furent remplis de jalousie et se mirent à contredire de manière blasphématoire ce que Paul disait+. 46  Alors Paul et Barnabé leur dirent franchement* : « Il était nécessaire que la parole de Dieu vous soit dite d’abord à vous+. Mais comme vous la rejetez et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voyez, nous nous tournons vers les nations+. 47  En effet, Jéhovah nous a donné un ordre en ces termes : “Je t’ai établi comme lumière des nations, afin que tu apportes le salut jusqu’aux extrémités de la terre+.” » 48  Quand les gens des nations entendirent cela, ils se réjouirent et se mirent à glorifier la parole de Jéhovah, et tous ceux qui avaient l’état d’esprit qu’il faut pour avoir la vie éternelle devinrent croyants. 49  De plus, la parole de Jéhovah continuait à se répandre dans tout le pays. 50  Mais les Juifs montèrent la tête aux femmes de haut rang qui craignaient Dieu ainsi qu’aux principaux personnages de la ville, et ils déclenchèrent une persécution+ contre Paul et Barnabé et les expulsèrent de leur territoire. 51  Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et allèrent à Iconium+. 52  Et les disciples continuaient d’être remplis de joie+ et d’esprit saint.

Notes

Ou « scélératesses ».
Ou « enseignements ».
Litt. « a élevé le peuple ».
Litt. « avec un bras levé ».
Litt. « homme selon mon cœur ».
Litt. « relevé d’entre les morts ».
Ou « la corruption ».
Ou « sûre », « fidèle », « certaine ».
Ou « corruption ».
Ou « corruption ».
Litt. « relevé ».
Ou « corruption ».
Ou « avec hardiesse ».

Notes d'étude

Hérode : C.-à-d. Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand (voir lexique).

gouverneur : Litt. « tétrarque » (qui signifie « chef d’un quart » de province) ; ce terme désignait le chef d’une petite région ou le prince d’un territoire, qui n’exerçait son pouvoir qu’avec l’accord des autorités romaines. La tétrarchie d’Hérode Antipas était constituée de la Galilée et de la Pérée (cf. note d’étude sur Mc 6:14).

le gouverneur Hérode : Voir notes d’étude sur Mt 14:1.

service : Ou « service sacré », « service public ». Le mot grec léïtourgia ainsi que les mots apparentés léïtourgéô (accomplir un service public) et léïtourgos (serviteur public, fonctionnaire) étaient utilisés par les Grecs et les Romains de l’Antiquité pour parler d’un travail ou d’un service qui était effectué pour les autorités civiles et qui était d’utilité publique. Par exemple, en Rm 13:6, les autorités de l’État sont qualifiées de « serviteurs publics [pluriel de léïtourgos] de Dieu » en ce sens qu’elles rendent des services d’utilité publique. Ici, Luc emploie le mot léïtourgia selon l’usage qui en est fait dans la Septante, où les formes verbales et nominales de ce mot se rapportent souvent au service effectué par les prêtres et les Lévites (Ex 28:35 ; Nb 8:22). Le service accompli au tabernacle ou au Temple consistait en partie en un service d’utilité publique. Mais il revêtait aussi un caractère sacré, puisque les prêtres lévites enseignaient la Loi de Dieu et présentaient des sacrifices pour couvrir les péchés du peuple (2Ch 15:3 ; Ml 2:7).

servaient : Ou « servaient publiquement », « accomplissaient leur ministère publiquement pour ». Le mot grec léïtourgéô, employé ici, ainsi que les mots apparentés léïtourgia (service public, ministère) et léïtourgos (serviteur public, fonctionnaire) étaient utilisés par les Grecs de l’Antiquité pour parler d’un travail ou d’un service qui était effectué pour les autorités civiles et qui était d’utilité publique. Par exemple, en Rm 13:6, les autorités de l’État sont qualifiées de « serviteurs publics [pluriel de léïtourgos] de Dieu » en ce sens qu’elles rendent des services d’utilité publique. En Lc 1:23 (voir note d’étude), le mot léïtourgia est rendu par « service [ou : « service sacré », « service public »] » et se rapporte au ministère accompli par Zacharie, le père de Jean le Baptiseur. Dans ce verset, l’utilisation du mot léïtourgia correspond à la façon dont ce mot et d’autres qui lui sont apparentés sont employés dans la Septante en lien avec le service effectué par les prêtres et les Lévites au tabernacle (Ex 28:35 ; Nb 1:50 ; 3:31 ; 8:22) ou au Temple (2Ch 31:2 ; 35:3 ; Jl 1:9, 13 ; 2:17). Leur service consistait en partie en un service d’utilité publique. Mais, dans certains contextes, il revêtait aussi un caractère sacré, puisque les prêtres lévites enseignaient la Loi de Dieu (2Ch 15:3 ; Ml 2:7) et présentaient des sacrifices pour couvrir les péchés du peuple (Lv 1:3-5 ; Dt 18:1-5). En Ac 13:2, le mot grec léïtourgéô est utilisé dans un sens plus général et renvoie au ministère accompli par les prophètes et les enseignants dans l’assemblée chrétienne d’Antioche de Syrie. Ce mot se rapporte à différentes façons d’exprimer son attachement à Dieu et de le servir, ce qui englobe des aspects du ministère chrétien accompli dans l’assemblée comme la prière, la prédication et l’enseignement. Le ministère effectué par ces prophètes et ces enseignants englobait sans aucun doute aussi la prédication publique (Ac 13:3).

servaient Jéhovah : Le mot grec léïtourgéô (servir), utilisé dans ce verset, figure souvent dans des passages de la Septante où le texte hébreu original des Écritures hébraïques emploie le nom divin. Par exemple, en 2Ch 13:10, la Septante utilise la même expression grecque que celle d’Ac 13:2 pour rendre l’expression hébraïque traduite par « servent Jéhovah ». Et en 2Ch 35:3, les mêmes mots grecs sont employés pour rendre l’expression hébraïque traduite par « servez Jéhovah » (1S 2:11 ; 3:1 ; Éz 45:4 ; Jl 2:17 ; voir app. C3, introduction).

Séleucie : Ville portuaire fortifiée de la Méditerranée desservant Antioche de Syrie et située à environ 20 km au SO de cette ville. Les deux villes étaient reliées par la route et par l’Oronte, fleuve navigable qui passait par Antioche et se jetait dans la Méditerranée non loin du S de Séleucie. Séleucos Ier Nikatôr, l’un des généraux d’Alexandre le Grand, a fondé cette ville et l’a baptisée de son propre nom. Accompagné de Barnabé, Paul a pris la mer à Séleucie au début de son premier voyage missionnaire, vers 47 de n. è. Séleucie se trouvait juste au N de l’actuelle Soueidieh, ou Samandag, en Turquie. Les sédiments de l’Oronte ont transformé l’ancien port de Séleucie en marais (voir app. B13).

ils partirent en bateau pour Chypre : Il s’agissait d’un voyage d’environ 200 km. Au 1er siècle, si les vents étaient favorables, un bateau pouvait parcourir 150 km en un jour. Dans le cas contraire, le voyage pouvait être beaucoup plus long. Chypre était l’île natale de Barnabé (voir app. B13).

Marc : Du nom latin Marcus. Marc est le nom romain du « Jean » mentionné en Ac 12:12. Sa mère s’appelait Marie ; elle comptait parmi les premiers disciples à Jérusalem. Jean-Marc était un « cousin de Barnabé » (Col 4:10) ; il a été son compagnon de voyage. Il a aussi accompagné Paul et d’autres missionnaires chrétiens dans leurs voyages (Ac 12:25 ; 13:5, 13 ; 2Tm 4:11). Même si rien dans cet Évangile ne révèle qui est son rédacteur, des auteurs des 2e et 3e siècles l’attribuent à Marc.

Salamine : Ville située sur la côte E de l’île de Chypre. La capitale de Chypre à l’époque romaine était Paphos, située sur la côte O. Mais Salamine était un choix judicieux pour commencer une tournée de prédication dans cette île. Elle était plus proche du port d’où étaient partis les missionnaires, non loin d’Antioche de Syrie, et c’était le centre culturel, éducatif et commercial de l’île. De plus, il y avait une communauté juive relativement importante à Salamine, ville qui comptait plusieurs synagogues. Barnabé, qui était originaire de Chypre, a sans aucun doute été un bon guide pour le groupe. En fonction de l’itinéraire qu’ils ont emprunté, ces missionnaires ont peut-être fait plus de 150 km à pied au cours de leur prédication dans l’île (voir app. B13).

Jean : C.-à-d. Jean-Marc, l’un des disciples de Jésus, le « cousin de Barnabé » (Col 4:10) et le rédacteur de l’Évangile de Marc (voir note d’étude sur le titre de Mc). Il est aussi appelé Jean en Ac 13:13, mais les trois autres versets des Actes qui parlent de lui ajoutent : « qu’on appelait [ou : « celui qu’on appelait aussi »] Marc », surnom romain de ce disciple (Ac 12:12, 25 ; 15:37). « Jean » est l’équivalent français du nom hébreu Jehoanân, ou Joanân, qui signifie « Jéhovah a accordé sa faveur », « Jéhovah a été compatissant ». Ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes, ce disciple est simplement appelé Marc (Col 4:10 ; 2Tm 4:11 ; Phm 24 ; 1P 5:13).

proconsul : Titre donné au gouverneur d’une province placée sous l’autorité du Sénat romain. Certaines provinces romaines, comme la Judée, étaient des provinces impériales, placées directement sous l’autorité de l’empereur, qui affectait à chacune un gouverneur. Chypre, elle, est devenue une province sénatoriale en 22 de n. è. ; elle était donc gouvernée par un proconsul. On a découvert une pièce de monnaie de Chypre portant, sur un côté, la tête et le titre (en latin) de l’empereur romain Claude Ier, et, sur l’autre côté, une inscription grecque signifiant « Sous Cominius Proclus, proconsul des Cypriotes » (voir lexique).

Saul : Signifie « demandé [à Dieu] ». Saul, aussi connu sous son nom romain Paul, était « de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux » (Php 3:5). Comme Saul était citoyen romain de naissance (Ac 22:28), il est logique que ses parents, bien que Juifs, lui aient donné un nom romain : Paulus, ou Paul, qui signifie « petit ». Il portait probablement les deux noms depuis son enfance. Il peut y avoir plusieurs raisons au choix du nom Saul. Saul était un nom traditionnel très répandu parmi les Benjaminites, car le premier roi ayant régné sur tout Israël était un Benjaminite du nom de Saül (1S 9:2 ; 10:1 ; Ac 13:21). Il se peut aussi que ses parents lui aient donné ce nom en raison de sa signification. Ou bien son père s’appelait Saul et, conformément à la coutume, on a donné au fils le nom de son père (cf. Lc 1:59). Quoi qu’il en soit, quand il était parmi ses compatriotes juifs, et en particulier quand il faisait ses études de pharisien et vivait comme tel, il utilisait certainement son nom hébreu, Saul (Ac 22:3). Et pendant plus de dix ans après sa conversion au christianisme, il semble qu’il était connu principalement sous son nom hébreu (Ac 11:25, 30 ; 12:25 ; 13:1, 2, 9).

Saul, aussi appelé Paul : À partir de ce verset, Saul est appelé Paul. De par sa naissance, l’apôtre était Hébreu et citoyen romain (Ac 22:27, 28 ; Php 3:5). Il est donc probable que, dès l’enfance, il a porté à la fois le nom hébreu Saul et le nom romain Paul. Chez les Juifs de l’époque, en particulier chez ceux qui ne vivaient pas en Israël, il était courant de porter deux noms (Ac 12:12 ; 13:1). D’ailleurs, les membres de la famille de Paul avaient, eux aussi, un nom romain ou un nom grec (Rm 16:7, 21). En tant qu’« apôtre des nations », Paul était chargé de proclamer la bonne nouvelle aux non-Juifs (Rm 11:13). Il a apparemment décidé d’utiliser son nom romain, peut-être parce que cela lui paraissait plus adapté (Ac 9:15 ; Ga 2:7, 8). Certains ont émis l’idée qu’il aurait adopté ce nom romain en l’honneur de Sergius Paulus ; mais c’est peu probable, car Paul a continué de porter ce nom même après avoir quitté Chypre. Pour d’autres, Paul aurait évité d’utiliser son nom hébreu parce que, prononcé à la grecque, ce nom ressemblait à un mot grec désignant une personne (ou un animal) qui se pavane (voir note d’étude sur Ac 7:58).

Paul : Dans les Écritures grecques chrétiennes, le nom Paulos, qui est dérivé du latin Paulus et qui signifie « petit », est employé 157 fois pour désigner l’apôtre Paul et 1 fois pour désigner le proconsul de Chypre nommé Sergius Paulus (Ac 13:7).

chemins de Jéhovah : La réponse de Paul au sorcier juif Bar-Jésus (rapportée aux versets 10 et 11) contient plusieurs expressions qui tirent leur origine des Écritures hébraïques. Par exemple, l’expression grecque traduite dans ce verset par « déformer les […] chemins » figure dans la Septante en Pr 10:9 (« rend ses chemins sinueux »). Et les mots grecs rendus par « les droits chemins de Jéhovah » figurent aussi dans la Septante en Os 14:9. Dans ce verset, le texte hébreu original emploie le nom divin (« car les chemins de Jéhovah sont droits ») (voir app. C3, introduction).

la main de Jéhovah : Dans les Écritures hébraïques, l’expression traduite par « main de Jéhovah » est employée de nombreuses fois ; elle est formée du mot hébreu pour « main » et du Tétragramme (on la trouve par exemple en Ex 9:3 ; Nb 11:23 ; Jg 2:15, note ; Ru 1:13, note ; 1R 18:46, note ; Esd 7:6, note ; Jb 12:9 ; Is 19:16 ; 40:2 ; Éz 1:3, note). Le mot « main » est souvent utilisé au sens figuré pour parler de la « puissance ». Comme la main exprime la force du bras, le terme « main » peut aussi emporter l’idée de « force en action ». L’expression grecque traduite par « main de Jéhovah » figure aussi en Lc 1:66 et en Ac 13:11 (voir notes d’étude sur Lc 1:6, 66 et app. C3, introduction).

la main de Jéhovah : Voir note d’étude sur Ac 11:21 et app. C3, introduction.

l’enseignement de Jéhovah : L’expression « l’enseignement de Jéhovah » est synonyme du terme « la parole de Dieu », utilisé en Ac 13:5. D’après ce verset, lorsqu’ils sont arrivés à Chypre, Paul et ses compagnons « se mirent à annoncer la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs ». C’est pourquoi le proconsul Sergius Paulus ‘a tenu absolument à entendre la parole de Dieu’ (Ac 13:7). Témoin de ce que Paul disait et faisait, Sergius Paulus a été frappé par ce qu’il apprenait sur Jéhovah et par l’enseignement divin (voir app. C3, introduction).

Antioche de Pisidie : Ville de la province romaine de Galatie. Cette ville était située à la frontière de la Phrygie et de la Pisidie ; c’est pourquoi, en fonction des époques, on l’a rattachée soit à l’une de ces régions soit à l’autre. Les ruines de cette ville se trouvent près de l’actuelle ville turque de Yalvaç. Antioche de Pisidie est mentionnée ici et en Ac 14:19, 21. Quiconque partait de Pergé, une ville proche de la côte méditerranéenne, pour aller à Antioche de Pisidie avait devant lui un voyage difficile ; en effet, cette ville était perchée à 1 100 m d’altitude (voir app. B13), et les chemins étroits et dangereux de la région montagneuse étaient infestés de brigands. Il ne faut pas confondre « Antioche de Pisidie » avec Antioche de Syrie (Ac 6:5 ; 11:19 ; 13:1 ; 14:26 ; 15:22 ; 18:22). En fait, la plupart des occurrences du nom Antioche dans les Actes se rapportent non pas à Antioche de Pisidie, mais à Antioche de Syrie.

se leva pour lire : Des biblistes font remarquer qu’on a ici la plus ancienne description connue du déroulement du culte à la synagogue. D’après la tradition juive, le culte commençait généralement par des prières personnelles que les fidèles adressaient à Dieu en entrant dans le bâtiment. Puis on récitait les paroles consignées en Dt 6:4-9 et 11:13-21. Il y avait ensuite des prières publiques, et on lisait une portion du Pentateuque selon un programme établi. Ac 15:21 nous apprend qu’au 1er siècle, cette lecture se faisait « chaque sabbat ». La partie suivante du culte, celle dont semble parler ce verset, consistait à lire un passage d’un livre prophétique et à en donner une explication. Habituellement, le lecteur se tenait debout, et il avait sans doute une certaine liberté quant au choix du passage prophétique (voir note d’étude sur Ac 13:15).

la lecture publique de la Loi et des Prophètes : Au 1er siècle de n. è., cette lecture publique était effectuée « chaque sabbat » (Ac 15:21). Une partie du culte à la synagogue consistait à réciter le Shema, en quelque sorte la profession de foi du judaïsme (Dt 6:4-9 ; 11:13-21). Le nom Shema tire son origine du premier mot du premier verset récité : « Écoute [Shemaʽ], ô Israël ! Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah » (Dt 6:4). La partie la plus importante du culte était la lecture de la Torah, ou Pentateuque. Dans de nombreuses synagogues, un programme était établi pour que l’intégralité de la Loi soit lue en un an ; dans d’autres, ce programme s’étalait sur trois ans. On lisait aussi des extraits des Prophètes et on les expliquait. Une fois la lecture publique terminée, un discours était prononcé. C’est après la lecture publique dans la synagogue d’Antioche de Pisidie que Paul a été invité à dire quelque chose d’encourageant aux assistants (voir note d’étude sur Lc 4:16).

environ 450 ans : Paul commence son exposé sur l’histoire d’Israël en parlant d’un évènement important : le moment où Dieu ‘a choisi leurs ancêtres’ (Ac 13:17). Paul pense apparemment au moment où Isaac, la descendance promise, est né (Gn 17:19 ; 21:1-3 ; 22:17, 18). La naissance d’Isaac a élucidé la question de l’identité de celui que Dieu reconnaîtrait comme cette descendance, question qui s’était posée en raison de la stérilité de Saraï (Sara) (Gn 11:30). Partant de cet évènement, Paul récapitule les actions de Dieu en faveur de la nation qu’il a choisie et en arrive à la période où celui-ci « leur a donné des juges », période qui s’étend « jusqu’à l’époque du prophète Samuel ». Le laps de temps d’« environ 450 ans » semble donc aller de la naissance d’Isaac en 1918 av. n. è. à 1467 av. n. è. Il s’achève 46 ans après le début de l’Exode, qui a eu lieu en 1513 av. n. è. C’est tout à fait cohérent, puisque les Israélites ont passé 40 ans à errer dans le désert et 6 ans à conquérir le pays de Canaan (Nb 9:1 ; 13:1, 2, 6 ; Dt 2:7 ; Jos 14:6, 7, 10).

de la descendance : Ou « des descendants ». Litt. « de la semence » (voir app. A2).

un poteau : Ou « un arbre ». Ici, le mot grec xulon (litt. « bois ») est utilisé comme synonyme du mot grec stauros (traduit par « poteau de supplice ») et il se rapporte à l’instrument d’exécution sur lequel Jésus a été cloué. Dans les Écritures grecques chrétiennes, Luc, Paul et Pierre emploient le mot xulon dans ce sens cinq fois en tout (Ac 5:30 ; 10:39 ; 13:29 ; Ga 3:13 ; 1P 2:24). Dans la Septante, xulon est utilisé en Dt 21:22, 23 pour traduire le mot hébreu correspondant, ʽéts (qui signifie « arbre », « bois », « morceau de bois »), dans l’expression « et que tu l’aies pendu à un poteau ». Quand il cite ce passage en Ga 3:13, Paul utilise xulon dans la phrase : « Maudit est tout homme pendu à un poteau. » Ce mot grec est aussi employé dans la Septante en Esd 6:11 (1 Esdras 6:31, LXX) pour traduire le mot araméen ʼaʽ, qui correspond au terme hébreu ʽéts. Dans ce verset, il est dit au sujet de toute personne qui transgresserait le décret du roi de Perse : « Elle sera attachée en haut d’une pièce de bois arrachée de sa maison. » Le fait que les rédacteurs bibliques aient employé xulon comme synonyme de stauros est un argument supplémentaire montrant que Jésus a été exécuté sur un poteau vertical sans traverse, puisque c’est ce que signifie xulon dans ce contexte particulier.

du poteau : Ou « de l’arbre » (voir note d’étude sur Ac 5:30).

tombe : Ou « tombe de souvenir » (voir lexique à « tombe de souvenir »).

toute la volonté de Dieu : Ou « tout le projet (dessein) de Dieu », « tout le conseil de Dieu ». Comme l’indique le contexte, cette expression a un lien direct avec le Royaume (Ac 20:25). Elle désigne ici tout ce que Dieu a prévu de faire au moyen de son royaume, notamment tout ce qu’il estime essentiel au salut des humains. Le mot grec boulê est traduit par « projet » en Hé 6:17.

Dieu : Ou « la volonté (le projet) de Dieu » (voir note d’étude sur Ac 20:27).

qui craignaient Dieu : Ou « qui adoraient Dieu ». Le mot grec sébomaï peut aussi être rendu par « révérer », « vénérer ». La Peshitta traduit ce mot par une expression syriaque signifiant « qui craignaient Dieu ». Des traductions des Écritures grecques chrétiennes en hébreu (référencées sous les sigles J7, 8, 10, 18 dans l’app. C4) utilisent ici le nom divin, ce qui donnerait en français : « qui craignaient Jéhovah ».

qui adoraient Dieu : Le mot grec sébomaï, traduit ici par « qui adoraient Dieu », signifie « adorer », « révérer », « vénérer ». Il pourrait aussi être rendu par « craignant Dieu », « fervents » (voir note d’étude sur Ac 13:50). La Peshitta traduit ce mot par une expression syriaque signifiant « qui craignaient Dieu ». Une traduction des Écritures grecques chrétiennes en hébreu (référencée sous le sigle J18 dans l’app. C4) utilise ici le nom divin, ce qui donnerait en français : « qui craignaient Jéhovah ».

la faveur imméritée de Dieu : Étant donné que, par le passé, il s’était opposé à Jésus et à ses disciples (Ac 9:3-5), Paul avait toutes les raisons de mettre en valeur la faveur imméritée de Jéhovah (voir lexique à « faveur imméritée »). Il savait que s’il pouvait accomplir son ministère, c’était uniquement grâce à la faveur imméritée de Dieu (1Co 15:10 ; 1Tm 1:13, 14). Quand il a retrouvé les anciens d’Éphèse, il a parlé deux fois de cette notion (Ac 20:24, 32). Dans ses 14 lettres, Paul mentionne la « faveur imméritée » pas moins de 90 fois, bien plus que tout autre rédacteur biblique. Par exemple, il mentionne la « faveur imméritée » de Dieu ou celle de Jésus dans les salutations d’introduction de toutes ses lettres, sauf dans celles de sa lettre aux Hébreux, et il utilise cette expression dans les remarques finales de chaque lettre.

la parole de Jéhovah : Cette expression tire son origine des Écritures hébraïques, où elle est formée du mot hébreu pour « parole » et du nom divin. Dans la langue originale, l’expression qu’on peut rendre littéralement par « parole de Jéhovah » figure dans environ 200 versets (par exemple en 2S 12:9 ; 24:11 ; 2R 7:1 ; 20:16 ; 24:2 ; Is 1:10 ; 2:3 ; 28:14 ; 38:4 ; Jr 1:4 ; 2:4 ; Éz 1:3 ; 6:1 ; Os 1:1 ; Mi 1:1 ; Za 9:1). Dans l’un des exemplaires les plus anciens de la Septante, en Za 9:1, le mot grec logos (parole) est suivi du nom divin écrit en caractères hébreux anciens (). Ce parchemin a été découvert en Israël, au Naḥal Ḥever, dans le désert de Judée, près de la mer Morte ; il date d’entre 50 av. n. è. et 50 de n. è. Les raisons pour lesquelles la Traduction du monde nouveau utilise l’expression « la parole de Jéhovah » en Ac 8:25, alors que beaucoup de manuscrits grecs portent l’expression rendue par « la parole du Seigneur », sont expliquées dans l’app. C3, introduction.

la parole de Jéhovah : Voir note d’étude sur Ac 8:25 et app. C3, introduction.

qui enlèvera le voile de devant les yeux des nations : Ou « pour la révélation aux nations ». Le mot grec apokalupsis, traduit ici par « enlever le voile », désigne « l’action de découvrir » ou « un dévoilement ». Il est souvent utilisé en rapport avec la révélation de notions spirituelles ou la révélation de la volonté et des projets de Dieu (Rm 16:25 ; Éph 3:3 ; Ré 1:1). Dans ce verset, Siméon parle de Jésus enfant comme étant la lumière, et il révèle que même les nations non juives seront éclairées spirituellement, et pas seulement les Juifs de naissance et les prosélytes. Les paroles prophétiques de Siméon concordent avec des prophéties des Écritures hébraïques, par exemple celles consignées en Is 42:6 et 49:6.

jusque dans la région la plus lointaine de la terre : Ou « jusqu’aux extrémités de la terre », « jusqu’au bout du monde ». La même expression grecque est employée en Ac 13:47, qui cite la prophétie d’Is 49:6 ; dans ce verset d’Isaïe, la Septante utilise, elle aussi, cette expression grecque. La déclaration de Jésus rapportée en Ac 1:8 fait peut-être allusion à cette prophétie, qui annonçait que le serviteur de Jéhovah serait une « lumière des nations », afin que le salut atteigne les « extrémités de la terre ». Cette idée s’accorde avec ce que Jésus avait annoncé : ses disciples accompliraient des « œuvres plus grandes » que les siennes (voir note d’étude sur Jean 14:12). La déclaration d’Ac 1:8 correspond aussi à ce que Jésus avait dit sur l’ampleur de l’œuvre chrétienne de prédication : elle s’effectuerait dans le monde entier (voir notes d’étude sur Mt 24:14 ; 26:13 ; 28:19).

Jéhovah nous a donné un ordre en ces termes : La citation qui suit dans ce verset est extraite d’Is 49:6, et, dans le texte hébreu original, le contexte indique clairement que c’est Jéhovah qui parle (Is 49:5 ; cf. Is 42:6). Cette prophétie s’accomplirait grâce à l’œuvre effectuée par le Serviteur de Jéhovah, Jésus Christ, et par ses disciples (Is 42:1 ; voir note d’étude sur Lc 2:32 et app. C3, introduction).

jusqu’aux extrémités de la terre : Ou « jusque dans la région la plus lointaine de la terre ». Cette prophétie est extraite d’Is 49:6 ; dans ce verset d’Isaïe, la Septante utilise la même expression grecque qu’en Ac 13:47. Isaïe annonçait que le serviteur de Jéhovah serait une « lumière des nations » et que le salut accordé par Dieu ‘parviendrait jusqu’aux extrémités de la terre’. Quand ils ont cité ces paroles prophétiques à Antioche de Pisidie, Paul et Barnabé ont montré qu’elles constituaient un commandement de Jéhovah pour les disciples de Christ : ils devaient être une lumière pour les nations. L’expression grecque traduite ici par « jusqu’aux extrémités de la terre » est aussi utilisée en Ac 1:8 (voir note d’étude) pour donner une idée de l’étendue du témoignage que les disciples de Jésus rendraient à son sujet.

la parole de Jéhovah : Cette expression tire son origine des Écritures hébraïques, où elle est formée du mot hébreu pour « parole » et du nom divin. Dans la langue originale, l’expression qu’on peut rendre littéralement par « parole de Jéhovah » figure dans environ 200 versets (par exemple en 2S 12:9 ; 24:11 ; 2R 7:1 ; 20:16 ; 24:2 ; Is 1:10 ; 2:3 ; 28:14 ; 38:4 ; Jr 1:4 ; 2:4 ; Éz 1:3 ; 6:1 ; Os 1:1 ; Mi 1:1 ; Za 9:1). Dans l’un des exemplaires les plus anciens de la Septante, en Za 9:1, le mot grec logos (parole) est suivi du nom divin écrit en caractères hébreux anciens (). Ce parchemin a été découvert en Israël, au Naḥal Ḥever, dans le désert de Judée, près de la mer Morte ; il date d’entre 50 av. n. è. et 50 de n. è. Les raisons pour lesquelles la Traduction du monde nouveau utilise l’expression « la parole de Jéhovah » en Ac 8:25, alors que beaucoup de manuscrits grecs portent l’expression rendue par « la parole du Seigneur », sont expliquées dans l’app. C3, introduction.

la parole de Jéhovah : Voir note d’étude sur Ac 8:25 et app. C3, introduction.

avaient l’état d’esprit qu’il faut pour : Cette expression se rapporte à certains Gentils d’Antioche de Pisidie qui devinrent croyants après avoir entendu la prédication de Paul et Barnabé. Le mot grec traduit ici par « avaient l’état d’esprit qu’il faut pour » est une forme du verbe tassô. Ce verbe peut avoir des sens différents, par exemple « placer », « poster », « mettre en ordre » ou « désigner à un poste ». C’est le contexte qui permet de comprendre dans quel sens il est utilisé. Ac 13:46 établit un contraste entre certains Juifs d’Antioche de Pisidie et les Gentils mentionnés ici, au verset 48. Le sabbat précédent, Paul avait donné aux deux groupes un témoignage complet en prononçant un discours public vibrant (Ac 13:16-41). Mais comme l’ont dit Paul et Barnabé, les Juifs ont rejeté obstinément la « parole de Dieu » et ont montré par leur mentalité et leurs actions qu’ils ‘ne se jugeaient pas dignes de la vie éternelle’ (Ac 13:46). Les Gentils de cette ville, quant à eux, ont manifesté un état d’esprit très différent. Le récit dit qu’ils se réjouirent et se mirent à glorifier la parole de Jéhovah. Ainsi, dans ce contexte, le verbe grec tassô signifie que ces non-Juifs d’Antioche « s’étaient mis en position » d’obtenir la vie : ils manifestaient une mentalité, une disposition d’esprit, une façon de penser qui leur permettrait d’obtenir la vie éternelle. Il est donc approprié de traduire ce terme grec par « avaient l’état d’esprit qu’il faut pour ». Mais beaucoup de traductions de la Bible emploient ici des expressions comme « étaient destinés à » ou « étaient désignés pour », ce qui pourrait donner l’impression que ces personnes étaient prédestinées par Dieu à obtenir la vie. Cependant, ni le contexte immédiat ni le reste de la Bible ne permettent de penser que les Gentils d’Antioche étaient prédestinés à obtenir la vie éternelle, pas plus que les Juifs de cette ville n’étaient prédestinés à ne pas l’obtenir. Paul s’est efforcé de persuader les Juifs d’accepter la bonne nouvelle. S’ils ont rejeté le message, c’est parce qu’ils en ont fait le choix délibéré, et non parce qu’ils y étaient prédestinés. Jésus a expliqué que certains montreraient par leurs actions qu’ils ‘ne sont pas faits pour le royaume de Dieu’ (Lc 9:62). Mais il a dit aussi que d’autres montreraient par leur état d’esprit qu’ils sont ‘dignes’ de la bonne nouvelle, et les Gentils d’Antioche en faisaient partie (Mt 10:11, 13).

la parole de Jéhovah : Cette expression tire son origine des Écritures hébraïques, où elle est formée du mot hébreu pour « parole » et du nom divin. Dans la langue originale, l’expression qu’on peut rendre littéralement par « parole de Jéhovah » figure dans environ 200 versets (par exemple en 2S 12:9 ; 24:11 ; 2R 7:1 ; 20:16 ; 24:2 ; Is 1:10 ; 2:3 ; 28:14 ; 38:4 ; Jr 1:4 ; 2:4 ; Éz 1:3 ; 6:1 ; Os 1:1 ; Mi 1:1 ; Za 9:1). Dans l’un des exemplaires les plus anciens de la Septante, en Za 9:1, le mot grec logos (parole) est suivi du nom divin écrit en caractères hébreux anciens (). Ce parchemin a été découvert en Israël, au Naḥal Ḥever, dans le désert de Judée, près de la mer Morte ; il date d’entre 50 av. n. è. et 50 de n. è. Les raisons pour lesquelles la Traduction du monde nouveau utilise l’expression « la parole de Jéhovah » en Ac 8:25, alors que beaucoup de manuscrits grecs portent l’expression rendue par « la parole du Seigneur », sont expliquées dans l’app. C3, introduction.

la parole de Jéhovah : Voir note d’étude sur Ac 8:25 et app. C3, introduction.

qui craignaient Dieu : Ou « qui adoraient Dieu ». Le mot grec sébomaï peut aussi être rendu par « révérer », « vénérer ». La Peshitta traduit ce mot par une expression syriaque signifiant « qui craignaient Dieu ». Des traductions des Écritures grecques chrétiennes en hébreu (référencées sous les sigles J7, 8, 10, 18 dans l’app. C4) utilisent ici le nom divin, ce qui donnerait en français : « qui craignaient Jéhovah ».

il secoua ses vêtements : Par ce geste, Paul montrait qu’il se dégageait de toute responsabilité vis-à-vis des Juifs de Corinthe qui refusaient d’écouter le message salvateur relatif au Christ. Paul s’était acquitté de sa mission et n’avait plus de comptes à rendre pour leurs vies (voir note d’étude sur Vous serez seuls responsables de votre mort dans ce verset). Il y avait un précédent biblique à son geste. Quand Néhémie s’est adressé aux Juifs qui étaient revenus à Jérusalem, il a secoué la poche de son vêtement pour la vider ; ce geste signifiait que toute personne qui ne tiendrait pas la promesse qu’elle venait de faire serait rejetée par Dieu (Né 5:13). Paul a fait un geste similaire à Antioche de Pisidie quand il a ‘secoué la poussière de ses pieds’ contre ceux qui s’opposaient à lui dans cette ville (voir notes d’étude sur Ac 13:51 ; Lc 9:5).

Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds : Ici, Paul et Barnabé ont suivi l’instruction de Jésus rapportée en Mt 10:14 ; Mc 6:11 ; Lc 9:5. Après avoir traversé une région gentile, les juifs les plus fervents secouaient la poussière de leurs sandales avant d’entrer sur le territoire juif, car ils considéraient cette poussière comme impure. Mais lorsque Jésus a donné cette instruction à ses disciples, il avait apparemment une idée différente en tête. Ce geste indiquait que les disciples se dégageaient de toute responsabilité quant aux conséquences du jugement de Dieu sur les gens. Quand Paul a plus tard fait un geste similaire à Corinthe en secouant ses vêtements, il a ajouté : « Vous serez seuls responsables de votre mort. Moi, je suis innocent » (voir note d’étude sur Ac 18:6).

Documents multimédias

Actes des apôtres : Premier voyage missionnaire de Paul (Ac 13:1 – 14:28), v. 47-48 de n. è.
Actes des apôtres : Premier voyage missionnaire de Paul (Ac 13:1 – 14:28), v. 47-48 de n. è.

Les évènements sont énumérés dans l’ordre chronologique.

1. Barnabé et Saul, qui se trouvent à Antioche de Syrie, sont envoyés comme missionnaires (pour consulter une carte retraçant les trois voyages missionnaires de Paul, voir app. B13) [Ac 13:1-3].

2. Barnabé et Saul prennent le bateau à Séleucie pour aller à Salamine (Chypre) ; ils annoncent la parole de Dieu dans les synagogues (Ac 13:4-6).

3. Dans le récit biblique, Saul est appelé Paul pour la première fois lorsqu’il est à Paphos (Ac 13:6, 9).

4. Sergius Paulus, proconsul de Chypre, devient croyant (Ac 13:7, 12).

5. Paul et ses compagnons arrivent à Pergé, en Pamphylie ; Jean-Marc retourne à Jérusalem (Ac 13:13).

6. Paul et Barnabé prêchent dans la synagogue d’Antioche de Pisidie (Ac 13:14-16).

7. Beaucoup se rassemblent à Antioche pour écouter Paul et Barnabé, mais les Juifs persécutent les deux hommes (Ac 13:44, 45, 50).

8. Paul et Barnabé prêchent dans la synagogue d’Iconium ; beaucoup de Juifs et de Grecs deviennent croyants (Ac 14:1).

9. Certains Juifs d’Iconium s’opposent aux frères, et la population de la ville se divise ; les Juifs veulent lapider Paul et Barnabé (Ac 14:2-5).

10. Paul et Barnabé vont à Lystre, une ville de Lycaonie ; on les prend pour des dieux (Ac 14:6-11).

11. Des Juifs viennent à Lystre depuis Antioche et Iconium, et s’opposent violemment à Paul ; Paul survit à une lapidation (Ac 14:19, 20a).

12. Paul et Barnabé prêchent la bonne nouvelle à Derbé ; beaucoup deviennent des disciples (Ac 14:20b, 21a).

13. Paul et Barnabé retournent dans les assemblées nouvellement formées à Lystre, à Iconium et à Antioche pour les fortifier ; ils établissent des anciens dans chaque assemblée (Ac 14:21b-23).

14. Paul et Barnabé repartent pour Pergé et y proclament la parole ; ils descendent à Attaleia (Ac 14:24, 25).

15. À Attaleia, ils prennent le bateau pour Antioche de Syrie (Ac 14:26, 27).

Antioche de Syrie
Antioche de Syrie

Sur cette photo, on voit la ville d’Antakya, dans l’actuelle Turquie. Elle se trouve sur l’emplacement de l’antique ville d’Antioche, qui était la capitale de la province romaine de Syrie. On pense qu’au 1er siècle de n. è., Antioche de Syrie était la troisième plus grande ville du monde romain, après Rome et Alexandrie. Certains estiment que sa population était de 250 000 habitants, voire plus. Après le meurtre d’Étienne par une foule, à Jérusalem, et le début de la persécution contre les disciples de Jésus, certains disciples se sont rendus à Antioche. Ils y ont prêché la bonne nouvelle et ont obtenu de bons résultats auprès des gens parlant grec (Ac 11:19-21). Plus tard, l’apôtre Paul a pris Antioche comme point de départ de ses voyages missionnaires. « C’est à Antioche que, par la providence divine, les disciples furent appelés “chrétiens” pour la première fois » (Ac 11:26). Il ne faut pas confondre Antioche de Syrie avec une autre ville appelée Antioche, en Pisidie (dans la Turquie centrale), qui est mentionnée en Ac 13:14 ; 14:19, 21 et en 2Tm 3:11.

Antioche de Syrie : Un des premiers foyers de l’activité chrétienne
Antioche de Syrie : Un des premiers foyers de l’activité chrétienne

Antioche de Syrie était la capitale de la province romaine de Syrie. Avec Rome et Alexandrie, elle faisait partie des trois villes les plus importantes de l’Empire romain au 1er siècle. Elle était construite sur la rive E de l’Oronte (1) et comprenait à l’origine une île (2). À plusieurs kilomètres en aval de la ville se trouvait le port de Séleucie. Antioche pouvait se vanter de son hippodrome (3), qui accueillait des courses de chevaux et de chars, car c’était l’un des plus grands de l’époque. Antioche était connue pour son immense artère à colonnades (4), qu’Hérode le Grand a pavée de marbre. Plus tard, Tibère César a ajouté des portiques, autrement dit des colonnades couvertes, et a orné la rue de mosaïques et de statues. Cette ville multiculturelle comptait une grosse communauté juive (5), dont beaucoup de membres sont devenus chrétiens. C’est à Antioche que les disciples de Jésus ont été appelés « chrétiens » pour la première fois (Ac 11:26). Avec le temps, de nombreux Gentils sont devenus croyants. Vers 49 de n. è., la question de la circoncision a été soulevée, et une délégation, dont faisaient partie Paul et Barnabé, a été envoyée à Jérusalem pour demander au collège central quelle ligne de conduite adopter (Ac 15:1, 2, 30). L’apôtre Paul a pris Antioche comme point de départ de ses trois voyages missionnaires (Ac 13:1-3 ; 15:35, 40, 41 ; 18:22, 23). Les limites de la ville — ses murailles — ont évolué au fil des siècles. La partie zoomée de la carte présente la synthèse de cette évolution.

Pièce de monnaie découverte à Chypre, portant le titre « proconsul »
Pièce de monnaie découverte à Chypre, portant le titre « proconsul »

La pièce de monnaie qu’on voit ici, découverte à Chypre, a été fabriquée pendant le règne de l’empereur Claude Ier, qui était au pouvoir quand Paul et Barnabé se sont rendus à Chypre en 47 de n. è. Cette pièce porte, sur un côté, la tête et le titre de Claude Ier, et, sur l’autre côté, une inscription qui désigne le gouverneur de l’île par le mot grec correspondant à « proconsul ». Cette inscription confirme l’exactitude du récit de Luc, qui parle de Sergius Paulus comme du « proconsul » de Chypre (Ac 13:4, 7).