Actes des apôtres 1​:​1-26

1  Le premier récit que j’ai écrit, ô Théophile, concernait tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le début+ 2  jusqu’au jour où il a été enlevé+, après avoir donné par l’esprit saint des instructions aux apôtres qu’il avait choisis+. 3  Après avoir souffert, il leur est apparu de nombreuses fois+, leur donnant des preuves convaincantes qu’il était vivant. Il a été vu par eux pendant 40 jours, et il leur parlait du royaume de Dieu+. 4  Tandis qu’il se trouvait avec eux, il leur donna cet ordre : « Ne quittez pas Jérusalem+, mais continuez d’attendre ce que le Père a promis+ et dont je vous ai parlé ; 5  car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés avec de l’esprit saint+ d’ici peu de jours. » 6  Quand ils se furent réunis, ils lui demandèrent : « Seigneur, est-​ce maintenant que tu vas rétablir le royaume pour Israël+ ? » 7  Il leur dit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les époques que le Père a placés sous son propre pouvoir+. 8  Mais vous recevrez de la puissance lorsque l’esprit saint viendra sur vous+, et vous serez mes témoins+ dans Jérusalem+, dans toute la Judée et la Samarie+, et jusque dans la région la plus lointaine de la terre+. » 9  Après qu’il eut dit ces choses, alors qu’ils regardaient, il fut élevé et un nuage le cacha à leur vue+. 10  Et comme ils fixaient le ciel pendant qu’il s’en allait, deux hommes en vêtements blancs*+ se tinrent soudain à côté d’eux 11  et dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-​vous là à regarder le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé d’auprès de vous vers le ciel viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel. » 12  Alors ils retournèrent à Jérusalem+ depuis une colline appelée le mont des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à seulement un kilomètre environ. 13  Quand ils arrivèrent, ils montèrent dans la pièce à l’étage, où ils séjournaient. Il y avait Pierre ainsi que Jean et Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélémy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélé, et Judas fils de Jacques+. 14  Unis dans une même intention, tous ceux-là persévéraient dans la prière, avec quelques femmes+ dont Marie, la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus+. 15  Au cours de ces jours-​là, Pierre se leva au milieu des frères (en tout, il y avait environ 120 personnes) et il dit : 16  « Hommes, frères, il fallait que s’accomplisse cette parole des Écritures, ce que l’esprit saint avait annoncé prophétiquement par l’intermédiaire de David au sujet de Judas+, qui a servi de guide à ceux qui ont arrêté Jésus+. 17  Car Judas était compté parmi nous+ et avait été choisi pour participer à ce ministère. 18  (Cet homme-​là donc a acheté un champ avec le salaire de l’injustice+, et quand il est tombé la tête la première*, son corps a éclaté* et tous ses intestins se sont répandus+. 19  Tous les habitants de Jérusalem l’ont appris, si bien que dans leur langue ce champ a été appelé Akeldama, c’est-à-dire “champ du sang”.) 20  Or il est écrit dans le livre des Psaumes : “Que son habitation soit déserte, et qu’il n’y ait pas d’habitants+” et “Sa fonction de responsable, qu’un autre la prenne+.” 21  Il faut donc que, pris dans le groupe des hommes qui nous ont accompagnés pendant tout le temps où le Seigneur Jésus se consacrait à ses activités parmi nous 22  — depuis son baptême par Jean+ jusqu’au jour où il a été enlevé d’auprès de nous+ —, il y ait un homme qui témoigne avec nous de sa résurrection+. » 23  Alors ils en proposèrent deux : Joseph, appelé Barsabas (aussi connu sous le nom de Justus), et Matthias. 24  Puis ils firent cette prière : « Ô Jéhovah, toi qui connais le cœur de tous+, indique lequel de ces deux hommes tu as choisi 25  pour recevoir ce ministère et apostolat, et prendre la place que Judas a abandonnée pour s’en aller vers la place qui est la sienne+. » 26  Ils tirèrent au sort+, et le sort désigna Matthias, qui fut alors ajouté aux 11 apôtres.

Notes

Ou « éclatants ».
Ou « il s’est ouvert par le milieu ».
Ou p.-ê. « il a enflé ».

Notes d'étude

Actes des apôtres : Le titre grec Praxéïs Apostolôn figure dans des manuscrits datant du 2e siècle de n. è., mais rien n’indique qu’à l’origine, ce livre avait un titre. Le livre des Actes est la suite de l’Évangile de Luc (voir note d’étude sur Ac 1:1). Il relate principalement l’activité de Pierre et de Paul, et non celle de tous les apôtres. Il raconte, de façon très complète et digne de foi, les débuts spectaculaires et le développement rapide de l’assemblée chrétienne, d’abord parmi les Juifs, puis parmi les Samaritains et enfin parmi les Gentils (voir note d’étude sur Mt 16:19). Ce livre fournit également une toile de fond historique aux lettres divinement inspirées des Écritures grecques chrétiennes.

Le premier récit : Par cette expression, Luc fait référence à son Évangile, le récit qu’il a fait de la vie de Jésus. Dans son Évangile, il s’est concentré sur « tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le début ». Dans le livre des Actes, il reprend là où il s’est arrêté et rapporte les paroles et les actions des disciples de Jésus. Ces deux récits présentent un style et un vocabulaire similaires, et ils sont tous les deux adressés à Théophile. Il n’est pas dit explicitement que Théophile était un disciple de Christ (voir note d’étude sur Lc 1:3). Luc commence le livre des Actes en rappelant beaucoup des évènements qu’il a racontés à la fin de son Évangile, ce qui montre clairement que ce deuxième récit est la suite du premier. Mais dans l’introduction des Actes, Luc utilise des formulations différentes et ajoute quelques détails (comparer Lc 24:49 avec Ac 1:1-12).

Théophile : L’Évangile de Luc et les Actes des apôtres sont tous les deux adressés à cet homme. En Lc 1:3, son nom est précédé par l’expression honorifique « très excellent » (pour plus de renseignements sur l’utilisation de cette expression et sur l’identité éventuelle de Théophile, voir note d’étude sur Lc 1:3).

royaume de Dieu : Le livre des Actes est dominé par le thème principal de toute la Bible : le royaume de Jéhovah (Ac 8:12 ; 14:22 ; 19:8 ; 20:25 ; 28:31). Ce livre souligne que les apôtres ont donné un « témoignage complet » au sujet de ce royaume et qu’ils ont accompli pleinement leur ministère (Ac 2:40 ; 5:42 ; 8:25 ; 10:42 ; 20:21, 24 ; 23:11 ; 26:22 ; 28:23).

les temps ou les époques : Il est question ici de deux aspects du temps. Le pluriel du mot grec khronos, traduit par « les temps », peut se rapporter à une période de temps indéfinie, longue ou courte. Le mot grec kaïros (parfois traduit par « moment fixé » ; le pluriel est ici rendu par « les époques ») est souvent utilisé à propos de périodes futures qui s’inscrivent dans le projet ou le calendrier de Dieu, en particulier celles qui se rapportent à la présence de Christ et à son royaume (Ac 3:19 ; 1Th 5:1 ; voir notes d’étude sur Mc 1:15 ; Lc 21:24).

sous son propre pouvoir : Ou « sous sa propre autorité ». Cette expression signifie que Jéhovah s’est réservé le droit de fixer « les temps ou les époques » où il réalisera ses projets. Il est le Maître du temps. Avant sa mort, Jésus a dit que même lui, le Fils, ne connaissait pas ‘le jour et l’heure’ où viendrait la fin, « mais seulement le Père » (Mt 24:36 ; Mc 13:32).

l’esprit saint : Ou « la sainte force agissante ». Dans le livre des Actes, l’expression grecque traduite par « esprit saint » figure 41 fois, et au moins 15 autres occurrences du terme grec pneuma (esprit) se rapportent à l’esprit saint de Dieu (voir par exemple Ac 2:4, 17, 18 ; 5:9 ; 11:28 ; voir aussi lexique à « esprit »). Ainsi, ce livre biblique souligne encore et encore que l’œuvre internationale de prédication et d’enseignement accomplie par les disciples de Jésus ne pourrait se faire qu’avec l’aide de la force agissante de Dieu (cf. note d’étude sur Mc 1:12).

mes témoins : Comme les premiers disciples de Jésus étaient des juifs fidèles, ils étaient déjà des témoins de Jéhovah et ils témoignaient que Jéhovah est le seul vrai Dieu (Is 43:10-12 ; 44:8). Mais dorénavant, ces disciples seraient des témoins non seulement de Jéhovah, mais aussi de Jésus. Il leur faudrait faire connaître le rôle capital joué par Jésus dans la sanctification du nom de Jéhovah par le moyen du royaume messianique, un nouvel élément du projet de Jéhovah. Les termes grecs martus (témoin), marturéô (témoigner), diamarturomaï (rendre pleinement témoignage) et d’autres mots apparentés sont utilisés plus souvent dans le livre des Actes que dans n’importe quel autre livre de la Bible, à l’exception de l’Évangile de Jean (voir note d’étude sur Jean 1:7). L’idée de rendre témoignage au sujet des projets de Dieu, par exemple au sujet de son royaume et du rôle capital de Jésus, se retrouve tout au long du livre des Actes (Ac 2:32, 40 ; 3:15 ; 4:33 ; 5:32 ; 8:25 ; 10:39 ; 13:31 ; 18:5 ; 20:21, 24 ; 22:20 ; 23:11 ; 26:16 ; 28:23). Certains chrétiens du 1er siècle ont rendu témoignage au sujet de faits historiques concernant la vie, la mort et la résurrection de Jésus, ou ont attesté de leur véracité, parce qu’ils avaient eux-​mêmes été présents lorsqu’ils se sont produits (Ac 1:21, 22 ; 10:40, 41). Les personnes qui ont eu foi en Jésus plus tard ont, elles aussi, rendu témoignage en expliquant à d’autres l’importance de sa vie, de sa mort et de sa résurrection (Ac 22:15 ; voir note d’étude sur Jean 18:37).

jusque dans la région la plus lointaine de la terre : Ou « jusqu’aux extrémités de la terre », « jusqu’au bout du monde ». La même expression grecque est employée en Ac 13:47, qui cite la prophétie d’Is 49:6 ; dans ce verset d’Isaïe, la Septante utilise, elle aussi, cette expression grecque. La déclaration de Jésus rapportée en Ac 1:8 fait peut-être allusion à cette prophétie, qui annonçait que le serviteur de Jéhovah serait une « lumière des nations », afin que le salut atteigne les « extrémités de la terre ». Cette idée s’accorde avec ce que Jésus avait annoncé : ses disciples accompliraient des « œuvres plus grandes » que les siennes (voir note d’étude sur Jean 14:12). La déclaration d’Ac 1:8 correspond aussi à ce que Jésus avait dit sur l’ampleur de l’œuvre chrétienne de prédication : elle s’effectuerait dans le monde entier (voir notes d’étude sur Mt 24:14 ; 26:13 ; 28:19).

hommes en vêtements blancs : Cette expression désigne des anges (cf. Lc 24:4, 23). Dans le livre des Actes, le terme grec aggélos (ange) est employé 21 fois, et la première occurrence figure en Ac 5:19.

le ciel : Le terme grec ouranos, qui figure trois fois dans ce verset, peut désigner le ciel physique ou le ciel spirituel.

viendra de la même manière : Dans les Écritures, le verbe grec qui signifie « venir » (érkhomaï) est utilisé fréquemment et se rapporte à des évènements différents. Dans certains contextes, il s’applique à la venue de Jésus dans son rôle de Juge, quand il prononcera et exécutera son jugement au cours de la grande tribulation (Mt 24:30 ; Mc 13:26 ; Lc 21:27). Mais ce mot grec est aussi utilisé en rapport avec d’autres évènements qui concernent Jésus (Mt 16:28 – 17:2 ; 21:5, 9 ; 23:39 ; Lc 19:38). C’est donc le contexte qui permet de déterminer en quel sens le terme « venir » est employé en Ac 1:11. Dans ce verset, les anges disent que Jésus « viendra », ou reviendra, de la même « manière » (grec tropos) qu’il est parti. Le terme tropos ne désigne pas la forme ou le corps, mais la façon. Comme le montre le contexte, Jésus est parti d’une telle façon que le monde en général ne l’a pas vu. Seuls les apôtres ont compris que Jésus avait quitté la terre pour rejoindre son Père au ciel. Quelque temps auparavant, Jésus avait expliqué que sa venue en tant que Roi du « royaume de Dieu » passerait inaperçue aux yeux de beaucoup ; seuls ses disciples s’en apercevraient (Lc 17:20 ; voir note d’étude). Notons que la ‘venue’ de Jésus mentionnée en Ré 1:7 est différente, puisqu’en cette occasion, « tout œil le verra ». Ainsi, dans le contexte d’Ac 1:11, le terme « venir » s’applique apparemment à la venue de Jésus en tant que Roi au début de sa présence (Mt 24:3).

à […] un kilomètre environ : Ou « à la distance d’un parcours de jour de sabbat », c.-à-d. la distance qu’un Israélite était autorisé à parcourir un jour de sabbat. Dans ce verset, cette expression est rattachée à la distance qui sépare le mont des Oliviers de la ville de Jérusalem. La Loi limitait les trajets le jour du sabbat, mais elle ne précisait pas quelle distance pouvait être parcourue (Ex 16:29). D’après des sources rabbiniques, on a fini par fixer la distance qu’un Juif pouvait parcourir ce jour-​là à environ 2 000 coudées (890 m). Cette règle était basée sur l’interprétation de Nb 35:5, qui dit : « Vous mesurerez, à l’extérieur de la ville, 2 000 coudées », et de l’instruction contenue en Jos 3:3, 4, qui demandait aux Israélites de rester à une distance d’environ 2 000 coudées de l’« arche de l’Alliance ». Des rabbins en ont conclu qu’un Israélite avait la permission d’aller au moins jusqu’à cette distance le jour du sabbat pour adorer au tabernacle (Nb 28:9, 10). Josèphe donne deux valeurs à la distance entre Jérusalem et le mont des Oliviers : une fois, cinq stades (925 m), et l’autre fois, six stades (1 110 m) ; c’est probablement parce qu’il a calculé la distance à partir de deux endroits différents. Quoi qu’il en soit, la distance qu’il donne est approximativement la même que celle que les rabbins avaient fixée pour le parcours d’un jour de sabbat, et cela concorde avec la remarque que fait Luc dans ce verset.

le Zélé : Qualificatif distinguant l’apôtre Simon de l’apôtre Simon Pierre (Lc 6:14, 15). Le mot grec utilisé dans ce verset et en Lc 6:15, zêlôtês, signifie « zélote », « fervent ». Mt 10:4 et Mc 3:18 utilisent le qualificatif « Cananite », un terme que l’on pense être d’origine hébraïque ou araméenne et qui signifie aussi « zélote », « fervent ». Il est possible que Simon ait appartenu autrefois aux zélotes, un parti juif opposé aux Romains ; mais il se peut aussi que ce soient son zèle et sa ferveur qui lui aient valu ce surnom.

les frères de Jésus : C.-à-d. les demi-frères de Jésus. Les quatre Évangiles, les Actes des apôtres et deux lettres de Paul parlent des « frères du Seigneur », du « frère du Seigneur », de « ses frères » et de « ses sœurs », et ils nomment quatre de ces « frères » : Jacques, Joseph, Simon et Judas (1Co 9:5 ; Ga 1:19 ; Mt 12:46 ; 13:55, 56 ; Mc 3:31 ; Lc 8:19 ; Jean 2:12). Les frères et sœurs de Jésus sont tous nés après sa naissance miraculeuse. La plupart des biblistes reconnaissent que Jésus avait au moins quatre frères et deux sœurs, et que tous étaient les enfants de Joseph et Marie, conçus de façon tout à fait naturelle (voir note d’étude sur Mt 13:55).

frères : Grec adélphos. Parfois, un chrétien est désigné par le terme « frère » et une chrétienne par le terme « sœur » (1Co 7:14, 15). Dans d’autres contextes, comme ici, la Bible utilise le terme « frères » pour désigner à la fois des hommes et des femmes (Ac 1:13, 14). On avait l’habitude d’employer ce terme pour s’adresser à des groupes mixtes ; on ne l’appliquait pas qu’aux hommes (Rm 1:13 ; 1Th 1:4). Il est utilisé dans ce sens dans la plupart des lettres chrétiennes divinement inspirées. Dans le verset précédent (Ac 1:14), le mot grec adélphos au pluriel est employé pour parler des demi-frères de Jésus, les plus jeunes fils de Joseph et Marie (voir notes d’étude sur Mt 13:55 ; Ac 1:14).

il y avait environ 120 personnes : Litt. « la foule de noms était d’environ 120 ». Dans ce contexte, le mot grec qui signifie « nom » (onoma) désigne une personne. Il est utilisé dans le même sens en Ré 3:4 (voir note).

Hommes, frères : Contrairement à ce qui est fait dans le verset précédent, le terme pour « frères » est employé ici avec le mot grec pour « hommes » (anêr). Dans ce contexte, où il fallait choisir qui remplacerait Judas Iscariote en tant qu’apôtre, l’association des deux mots indique peut-être que Pierre ne s’adressait qu’aux membres masculins de l’assemblée.

quand il est tombé la tête la première, son corps a éclaté : Dans son récit de la mort de Judas, Matthieu dit que Judas « alla se pendre », indiquant la façon dont il s’est suicidé (Mt 27:5). Mais ici, le récit de Luc décrit le résultat. Une comparaison des deux récits révèle que Judas s’est pendu en haut d’une falaise. À un certain moment, la corde ou la branche s’est rompue ; Judas est alors tombé dans le vide, et son corps a éclaté sur les rochers, en bas. La topographie abrupte et rocheuse des alentours de Jérusalem est compatible avec cette conclusion.

Sa fonction de responsable : Ou « sa charge de responsable ». Le mot grec utilisé ici, épiskopê, est apparenté au nom épiskopos, qu’on peut traduire par « responsable », et au verbe épiskopéô, qui a été rendu par « veiller soigneusement » en Hé 12:15. Pierre cite ici Ps 109:8 pour appuyer sa recommandation de remplacer l’apôtre infidèle, Judas. Dans ce passage des Psaumes, le texte hébreu emploie le mot peqouddah, qui peut se traduire par « fonction de responsable », « veiller sur », « responsable » (Nb 4:16 ; Is 60:17). Dans la version des Septante de Ps 109:8 (108:8, LXX), ce mot hébreu a été traduit par le même mot grec que celui que Luc utilise en Ac 1:20. Cette déclaration que Dieu a inspirée à Pierre montre clairement que les apôtres avaient une fonction, une charge, de responsable. Ils avaient été nommés directement par Jésus (Mc 3:14). Ainsi, à la Pentecôte 33 de n. è., l’assemblée chrétienne, qui est passée d’environ 120 membres à environ 3 000 en un seul jour, comptait 12 responsables (Ac 1:15 ; 2:41). Par la suite, d’autres hommes ont été établis responsables pour aider à prendre soin de l’assemblée, qui connaissait de l’accroissement. Toutefois, la fonction d’apôtre restait une fonction particulière, puisque Jéhovah avait apparemment prévu que les 12 apôtres constituent les « 12 pierres de fondation » de la Nouvelle Jérusalem (Ré 21:14 ; voir note d’étude sur Ac 20:28).

se consacrait à ses activités parmi nous : Litt. « entrait et sortait parmi nous ». Il s’agit d’une expression idiomatique sémitique qui signifie se livrer à ses activités quotidiennes en interaction avec d’autres personnes. Cette expression peut aussi être traduite par « vivait parmi nous » (cf. Dt 28:6, 19, notes ; Ps 121:8, note).

Matthias : Le nom grec Maththias est probablement une forme abrégée de Mattathias, qui, lui, vient du nom hébreu qui se traduit par « Matitia » (1Ch 15:18) et qui signifie « don de Jéhovah ». D’après Pierre (Ac 1:21, 22), Matthias avait suivi le Christ tout au long des trois ans et demi de son ministère. Il avait fréquenté intimement les apôtres et il figurait vraisemblablement parmi les 70 disciples que Jésus avait envoyés prêcher (Lc 10:1). Après avoir été choisi, Matthias a été « ajouté aux 11 apôtres » (Ac 1:26), et quand, dans la suite du livre des Actes, il est question des « apôtres » ou des « Douze », Matthias est de leur nombre (Ac 2:37, 43 ; 4:33, 36 ; 5:12, 29 ; 6:2, 6 ; 8:1, 14).

Jéhovah : Les manuscrits grecs aujourd’hui disponibles utilisent dans ce verset le mot Kurios (Seigneur). Mais, comme l’explique l’app. C, il y a de bonnes raisons de penser que c’était le nom divin qui était utilisé à l’origine et qu’il a plus tard été remplacé par le titre « Seigneur ». C’est pourquoi la présente traduction emploie ici le nom Jéhovah dans le corps du texte.

qui connais le cœur de tous : Les Écritures hébraïques parlent souvent de Jéhovah comme de celui qui a la capacité de lire dans les cœurs (Dt 8:2 ; 1S 16:7 ; 1R 8:39 ; 1Ch 28:9 ; Ps 44:21 ; Jr 11:20 ; 17:10). Dans ce contexte, où des Juifs parlant hébreu adressent une prière à Dieu, il aurait donc été naturel qu’ils utilisent le nom divin. Le mot grec traduit par « toi qui connais le cœur », kardiognôstês (litt. « celui qui connaît les cœurs »), ne figure qu’ici et en Ac 15:8, où on lit : « Dieu, qui connaît les cœurs » (voir app. C3, introduction ; Ac 1:24).

tirèrent au sort : Quand ils prenaient des décisions dans des domaines divers, les serviteurs de Dieu de l’époque préchrétienne tiraient parfois au sort pour savoir quelle était la volonté de Jéhovah (Lv 16:8 ; Nb 33:54 ; 1Ch 25:8 ; Pr 16:33 ; 18:18 ; voir lexique à « sorts »). Mais, dans les Écritures grecques chrétiennes, Ac 1:26 est le seul verset qui rapporte l’utilisation du tirage au sort par les disciples de Jésus. Ils ont tiré au sort pour décider lequel des deux hommes proposés remplacerait Judas Iscariote. Les disciples savaient qu’ils avaient besoin de la direction de Jéhovah. Chacun des 12 apôtres avait été nommé directement par Jésus ; et il n’avait pris cette décision qu’après avoir passé toute une nuit à prier son Père (Lc 6:12, 13). Il est donc intéressant de noter qu’avant que ‘le sort désigne Matthias’, les disciples ont examiné des versets des Écritures et ont prié précisément pour que Jéhovah « indique » son choix (Ac 1:20, 23, 24). Mais, après la Pentecôte 33 de n. è., il n’est fait mention nulle part dans la Bible de l’utilisation des sorts pour choisir des responsables et leurs assistants, ou pour prendre des décisions importantes. Cette méthode n’a plus été nécessaire une fois que l’esprit saint a commencé à guider l’assemblée chrétienne (Ac 6:2-6 ; 13:2 ; 20:28 ; 2Tm 3:16, 17). Les hommes étaient choisis comme responsables non parce qu’ils avaient été tirés au sort, mais parce qu’ils manifestaient le fruit de l’esprit saint dans leur vie (1Tm 3:1-13 ; Tt 1:5-9). On utilisait aussi les sorts dans d’autres cultures (Est 3:7 ; Jl 3:3 ; Ab 11). Par exemple, les soldats romains ont tiré au sort les vêtements de Jésus, comme l’avait prédit Ps 22:18. Manifestement, leur intention n’était pas d’accomplir une prophétie biblique, mais de faire un profit personnel (Jean 19:24 ; voir note d’étude sur Mt 27:35).

fut alors ajouté aux 11 apôtres : Ou « fut alors compté avec les 11 apôtres », c.-à-d. considéré comme les 11 autres. Ainsi, quand la Pentecôte est arrivée, il y avait 12 apôtres pour servir de fondation à l’Israël spirituel. Et Matthias faisait partie des « Douze » qui ont plus tard réglé l’affaire relative aux disciples parlant grec (Ac 6:1, 2).

Documents multimédias

Actes des apôtres : Quelques évènements marquants
Actes des apôtres : Quelques évènements marquants

Les évènements sont énumérés dans l’ordre chronologique.

1. Sur le mont des Oliviers, près de Béthanie, Jésus demande à ses disciples de témoigner à son sujet « jusque dans la région la plus lointaine de la terre » (Ac 1:8).

2. À la Pentecôte 33, l’esprit saint est répandu sur les disciples, qui rendent témoignage en différentes langues (Ac 2:1-6).

3. Au Temple, à la Belle Porte, un homme infirme est guéri (Ac 3:1-8).

4. Les apôtres comparaissent devant le Sanhédrin et déclarent qu’ils doivent « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5:27-29).

5. Étienne est lapidé à l’extérieur de Jérusalem (Ac 7:54-60).

6. Quand les disciples sont dispersés, Philippe se rend à Samarie et se met à y prêcher ; Pierre et Jean sont envoyés là-bas pour que les nouveaux baptisés reçoivent de l’esprit saint (Ac 8:4, 5, 14, 17).

7. Sur la route qui va de Jérusalem à Gaza, Philippe prêche à un eunuque éthiopien et le baptise (voir carte « Activités de Philippe l’évangélisateur » ; Ac 8:26-31, 36-38).

8. Jésus apparaît à Saul sur la route de Damas (Ac 9:1-6).

9. Jésus ordonne à Ananias de se rendre dans la rue Droite et d’aider Saul ; Saul se fait baptiser (Ac 9:10, 11, 17, 18).

10. Après la mort de Dorcas à Joppé, les disciples supplient Pierre, qui se trouve non loin, à Lydda, de venir ; quand il arrive à Joppé, il ressuscite Dorcas (Ac 9:36-41).

11. Pendant qu’il séjourne à Joppé, Pierre reçoit la vision d’animaux purifiés (Ac 9:43 ; 10:9-16).

12. Pierre va à Césarée, où il prêche à Corneille et à d’autres Gentils incirconcis ; ils se mettent à croire, reçoivent l’esprit saint et se font baptiser (Ac 10:23, 24, 34-48).

13. À Antioche de Syrie, les disciples sont appelés « chrétiens » pour la première fois (Ac 11:26).

14. Hérode tue Jacques et emprisonne Pierre ; Pierre est libéré par un ange (Ac 12:2-4, 6-10).

15. Début du premier voyage missionnaire de Paul, avec Barnabé et Jean-Marc (voir carte « Premier voyage missionnaire de Paul » ; Ac 12:25 ; 13:4, 5).

16. Quand un débat surgit à Antioche au sujet de la circoncision, Paul et Barnabé vont à Jérusalem pour exposer la situation aux apôtres et aux anciens, puis ils retournent à Antioche après la réunion (Ac 15:1-4, 6, 22-31).

17. Début du deuxième voyage missionnaire de Paul (voir carte « Deuxième voyage missionnaire de Paul »).

18. Début du troisième voyage missionnaire de Paul (voir carte « Troisième voyage missionnaire de Paul »).

19. Alors que Paul est à Jérusalem, une émeute éclate dans le Temple ; Paul est arrêté et s’adresse au peuple depuis les marches de la forteresse Antonia (Ac 21:27-40).

20. Quand un complot pour tuer Paul est dévoilé, Paul est escorté par des soldats à Antipatris, puis transféré à Césarée (Ac 23:12-17, 23, 24, 31-35).

21. Procès de Paul devant Festus ; Paul en appelle à César (Ac 25:8-12).

22. Première partie du voyage de Paul vers Rome (voir carte « Transfert de Paul à Rome »).

Vidéo d’introduction aux Actes
Vidéo d’introduction aux Actes
Bethphagé, le mont des Oliviers et Jérusalem
Bethphagé, le mont des Oliviers et Jérusalem

Cette vidéo montre une portion d’une route qui mène à Jérusalem par l’E, depuis le village actuel d’Et-Tur (qui semble correspondre à la Bethphagé biblique) jusqu’à l’un des sommets du mont des Oliviers. Béthanie était située à l’E de Bethphagé, sur le versant est du mont des Oliviers. Quand ils étaient à Jérusalem, Jésus et ses disciples passaient habituellement la nuit à Béthanie, où se trouve aujourd’hui la ville d’al-Azariyya (El-Azarieh), nom arabe qui signifie « le village de Lazare ». Il ne fait aucun doute que Jésus a séjourné chez Marthe, Marie et Lazare (Mt 21:17 ; Mc 11:11 ; Lc 21:37 ; Jean 11:1). Quand Jésus sortait de chez eux pour se rendre à Jérusalem, il empruntait sans doute un trajet semblable à celui que montre la vidéo. Le 9 nisan 33 de n. è., lorsque Jésus, monté sur un ânon, est passé par le mont des Oliviers pour se rendre à Jérusalem, il est certainement parti de Bethphagé et a suivi la route qui mène à Jérusalem.

1. Route entre Béthanie et Bethphagé

2. Bethphagé

3. Mont des Oliviers

4. Vallée du Cédron

5. Mont du Temple

Pièce à l’étage
Pièce à l’étage

En Israël, certaines maisons avaient un étage en plus du rez-de-chaussée. On y accédait par une échelle ou un escalier en bois qui se trouvait à l’intérieur, ou par un escalier en pierre ou une échelle qui se trouvait à l’extérieur. C’est dans une grande pièce à l’étage, ressemblant peut-être à celle représentée sur l’image ci-contre, que Jésus a célébré sa dernière Pâque avec ses disciples et a institué la commémoration du Repas du Seigneur (Lc 22:12, 19, 20). À la Pentecôte 33 de n. è., environ 120 disciples étaient, semble-​t-​il, dans une pièce à l’étage d’une maison de Jérusalem quand l’esprit de Dieu a été répandu sur eux (Ac 1:13, 15 ; 2:1-4).