Première lettre aux Corinthiens 7​:​1-40

7  Maintenant, à propos de ce que vous avez écrit, voici ma réponse : Il est préférable pour un homme de ne pas toucher de femme. 2  Cependant, comme les actes sexuels immoraux sont très répandus, que chaque homme ait sa propre femme+ et que chaque femme ait son mari à elle+. 3  Que le mari donne à sa femme ce qui lui est dû, et que la femme aussi fasse de même envers son mari+. 4  La femme n’a pas autorité sur son propre corps ; c’est son mari qui a cette autorité. De même, le mari n’a pas autorité sur son propre corps ; c’est sa femme qui a cette autorité. 5  Ne vous privez pas l’un l’autre, sauf si c’est par consentement mutuel pour une période déterminée afin de consacrer du temps à la prière et de vous retrouver ensuite, de peur que Satan profite de votre manque de maîtrise pour vous tenter. 6  Toutefois, ce que je dis est une concession, pas un ordre. 7  En effet, je voudrais que tous les hommes soient comme moi. Mais chacun reçoit de Dieu un don qui lui est personnel+, celui-ci d’une manière, celui-là d’une autre. 8  À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il est préférable pour eux de rester comme moi+. 9  Mais s’ils n’arrivent pas à se maîtriser, qu’ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler de désir+. 10  Aux personnes mariées, je donne ces instructions, non pas moi mais le Seigneur : Qu’une femme ne se sépare pas de son mari+. 11  Mais si elle se sépare, qu’elle reste seule ou bien qu’elle se réconcilie avec son mari ; et un mari ne doit pas quitter sa femme+. 12  Et aux autres, je dis, oui moi, non le Seigneur+ : Si un frère a une femme qui n’est pas croyante mais qui est d’accord pour rester avec lui, qu’il ne la quitte pas ; 13  et si une femme a un mari qui n’est pas croyant mais qui est d’accord pour rester avec elle, qu’elle ne quitte pas son mari. 14  Car le mari qui n’est pas croyant est sanctifié en ce qui concerne sa femme, et la femme qui n’est pas croyante est sanctifiée en ce qui concerne le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, mais maintenant ils sont saints. 15  Mais si celui qui n’est pas croyant décide de se séparer de son conjoint, qu’il se sépare ; un frère ou une sœur n’est pas lié dans un tel cas. Dieu vous a appelés à la paix+. 16  En effet, femme, comment peux-tu savoir si tu sauveras ou non ton mari+ ? Et toi, mari, comment peux-tu savoir si tu sauveras ou non ta femme ? 17  Cependant, que chacun vive selon la condition que Jéhovah lui a donnée, comme Dieu l’a appelé+. Et c’est cette directive que je donne dans toutes les assemblées. 18  Quelqu’un était-il circoncis quand il a été appelé+ ? Qu’il ne fasse pas disparaître sa circoncision. Quelqu’un a-t-il été appelé alors qu’il était incirconcis ? Qu’il ne se fasse pas circoncire+. 19  La circoncision n’a pas d’importance, et l’incirconcision n’a pas d’importance+ ; ce qui est important, c’est de respecter les commandements de Dieu+. 20  Peu importe la condition où était chacun quand il a été appelé, qu’il y reste+. 21  As-tu été appelé alors que tu étais esclave ? Ne t’en soucie pas+ ; mais si tu peux devenir libre, saisis cette occasion. 22  Car tout homme qui a été appelé dans le Seigneur alors qu’il était esclave est l’affranchi du Seigneur+ ; de même, tout homme qui a été appelé alors qu’il était libre est l’esclave de Christ+. 23  Vous avez été achetés à un prix+ ; ne vous rendez plus esclaves des hommes+. 24  Frères, peu importe la condition où était chacun quand il a été appelé, qu’il y reste devant Dieu. 25  En ce qui concerne ceux qui sont vierges, je n’ai pas d’ordre du Seigneur, mais je donne mon avis+ en homme qui est fidèle grâce à la miséricorde qui m’a été faite par le Seigneur. 26  Je pense donc qu’en raison des difficultés actuelles, il est préférable pour un homme de rester comme il est. 27  As-tu* une femme ? Ne cherche plus à t’en détacher+. Et si tu n’en as pas ? N’en cherche plus. 28  Mais même si tu te mariais, tu ne commettrais pas de péché. Et si une personne vierge se mariait, elle ne commettrait pas de péché. Cependant, ceux qui se marient connaîtront des difficultés. Et moi je cherche à vous les épargner. 29  De plus, voici ce que je dis, frères : le temps se fait court+. À partir de maintenant, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient pas, 30  et que ceux qui pleurent soient comme ceux qui ne pleurent pas, ceux qui se réjouissent comme ceux qui ne se réjouissent pas, ceux qui achètent comme ceux qui ne possèdent pas, 31  et ceux qui profitent du monde comme ceux qui n’en profitent pas pleinement+ ; car la scène de ce monde est en train de changer. 32  Oui, je veux que vous n’ayez aucune inquiétude. L’homme qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, comment il peut gagner l’approbation du Seigneur. 33  Mais l’homme marié s’inquiète des choses du monde+, comment il peut gagner l’approbation de sa femme, 34  et il est partagé. De plus, la femme qui n’est pas mariée, ainsi que celle qui est vierge, s’inquiète des choses du Seigneur+, pour être sainte aussi bien dans son corps que dans son esprit. Cependant, la femme mariée s’inquiète des choses du monde, comment elle peut gagner l’approbation de son mari. 35  Je dis cela dans votre propre intérêt, non pour vous imposer des restrictions, mais pour vous encourager à faire ce qui est convenable et à être fidèlement attachés au Seigneur, sans distraction. 36  Mais si quelqu’un pense qu’il agit d’une manière incorrecte en ne se mariant pas, et s’il a passé la fleur de la jeunesse, voici ce qu’il devrait faire : qu’il fasse ce qu’il veut ; en cela il ne pèche pas+. Qu’ils se marient+. 37  Par contre, si quelqu’un est bien résolu dans son cœur et n’a pas de contrainte, et s’il a pouvoir sur sa propre volonté et a décidé en lui-même de ne pas se marier, il fera bien+. 38  Ainsi, celui qui se marie fait bien, mais celui qui ne se marie pas fera mieux+. 39  Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant+. Mais si son mari vient à s’endormir dans la mort, elle est libre de se marier à qui elle veut, mais seulement avec un disciple du Seigneur+. 40  Cependant, à mon avis, elle est plus heureuse si elle reste comme elle est ; et bien sûr, je pense avoir moi aussi l’esprit de Dieu.

Notes

Litt. « es-tu lié à ».

Notes d'étude

Maintenant, à propos de ce que vous avez écrit : Comme l’indiquent cette transition et celle qui introduit 1Co 8:1, les frères de Corinthe avaient écrit à Paul pour l’interroger au sujet du mariage et de la consommation d’aliments offerts aux idoles (voir notes d’étude sur 1Co 1:2 ; 8:1).

ne pas toucher de femme : C.-à-d. ne pas avoir de relations sexuelles avec une femme. Ce sens donné à l’expression est en accord avec d’autres versets de la Bible où le verbe « toucher » signifie « avoir des contacts sensuels ou des relations sexuelles » (Gn 20:6, 7 ; Pr 6:29). Paul ne déconseille pas ici d’avoir des relations sexuelles dans le cadre du mariage, puisqu’il recommande aux maris et aux femmes de se rendre mutuellement le dû conjugal (1Co 7:3-5 ; voir note d’étude sur 1Co 7:3). La phrase « il est préférable pour un homme de ne pas toucher de femme » s’inscrit dans un contexte bien précis, où Paul recommande aux chrétiens non mariés de rester célibataires (1Co 7:6-9 ; cf. Mt 19:10-12).

les actes sexuels immoraux sont très répandus : Le mot grec pornéïa est généralement traduit en français par « acte sexuel immoral ». Dans ce verset, ce mot est au pluriel. Certains biblistes voient dans cette forme plurielle une façon d’exprimer la notion d’abondance, d’où le choix de la présente édition de rendre ce mot par l’expression « les actes sexuels immoraux sont très répandus ». Voilà qui décrit bien la situation de la Corinthe antique (voir note d’étude sur 1Co 5:9).

dû : Litt. « dette », « devoir ». Le « dû » mentionné ici se rapporte aux relations sexuelles qui font naturellement partie du don de Dieu qu’est le mariage. Un conjoint ne devrait pas priver volontairement l’autre de ce plaisir sauf si c’est par consentement mutuel (1Co 7:5). Jésus mentionne une autre exception : si l’un des conjoints se rend coupable d’infidélité ; l’autre a dans ce cas la possibilité de demander le divorce (Mt 5:32 ; 19:9).

une concession : Ou « une possibilité qui vous est accordée ». Paul fait semble-t-il allusion au conseil qu’il a donné en 1Co 7:2.

comme moi : À l’époque où l’apôtre Paul effectuait ses voyages missionnaires, il n’était pas marié. La Bible ne dit pas explicitement s’il avait déjà été marié ou pas. Toutefois, certaines paroles de Paul donnent à penser qu’il était peut-être veuf (1Co 7:8 ; 9:5).

se réconcilie : Ici, Paul utilise le verbe composé katallassô, qui signifie fondamentalement « échanger ». Dans les Écritures grecques chrétiennes, ce verbe est employé au sens de « passer de l’hostilité à l’amitié » ou de « remettre en accord ou en harmonie ». Dans ce verset, Paul emploie ce verbe en rapport avec le mariage, peut-être pour montrer qu’il est possible de passer de relations tendues à des relations harmonieuses, tout comme il est possible aux humains, dans leur relation avec Dieu, de passer de l’hostilité à l’apaisement (voir note d’étude sur Rm 5:10).

je dis, oui moi, non le Seigneur : À plusieurs reprises dans ce chapitre, Paul fait la distinction entre sa propre pensée, ou son propre avis, et les paroles de Christ (voir aussi versets 25, 40). Il semble que, par ces mots, Paul rappelait humblement à ses lecteurs que, sur certains sujets, il n’était pas en mesure de citer directement un enseignement de Jésus Christ. Cela dit, Paul pouvait donner son avis en sa qualité d’apôtre de Christ rempli d’esprit saint. Comme Jésus l’avait promis, cet esprit guiderait ses disciples « dans toute la vérité » (Jean 16:13). Le conseil de Paul était donc inspiré de Dieu et, comme le reste des Écritures, il faisait autorité et était utile à tous les chrétiens (2Tm 3:16).

une femme qui n’est pas croyante : Dans ce contexte, le terme rendu par « qui n’est pas croyante » ne signifie pas que la femme en question n’a aucune croyance religieuse. Il se rapporte plus précisément à une personne qui n’a pas foi en Jésus et qui n’est pas vouée à Jéhovah. Il pouvait s’agir d’une juive ou d’une adoratrice de dieux païens.

qui n’est pas croyant : Dans ce contexte, Paul emploie le terme « qui n’est pas croyant » pour qualifier un homme qui n’exerce pas la foi dans la rançon offerte par Jésus Christ. Un tel homme ne s’est pas séparé du monde impur et n’a pas été libéré de l’esclavage du péché. Peut-être qu’il mène une vie honnête et a une bonne moralité, mais cela ne suffit pas à faire de lui une personne sainte, ou pure, aux yeux de Dieu (Jean 8:34-36 ; 2Co 6:17 ; Jc 4:4 ; voir note d’étude sur est sanctifié en ce qui concerne sa femme, […] est sanctifiée en ce qui concerne le frère dans ce verset).

est sanctifié en ce qui concerne sa femme, […] est sanctifiée en ce qui concerne le frère : Le verbe grec hagiazô, rendu ici par « être sanctifié », et l’adjectif correspondant hagios, qui signifie « saint », portent l’idée d’être mis à part pour Dieu. Ainsi, de façon générale, tout ce qui est sanctifié est saint, pur et mis à part pour le service de Dieu (Mc 6:20 ; 2Co 7:1 ; 1P 1:15, 16 ; voir lexique à « sanctifier » et à « saint »). Et pour qu’une personne soit considérée comme pure par Dieu, il faut qu’elle exerce la foi dans la rançon qu’il a fournie par le moyen de son Fils. En fait, ce que Paul veut indiquer ici, c’est que Dieu considère comme pure et honorable l’union entre un chrétien et son conjoint non croyant (voir note d’étude sur qui n’est pas croyant dans ce verset).

le frère : Voir lexique.

saints : Les jeunes enfants ayant un parent croyant sont considérés comme « saints » et bénéficient de l’attention et de la protection de Dieu ; leur situation est bien meilleure que celle des enfants qui n’ont aucun parent croyant. À noter que Paul ne dit pas dans ce verset que le conjoint non croyant est rendu « saint » par les liens du mariage ; en effet, celui-ci a peut-être une mauvaise conduite ou des pratiques impures. En fait, Paul dit que le non-croyant est « sanctifié en ce qui concerne » son conjoint croyant ; autrement dit Dieu considère leur union comme pure et honorable.

un frère ou une sœur : Voir lexique.

selon la condition que Jéhovah lui a donnée : Paul encourage les chrétiens à continuer de mener leur existence sans chercher à changer la condition que Jéhovah leur a donnée ou dans laquelle il a permis qu’ils se trouvent. En grec, le mot rendu par chacun figure deux fois en 1Co 7:17 (litt. « chacun selon la part que le Seigneur lui a donnée, chacun comme Dieu l’a appelé »), peut-être pour souligner l’intérêt que Dieu porte aux chrétiens individuellement. La plupart des manuscrits grecs emploient dans cette partie du verset le terme ho Kurios (le Seigneur), mais il y a de bonnes raisons d’utiliser ici le nom divin dans le corps du texte (voir app. C3, introduction ; 1Co 7:17).

Dieu : Des manuscrits grecs tardifs portent ici le mot pour « Seigneur ». Toutefois, d’autres manuscrits grecs plus anciens portent le mot pour « Dieu ». Et certaines traductions des Écritures grecques chrétiennes en hébreu (référencées sous les sigles J7, 8, 10 dans l’app. C4) emploient le nom Jéhovah dans cette partie du verset.

Qu’il ne fasse pas disparaître sa circoncision : Paul fait peut-être allusion à une pratique à laquelle recouraient des Juifs qui désiraient participer aux Jeux hellénistiques, dans lesquels les coureurs étaient nus. Pour éviter d’être l’objet de mépris et de moqueries, certains Juifs essayaient de ‘faire disparaître leur circoncision’ au moyen d’une opération visant à leur redonner un semblant de prépuce. Apparemment, des débats au sujet de la circoncision divisaient l’assemblée de Corinthe, ce qui expliquerait pourquoi Paul encourageait les chrétiens, tant circoncis qu’incirconcis, à ne pas essayer de changer la condition où ils avaient été appelés (1Co 7:17-20).

l’affranchi du Seigneur […] libre : Un affranchi (grec apéleuthéros) était quelqu’un qui avait été libéré de l’esclavage. Dans les Écritures, le mot apéleuthéros n’est employé qu’ici. Le statut d’affranchi était cependant bien connu à Corinthe parce qu’un grand nombre d’affranchis étaient venus habiter dans cette ville lorsqu’elle a été reconstruite par la puissance romaine. Certains d’entre eux étaient devenus membres de l’assemblée chrétienne. D’autres membres de cette assemblée n’avaient jamais été esclaves. Paul les qualifie de « libres » (grec éleuthéros), en ce sens qu’ils étaient nés libres. Toutefois, les chrétiens de ces deux groupes avaient été « achetés à un prix », le sang précieux de Jésus. Par conséquent, qu’il soit « affranchi » ou « libre » au sens propre du terme, tout chrétien était figurément parlant un esclave de Dieu et de Jésus Christ, et donc tenu d’obéir à leurs commandements. Au sein de l’assemblée chrétienne, il n’y avait pas de différence entre un esclave, un affranchi et un homme libre (1Co 7:23 ; Ga 3:28 ; Hé 2:14, 15 ; 1P 1:18, 19 ; 2:16 ; voir lexique à « homme libre ; affranchi »).

sont vierges : Ou « n’ont jamais été mariés ». Le terme grec parthénos, souvent rendu par « vierge », désigne au sens littéral une personne qui n’a jamais eu de rapport sexuel et s’emploie parfois aussi dans un sens figuré. Dans les deux cas, il peut s’appliquer tant à un homme qu’à une femme (Mt 25:1-12 ; Lc 1:27 ; Ré 14:4 ; voir note d’étude sur Ac 21:9). Dans les versets qui suivent (1Co 7:32-35), Paul fait une application plus large de ses conseils en les adressant non seulement à ceux qui sont vierges, mais aussi à ceux qui ‘ne sont pas mariés’, ce qui peut englober des personnes qui ont été mariées par le passé.

je donne mon avis : Ici, Paul exprime son opinion personnelle au sujet du mariage et du célibat. Il ne condamne ni n’interdit le mariage, mais sous l’inspiration de Dieu il souligne les avantages du célibat pour ceux qui se dépensent au service du Seigneur (voir note d’étude sur 1Co 7:12).

une personne vierge : Voir note d’étude sur 1Co 7:25.

difficultés : Ou « tribulations dans la chair ». Le mot grec rendu ici par « difficultés » se rapporte aux sentiments de détresse ou de souffrance engendrés par une situation oppressante. Il peut aussi être rendu par « épreuves » ou « problèmes ». Le mot grec traduit par « chair » désigne souvent un humain (voir note d’étude sur Rm 3:20). Dans le contexte de ce verset, le mot « difficultés » désigne les problèmes et les épreuves que connaissent généralement les couples mariés, qui sont « une seule chair » aux yeux de Dieu (Mt 19:6). Certaines traductions portent dans ce verset « souffrances dans leur vie » ou « tracas dans leur vie quotidienne ». Ces « difficultés » conjugales ou familiales peuvent être dues à la maladie, aux problèmes financiers et, pour les chrétiens, à la persécution.

profitent du monde : Dans de nombreux versets, le mot grec rendu par « monde » (kosmos) se rapporte fondamentalement à l’ensemble des humains (voir notes d’étude sur Jean 1:9, 10 ; 3:16). Toutefois, dans le contexte de ce verset, le mot « monde » a un sens plus large ; il désigne ce qui structure et influence la vie des humains, le cadre dans lequel les humains vivent et la société évolue. Il englobe tout ce qui concerne le système économique, comme le logement, la nourriture et les vêtements (voir note d’étude sur Lc 9:25). Les chrétiens « profitent » de ce monde par exemple en pourvoyant à leurs besoins matériels et à ceux de leur famille. Cependant, ils n’en profitent pas pleinement, en ce sens qu’ils ne laissent pas cette occupation les accaparer complètement.

la scène de ce monde est en train de changer : Le mot grec traduit ici par « scène » désigne l’« aspect » ou la « forme » de quelque chose, et l’expression « la scène de ce monde » pourrait être rendue par « l’ordre actuel des choses ». Paul fait peut-être allusion aux pièces de théâtre de son époque, en comparant le monde à une scène où les décors changent sans arrêt et où les acteurs font de brèves apparitions puis disparaissent. Cette expression pourrait aussi signifier que le monde sous sa forme actuelle, l’ordre ou l’aspect sous lequel se présentent les choses, « est en train de disparaître » (1J 2:17).

s’inquiète : Cette expression traduit le verbe grec mérimnaô, dont le sens peut varier selon le contexte. Dans ce verset, il est employé dans un sens positif ; il exprime l’idée d’avoir le vif désir de se consacrer à des activités spirituelles, de s’en préoccuper à juste titre, afin de plaire au Seigneur. Dans les versets qui suivent, il se rapporte à des maris et à des femmes qui se soucient des besoins affectifs, physiques et matériels de leur conjoint (1Co 7:33, 34). Et 1Co 12:25 explique que les membres de l’assemblée ressentent une inquiétude du même ordre ; en effet, ils se soucient du bien-être de leurs frères et sœurs. Dans d’autres contextes, le verbe mérimnaô peut renvoyer aux soucis qui empêchent une personne d’être entièrement concentrée sur quelque chose et qui la distraient, la privant de sa joie (Mt 6:25, 27, 28, 31, 34 ; Lc 12:11, 22, 25, 26 ; voir notes d’étude sur Mt 6:25 ; Lc 12:22).

choses du Seigneur : Cette expression désigne tout ce qui favorise les intérêts de Jésus et de son Père, Jéhovah. Il s’agit essentiellement de choses qui touchent à la vie, au culte et au ministère du chrétien (Mt 4:10 ; Rm 14:8 ; 2Co 2:17 ; 3:5, 6 ; 4:1 ; voir note d’étude sur 1Co 7:33).

choses du monde : Ici, le mot grec kosmos, rendu par « monde », désigne la société humaine et ses structures. Ces « choses » englobent les activités profanes ou de la vie de tous les jours, comme se nourrir, s’habiller et se loger. Dans le contexte de ce verset, Paul ne fait pas allusion aux choses du monde injuste que les chrétiens s’efforcent de rejeter, comme celles qui sont mentionnées en 1J 2:15-17 (voir note d’étude sur 1Co 7:32).

vous imposer des restrictions : Ou « vous tendre un piège ». Au sens littéral, le terme grec traduit par « imposer des restrictions » peut désigner l’action de mettre un collet ou une corde autour du cou d’un animal pour l’attraper ou restreindre sa liberté. Il pouvait aussi signifier « retenir [une personne] en captivité ». Dans le contexte de ce verset, ce terme est employé au sens figuré ; il exprime l’idée de soumettre quelqu’un à des contraintes ou de lui dicter un comportement. En donnant des conseils sur le mariage et le célibat (1Co 7:25-34), Paul ne voulait pas restreindre la liberté des chrétiens de Corinthe ; il voulait surtout les encourager à se consacrer « au Seigneur, sans distraction ».

en ne se mariant pas : Ou « à l’égard de sa virginité ». Le mot grec parthénos, employé dans cette expression, est souvent traduit par « vierge ». Certaines Bibles rendent l’ensemble de l’expression par « à l’égard de sa vierge (fiancée) » ou « en ne mariant pas sa vierge (fille) ». Toutefois, dans ce contexte, il n’est manifestement pas question d’une personne qui est vierge ou non mariée, mais de la virginité de cette personne, autrement dit de sa condition de personne vierge ou non mariée. Dans les versets précédents, Paul encourageait au célibat, et il poursuit donc ici son développement.

passé la fleur de la jeunesse : Cette expression traduit un mot grec composé (hupérakmos) qui vient des mots hupér, qui signifie « au-delà », et akmê, qui signifie « le plus haut point » ou « le moment où la chose est à point ». La deuxième partie de cette expression était souvent employée en rapport avec l’épanouissement d’une fleur. Ici, elle est traduite par « fleur de la jeunesse » parce qu’elle se rapporte manifestement à la période de la jeunesse où l’on atteint une maturité physique qui permet d’avoir des enfants. Cela dit, ces changements physiques s’accompagnent souvent d’émotions fortes qui faussent le jugement. Dans le contexte de ce verset, Paul traite des avantages du célibat. Il suggère donc ici que, durant la période où un jeune a atteint la maturité physique mais est toujours en train de se développer sur les plans affectif et spirituel, il est préférable qu’il apprenne à cultiver la maîtrise de soi plutôt que de se précipiter dans le mariage.

ne pas se marier : Ou « garder sa virginité ». Comme l’explique la note d’étude sur 1Co 7:36, dans ce contexte, le mot grec parthénos ne désigne pas une personne qui est vierge ou non mariée, mais la virginité de cette personne, autrement dit sa condition de personne vierge ou non mariée. Cette compréhension est en accord avec les versets précédents, puisque Paul est en train de présenter les avantages du célibat (1Co 7:32-35).

se marie : Ou « donne sa virginité dans le mariage » (voir notes d’étude sur 1Co 7:36, 37).

seulement avec un disciple du Seigneur : Ou « seulement s’il est en union avec le Seigneur », c.-à-d. si c’est un chrétien. Litt. « seulement dans le Seigneur ». Cet ordre inspiré de Dieu s’applique à tous les chrétiens. Il est évident qu’ici l’expression qui peut se rendre littéralement par « dans le Seigneur » se rapporte à un chrétien parce qu’en Rm 16:8-11, Paul emploie la même expression pour qualifier d’autres chrétiens. Et en Col 4:7, il l’associe à des termes tels que « frère bien-aimé », « fidèle ministre » et « coesclave ». Les chrétiens d’origine juive connaissaient bien la loi que Dieu avait donnée à Israël interdisant de s’« allier par mariage » avec un homme ou une femme issus des nations païennes des alentours. Jéhovah avait averti Israël : « [Les non-Israélites] détourneront tes fils de moi et les inciteront à servir d’autres dieux » (Dt 7:3, 4). À l’ère chrétienne, l’exhortation à se marier « seulement avec un disciple du Seigneur » signifie donc que l’on doit se marier seulement avec quelqu’un qui est un adorateur de Jéhovah et un disciple de Christ.

Seigneur : Dans le contexte, le titre « Seigneur » peut désigner soit Jésus Christ soit Jéhovah.

à mon avis : Voir note d’étude sur 1Co 7:25.

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