Première lettre aux Corinthiens 15​:​1-58

15  Frères, je vous rappelle la bonne nouvelle que je vous ai annoncée+, que vous avez acceptée et pour laquelle vous avez pris parti. 2  Par le moyen de cette bonne nouvelle que je vous ai annoncée, vous êtes aussi en train d’être sauvés+ si vous y restez attachés, à moins que vous ne soyez devenus croyants pour rien. 3  Parmi les premières choses que je vous ai transmises, il y a ce que j’ai reçu moi aussi : Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures+, 4  il a été enterré+ et il a été ressuscité*+ le troisième jour+ conformément aux Écritures+, 5  et il est apparu à Céphas+, puis aux Douze+. 6  Après cela, il est apparu à plus de 500 frères à la fois+, dont quelques-uns se sont endormis dans la mort, mais dont la plupart sont encore parmi nous. 7  Ensuite il est apparu à Jacques+, puis à tous les apôtres+. 8  Et, en tout dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi+, comme à quelqu’un qui est né avant terme. 9  En effet, je suis le plus petit des apôtres+, et je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’assemblée de Dieu+. 10  Mais je suis ce que je suis par la faveur imméritée de Dieu+. Et la faveur imméritée qu’il m’a accordée n’a pas été inutile, car j’ai travaillé plus qu’eux tous, enfin, pas moi mais la faveur imméritée de Dieu qui est avec moi+. 11  Mais que ce soit moi ou eux, c’est ainsi que nous prêchons et c’est ainsi que vous avez cru. 12  Maintenant, si nous prêchons que Christ a été relevé d’entre les morts+, comment se fait-il que certains parmi vous disent qu’il n’y a pas de résurrection des morts+ ? 13  Si vraiment il n’y a pas de résurrection des morts, alors Christ n’a pas été ressuscité. 14  Et si Christ n’a pas été ressuscité, notre prédication est inutile, et notre foi aussi est inutile. 15  Et il se trouve même que nous sommes de faux témoins de Dieu+, puisque, si les morts ne doivent pas être ressuscités, nous faisons un faux témoignage contre Dieu en disant qu’il a ressuscité le Christ+, alors qu’il ne l’a pas ressuscité. 16  Donc, si les morts ne doivent pas être ressuscités, Christ non plus n’a pas été ressuscité. 17  Et si Christ n’a pas été ressuscité, votre foi est inutile ; vous restez dans vos péchés+. 18  Quant à ceux qui se sont endormis dans la mort en union avec Christ, ils ont disparu pour toujours+. 19  Si c’est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. 20  Mais Christ a bien été relevé d’entre les morts, les prémices de ceux qui se sont endormis dans la mort+. 21  Étant donné que la mort est venue par un homme+, la résurrection des morts vient aussi par un homme+. 22  En effet, de même qu’en Adam tous meurent+, de même aussi dans le Christ tous seront ramenés à la vie+. 23  Mais chacun selon cet ordre* : comme prémices, Christ+, ensuite ceux qui appartiennent au Christ durant sa présence+. 24  Puis, à la fin, il remettra le Royaume à son Dieu et Père après avoir réduit à rien tout gouvernement et tout pouvoir et puissance+. 25  Il faut en effet qu’il règne jusqu’à ce que Dieu ait mis tout ennemi sous ses pieds+. 26  Et le dernier ennemi, la mort, sera réduit à rien+. 27  Car Dieu « a soumis toutes choses sous ses pieds+ ». Mais lorsqu’il est dit que toutes choses ont été soumises+, il est évident que cela n’inclut pas Celui qui lui a soumis toutes choses+. 28  Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra aussi à Celui qui lui a soumis toutes choses+, afin que Dieu soit tout pour tous+. 29  Autrement, que feront-ils, ceux qui sont en train d’être baptisés pour être des morts+ ? Si vraiment les morts ne doivent pas être ressuscités, pourquoi aussi sont-ils en train d’être baptisés pour être des morts ? 30  Et pourquoi nous mettons-nous en danger constamment*+ ? 31  Chaque jour je risque la mort. Et cela, mes frères, est aussi vrai que les raisons que j’ai d’être fier de vous en Christ Jésus notre Seigneur. 32  Si, comme d’autres hommes*, j’ai combattu contre des bêtes sauvages à Éphèse+, à quoi cela me sert-il ? Si les morts ne doivent pas être ressuscités, « mangeons et buvons, car demain il nous faudra mourir+ ». 33  Ne vous laissez pas tromper. Les mauvaises fréquentations font perdre les bonnes habitudes+. 34  Revenez à la raison en faisant ce qui est juste et ne pratiquez pas le péché+, car certains d’entre vous ne connaissent pas Dieu. Je parle ainsi pour vous faire honte. 35  Toutefois, quelqu’un dira : « Comment les morts doivent-ils être ressuscités ? Oui, avec quelle sorte de corps reviennent-ils+ ? » 36  Insensé ! Ce que tu sèmes doit d’abord mourir avant de reprendre vie+. 37  Et ce que tu sèmes, ce n’est pas la plante* qui va pousser, mais seulement un grain nu, que ce soit du blé ou un autre type de semence ; 38  Dieu lui donne alors un corps comme il le veut, et il donne à chacune des semences un corps qui lui est propre. 39  Tous les êtres vivants* n’ont pas la même chair : il y a la chair des humains, la chair du bétail, la chair des oiseaux, et la chair des poissons. 40  Il y a aussi des corps célestes+ et des corps terrestres+ ; mais la gloire des corps célestes est différente de celle des corps terrestres. 41  Le soleil a son éclat, la lune a le sien, et les étoiles ont le leur+ ; à vrai dire, chaque étoile a un éclat différent de celui d’une autre. 42  Il en va de même pour la résurrection des morts. Le corps est semé périssable* ; il est ressuscité impérissable+. 43  Il est semé déshonoré ; il est ressuscité glorifié+. Il est semé faible ; il est ressuscité puissant+. 44  Il est semé corps physique ; il est ressuscité corps spirituel+. S’il y a un corps physique, il y a aussi un corps spirituel. 45  Il est écrit : « Le premier homme, Adam, devint un être vivant+. » Le dernier Adam est devenu un esprit donnant la vie+. 46  Toutefois, ce qui est spirituel ne vient pas en premier. C’est ce qui est physique qui vient en premier, et ensuite ce qui est spirituel. 47  Le premier homme vient de la terre et il est fait de poussière+ ; le deuxième homme vient du ciel+. 48  Comme celui qui est fait de poussière, ainsi sont ceux qui sont faits de poussière ; et comme celui qui est céleste, ainsi sont ceux qui sont célestes+. 49  Et de même que nous sommes à l’image de celui qui est fait de poussière+, nous serons aussi à l’image de celui qui est céleste+. 50  Mais je vous le dis, frères : la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et ce qui est périssable n’hérite pas de ce qui est impérissable. 51  Écoutez ! Je vais vous dire un saint secret : nous ne nous endormirons pas tous dans la mort, mais tous nous serons changés+, 52  en un instant, en un clin d’œil, durant* la sonnerie de la dernière trompette. Car la trompette sonnera+, et les morts seront ressuscités impérissables, et nous serons changés+. 53  Il faut en effet que ce qui est périssable devienne impérissable+, et que ce qui est mortel devienne immortel+. 54  Et quand ce qui est périssable deviendra impérissable, et que ce qui est mortel deviendra immortel, alors se réalisera ce qui est écrit : « La mort est engloutie pour toujours+. » 55  « Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon+ ? » 56  L’aiguillon qui produit la mort, c’est le péché+, et la puissance du péché, c’est la Loi+. 57  Mais que Dieu soit remercié, car il nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ+ ! 58  Par conséquent, mes frères bien-aimés, soyez fermes+, inébranlables. Ayez toujours beaucoup à faire+ dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail en rapport avec le Seigneur n’est pas inutile*+.

Notes

Ou « relevé ».
Litt. « à son propre rang ».
Litt. « à toute heure ».
Ou p.-ê. « si c’est dans une perspective purement humaine que » ou « si c’est pour des raisons purement humaines que ».
Litt. « le corps ».
Litt. « toute chair ».
Ou « corruptible ».
Ou « à ».
Litt. « vide ».

Notes d'étude

cette bonne nouvelle […] si vous y restez attachés : L’enseignement de la résurrection, qui fait partie de la « doctrine fondamentale » du christianisme, était contesté à Corinthe (Hé 6:1, 2). En effet, certains prétendaient qu’« il n’y a pas de résurrection des morts » (1Co 15:12). Quelques lignes plus loin, Paul attirera l’attention sur ceux qui disaient : « Mangeons et buvons, car demain il nous faudra mourir » (1Co 15:32). Il citait apparemment Is 22:13 ; cela dit, cette formule traduisait bien l’état d’esprit des personnes influencées par les philosophes grecs comme Épicure, qui ne croyait pas en une vie après la mort (Ac 17:32 ; voir note d’étude sur 1Co 15:32). Il se peut aussi que des membres de l’assemblée qui étaient d’origine juive étaient influencés par les croyances des sadducéens, qui niaient la résurrection (Mc 12:18). Autre possibilité encore, certains chrétiens pensaient peut-être que tout en étant vivants, ils étaient déjà passés par une sorte de résurrection spirituelle (2Tm 2:16-18). Quoi qu’il en soit, si les Corinthiens ne restaient pas ‘attachés à la bonne nouvelle’, ils seraient devenus croyants pour rien, autrement dit leur espérance ne se réaliserait pas (voir note d’étude sur 1Co 15:12).

Céphas : Céphas est un autre nom de Pierre (voir note d’étude sur 1Co 1:12). Avant d’apparaître à plusieurs disciples en même temps, Jésus s’est montré à Pierre, manifestement à un moment où celui-ci était seul (Lc 24:34). Pierre a certainement été très réconforté que Jésus lui rende cette visite en privé ; en effet, on peut supposer que Jésus en a profité pour lui communiquer des instructions dont il avait besoin et qu’il l’a assuré de son pardon après ses trois reniements (voir note d’étude sur Mc 16:7).

aux Douze : L’apparition aux « Douze » dont Paul parle ici semble être celle qui est relatée en Jean 20:26-29. Il n’y a aucune raison de penser que Judas était présent à ce moment-là, car l’expression « les Douze » désignait les apôtres dans leur ensemble, même si un ou deux étaient absents (Jean 20:24 ; Ac 6:1-6). L’apparition de Jésus a certainement aidé les apôtres à surmonter leur crainte et à devenir des témoins courageux de sa résurrection.

il est apparu à plus de 500 frères à la fois : Puisque la plupart des disciples de Jésus vivaient en Galilée, c’est peut-être lors de l’épisode relaté en Mt 28:16-20 que Jésus ressuscité est apparu à « plus de 500 frères » (voir note d’étude sur Mt 28:16). Dans ce groupe figuraient peut-être aussi les femmes à qui un ange avait annoncé que Jésus ressuscité apparaîtrait aux disciples en Galilée (Mt 28:7). La plupart de ceux qui avaient été présents à cette occasion étaient encore en vie en 55 de n. è., quand Paul a écrit aux Corinthiens une première lettre inspirée. Paul signalait donc ici à ceux qui doutaient de la résurrection de Jésus qu’il y avait de nombreux témoins oculaires qui pouvaient attester que ce miracle avait bel et bien eu lieu.

se sont endormis dans la mort : Voir note d’étude sur Ac 7:60.

Jacques : Le Jacques dont il est question ici est sans doute le fils de Joseph, le père adoptif de Jésus, et de Marie, sa mère biologique. Avant la résurrection de Jésus, Jacques n’exerçait apparemment pas la foi en lui (Jean 7:5). Ici, Paul semble indiquer que Jésus est apparu à Jacques en privé, un évènement qui a sans doute contribué à convaincre Jacques que son frère aîné était bien le Messie. Jacques est devenu croyant et a peut-être contribué à son tour à la conversion de ses autres frères (Ac 1:13, 14).

comme à quelqu’un qui est né avant terme : Le mot grec traduit ici par « quelqu’un qui est né avant terme » peut désigner un enfant dont la naissance se produit de manière soudaine, traumatisante et au mauvais moment. Paul emploie le terme dans un sens figuré pour décrire ce qui s’est passé au moment de sa conversion, lorsque Jésus ressuscité lui est apparu sur la route de Damas. Toutefois, plusieurs interprétations sont possibles : Paul voulait peut-être dire que sa conversion, pendant laquelle il a temporairement perdu la vue, avait été inattendue pour tout le monde, et même traumatisante pour lui (Ac 9:3-9, 17-19). Ou alors il voulait dire qu’il était figurément parlant « né » en tant que chrétien au mauvais moment : contrairement aux chrétiens dont il a parlé dans les versets précédents, lui ne s’était converti au christianisme qu’après que Jésus était retourné au ciel. Dernière hypothèse : Paul s’est présenté ainsi par humilité ; il reconnaissait qu’il ne méritait pas l’honneur qui lui avait été accordé. Cette explication s’harmoniserait bien avec ce qu’il écrit en 1Co 15:9, 10. Dans tous les cas, il est certain que Paul était très reconnaissant d’avoir vu Jésus ressuscité. C’était pour lui la preuve indéniable que Jésus avait bien été ressuscité d’entre les morts (Ac 22:6-11 ; 26:13-18).

je suis ce que je suis par la faveur imméritée de Dieu : Ici, Paul reconnaît humblement qu’il ne pouvait pas s’attribuer le mérite de quoi que ce soit qu’il avait accompli au service de Jéhovah. Il insiste sur cette idée en mentionnant trois fois la « faveur imméritée » de Dieu dans ce verset (voir lexique à « faveur imméritée »). Cela permet de comprendre dans quel état d’esprit il affirme avoir travaillé plus qu’eux tous, autrement dit que les autres apôtres. Paul était reconnaissant à Dieu de lui avoir témoigné sa miséricorde en le choisissant comme apôtre, lui qui avait persécuté les chrétiens (1Tm 1:12-16). Par gratitude, Paul a mis toute son énergie dans sa mission. Il a parcouru de grandes distances sur terre et sur mer pour faire connaître la bonne nouvelle, et il a fondé de nombreuses assemblées. Dans le cadre de son ministère, il a aussi écrit sous l’inspiration divine 14 lettres qui ont plus tard été incorporées aux Écritures grecques chrétiennes. Par ailleurs, Jéhovah lui a accordé de parler en langues, de recevoir des visions et d’accomplir d’autres miracles, dont une résurrection (Ac 20:7-10 ; 1Co 14:18 ; 2Co 12:1-5). Paul considérait l’ensemble de son service et les bénédictions qui lui étaient accordées comme une faveur imméritée de Jéhovah.

certains parmi vous disent qu’il n’y a pas de résurrection des morts : Si, comme l’affirmaient certains, il n’y avait pas de résurrection, ceux qui sont morts avec l’espérance de vivre à nouveau sur la terre resteraient en fait à jamais dans la mort (Mt 22:31, 32 ; Jean 11:23, 24 ; voir note d’étude sur 1Co 15:2). Les chrétiens oints, quant à eux, ne pourraient pas aller au ciel, puisqu’il leur faut d’abord mourir pour être ensuite ressuscités avec un corps spirituel (1Co 15:35-38 ; voir notes d’étude sur 1Co 15:36, 38). Juste après, Paul va faire remarquer que si la résurrection n’était pas une réalité, la foi chrétienne serait inutile, absolument vide de sens (1Co 15:13, 14). C’est pourquoi il défend fermement l’espérance de la résurrection, essentiellement celle des chrétiens oints dans ce verset.

résurrection : Voir note d’étude sur Mt 22:23.

si Christ n’a pas été ressuscité : L’espérance de la résurrection fait partie du fondement de la foi chrétienne, de la « doctrine fondamentale » (Hé 6:1, 2). Si Jésus n’avait pas été ressuscité, il n’aurait pas pu s’acquitter d’un aspect essentiel de son mandat de Grand Prêtre, celui qui consistait à présenter à Jéhovah « dans le ciel même » la valeur de son sacrifice rédempteur (Hé 9:24). La résurrection de Christ est également étroitement liée à d’autres enseignements fondamentaux de la Bible, dont ceux relatifs à la souveraineté de Dieu, à son nom, à son royaume et au salut des humains (Ps 83:18 ; Mt 6:9, 10 ; Hé 5:8, 9).

il se trouve même que nous sommes de faux témoins de Dieu : Paul met en évidence une autre conséquence de la remise en question de la résurrection. Si l’enseignement de la résurrection était faux, cela voulait dire que Paul et d’autres prédicateurs chrétiens répandaient des mensonges non seulement à propos de Jésus, en affirmant qu’il avait été ressuscité, mais aussi à propos de celui à qui ils attribuaient ce miracle, à savoir Jéhovah.

vous restez dans vos péchés : Une autre conséquence de la remise en question de la résurrection serait que, Christ n’ayant pas été ressuscité, aucune rançon n’aurait été payée à Dieu. Et dans ce cas, les humains imparfaits resteraient dans leurs péchés, sans pouvoir espérer être un jour rachetés du péché et être sauvés (Rm 3:23, 24 ; 1Co 15:3 ; Hé 9:11-14).

ont disparu pour toujours : Litt. « sont perdus ». Si l’enseignement de la résurrection était faux, cela signifierait que les chrétiens qui sont morts, dans certains cas en martyrs, ont perdu la vie pour toujours, trompés par la vaine espérance d’être ressuscités.

nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes : L’apôtre Paul et d’autres chrétiens ont subi des pertes, des épreuves et des persécutions, et ils ont risqué la mort, tout cela parce qu’ils croyaient en la résurrection. Si l’espérance de la résurrection avait été sans fondement, les chrétiens auraient donc été les plus à plaindre de tous les humains. Cette réflexion de Paul se situe à la fin d’une liste de sombres déductions qui se seraient révélées exactes si Christ n’avait pas été ressuscité (1Co 15:13-19). Toutefois, Paul n’adhérait manifestement à aucune de ces idées, car il affirme ensuite au verset 20 : « Mais Christ a bien été relevé d’entre les morts. »

les prémices de ceux qui se sont endormis dans la mort : Jésus a été ressuscité le 16 nisan 33 de n. è., jour où le grand prêtre juif présentait devant Jéhovah une partie des premiers produits (ou : prémices) de la première moisson. Le grand prêtre balançait devant Jéhovah une gerbe des premiers épis d’orge, la première céréale récoltée dans l’année ; il lui offrait donc ce qu’on pouvait appeler les tout premiers produits du pays (Lv 23:6-14). Cette gerbe préfigurait Jésus Christ ressuscité, le tout premier à être relevé d’entre les morts pour la vie éternelle au ciel. En appelant Jésus « les prémices », Paul laisse entendre que d’autres personnes, comparables à une moisson ultérieure, seraient ressuscitées pour la vie au ciel (1Co 15:23).

prémices : Voir lexique.

durant sa présence : Le terme grec traduit ici par « présence » est parousia ; il apparaît pour la première fois dans les Écritures grecques chrétiennes en Mt 24:3, lorsque des disciples de Jésus lui demandent quel serait le ‘signe de sa présence’. Dans ce verset comme ici, il se rapporte à la présence royale de Jésus Christ à partir de son intronisation invisible comme Roi messianique, qui a eu lieu au début des derniers jours du monde actuel. De nombreuses traductions rendent ce terme par « venue » ou « avènement », mais il est intéressant de noter qu’il signifie littéralement « fait d’être auprès (à côté) de ». La présence de Jésus ne serait pas une simple venue ou arrivée, un évènement ponctuel, mais elle durerait un certain temps. Ce sens de parousia ressort clairement de Mt 24:37-39, où la « présence du Fils de l’homme » est comparée à l’« époque de Noé » « avant le Déluge ». De même, en Php 2:12, Paul emploie parousia pour parler de sa « présence » dans l’assemblée de Philippes, qu’il oppose à son « absence » (voir note d’étude sur 1Co 16:17). Paul explique donc ici que ceux qui appartiennent au Christ, c’est-à-dire les frères oints du Christ, ses cohéritiers, ressusciteraient pour la vie céleste quelque temps après que Jésus aurait été intronisé au ciel.

à la fin : Ou « à la fin définitive (accomplie) » (voir note d’étude sur Mt 24:6). La « fin » (grec télos) dont il est question ici est manifestement la fin du Règne millénaire de Jésus (Ré 20:4), moment où, par humilité et loyauté, il « remettra le Royaume à son Dieu et Père ». Ce règne aura alors atteint pleinement son objectif. L’existence d’un gouvernement intermédiaire entre Jéhovah et les humains ne sera plus nécessaire. D’autre part, Jésus n’aura plus besoin d’exercer la fonction de Rédempteur, puisque le péché et la mort hérités d’Adam auront totalement disparu et que les humains auront été rachetés (1Co 15:26, 28).

la mort […] sera réduite à rien : Ou « la mort doit être détruite ». Litt. « la mort est rendue inopérante ». Paul parle ici de la fin de la mort héritée d’Adam et de ses conséquences. Pour que la mort soit réduite à rien, il faut déjà que les morts soient ramenés à la vie (Jean 5:28) ; Paul défend d’ailleurs avec énergie l’enseignement de la résurrection dans le contexte de ce verset. Toutefois, pour que la mort soit totalement éliminée, il faut aussi que toutes les traces du péché hérité d’Adam soient effacées. C’est pourquoi Paul expliquera un peu plus loin que le péché, « l’aiguillon qui produit la mort », doit être supprimé par le moyen du sacrifice rédempteur de Jésus Christ. C’est par ces deux moyens, la résurrection et la rançon, que Dieu « détruit » la mort, la « rend inopérante ». Paul précisera : « La mort est engloutie pour toujours » (1Co 15:54-57).

se soumettra aussi : Le Fils, Christ Jésus, renoncera humblement à sa fonction royale et la remettra à son Père, Jéhovah, en signe de soumission à sa souveraineté suprême. Par ce geste, Jésus rendra le plus grand hommage qui soit au bon droit qu’a Dieu d’exercer sa domination. Ce geste sera également la preuve qu’à la fin des mille ans de son règne, qui aura pleinement atteint son objectif, Jésus sera toujours aussi humble que l’homme qu’il était lors de son séjour sur la terre (Php 2:5-11 ; Hé 13:8).

afin que Dieu soit tout pour tous : Quand Christ remettra la domination à son Père, Jéhovah gouvernera de nouveau directement toutes ses créatures. Les humains, devenus parfaits, n’auront plus besoin d’un gouvernement intermédiaire, le royaume messianique, qui réparerait les dégâts causés par la rébellion en Éden. Il n’y aura plus non plus besoin d’une rançon, d’un médiateur ou d’une prêtrise. En leur qualité de fils et de filles de Jéhovah, les humains bénéficieront d’une grande liberté et pourront communiquer directement avec leur Père (Rm 8:21). Cette perspective que Paul annonce ici sous l’inspiration de Dieu se réalisera une fois que Jésus aura ‘remis le Royaume à son Dieu et Père après avoir réduit à rien tout gouvernement et tout pouvoir et puissance’ (1Co 15:24).

en train d’être baptisés pour être des morts : Dans le chapitre 15 de 1 Corinthiens, Paul démontre la certitude de la résurrection. Dans le contexte de ce verset, il explique que les chrétiens oints de l’esprit sont baptisés, ou immergés, dans un mode de vie qui doit les mener, comme Jésus, à mourir après être restés intègres, puis à être ressuscités en tant qu’êtres spirituels pour vivre au ciel. Au cours de ce baptême, ils subissent des épreuves similaires à celles de Jésus, et souvent une mort semblable à la sienne (1Co 15:30-34). Il semblerait donc qu’il y ait un lien entre ce baptême et le baptême mentionné par Jésus en Mc 10:38 et par Paul en Rm 6:3 (voir notes d’étude sur Mc 10:38 ; Rm 6:3).

pour être : Cette tournure traduit la préposition grecque hupér, qui signifie littéralement « au-dessus de » mais qui peut avoir des sens différents qu’il faut déterminer en fonction du contexte. Certaines traductions mettent ici « être baptisés pour les morts » ou des expressions similaires. Certains ont déduit de ces lectures du texte que le verset fait allusion au fait de baptiser des personnes vivantes à la place ou dans l’intérêt de personnes décédées. Pourtant, la Bible ne mentionne nulle part cette pratique, et rien ne prouve qu’une telle coutume existait du temps de Paul. De plus, cette interprétation ne concorde pas avec les récits des Écritures qui précisent que ceux qui se faisaient baptiser étaient des « disciples » qui avaient eux-mêmes ‘accepté avec joie’ l’enseignement qui venait de Dieu et qui avaient ‘cru’, donc avaient été convaincus personnellement (Mt 28:19 ; Ac 2:41 ; 8:12).

j’ai combattu contre des bêtes sauvages à Éphèse : Il arrivait souvent que les Romains jettent les malfaiteurs aux bêtes sauvages dans l’arène. D’après certains biblistes, ce châtiment ne s’appliquait pas aux citoyens romains, dont Paul faisait partie ; cependant, l’Histoire confirme que des citoyens romains ont bel et bien été jetés aux bêtes sauvages ou ont été forcés de les combattre. Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul évoque une situation qui pourrait correspondre à un affrontement littéral avec des bêtes sauvages dans une arène (2Co 1:8-10). Si Paul a effectivement été jeté aux bêtes sauvages, il n’a sans doute pu en réchapper qu’avec l’aide de Jéhovah (cf. Dn 6:22). Il s’agirait alors d’un des épisodes où Paul a « frôlé la mort » au cours de son ministère (2Co 11:23). D’autres biblistes sont d’avis que Paul emploie ici l’expression « bêtes sauvages » dans un sens figuré pour évoquer la férocité des adversaires du christianisme à Éphèse (Ac 19:23-41).

mangeons et buvons, car demain il nous faudra mourir : Paul cite apparemment Is 22:13, qui résumait bien l’état d’esprit des habitants de Jérusalem qui désobéissaient à Dieu. Alors que la ville était menacée de destruction, ils recherchaient les plaisirs au lieu de se repentir. Paul a peut-être cité ces mots parce qu’ils reflétaient bien la mentalité de ceux qui, à son époque, niaient la résurrection. On sait par exemple que les Épicuriens, ou les partisans d’autres courants de pensée, ne croyaient pas en la résurrection ; ils ne vivaient que pour le présent. Mais, comme Paul le souligne, la résurrection est une réalité qui fournit aux chrétiens de solides raisons de continuer à mener une vie d’abnégation, et donc une puissante motivation (1Co 15:58).

Les mauvaises fréquentations font perdre les bonnes habitudes : Ou « les mauvaises fréquentations corrompent les bonnes mœurs ». Il semblerait que cette phrase était un proverbe ou une expression courante du temps de Paul qui exprime un principe fondamental qu’on retrouve dans d’autres versets de la Bible (Pr 13:20 ; 14:7 ; 22:24, 25). Paul a cité ce dicton pour exhorter ses frères et sœurs chrétiens à éviter de fréquenter de près des personnes qui niaient l’enseignement de la résurrection, pourtant appuyé par les Écritures (1Co 15:3-8 ; voir note d’étude sur 1Co 15:12). Paul savait que la fréquentation de personnes qui rejetaient cet enseignement ou d’autres enseignements chrétiens présentait un danger pour la foi de ses frères et sœurs fidèles et risquait de leur ‘faire perdre’ (grec phthéïrô, qui signifie « corrompre », « détruire ») leurs bonnes habitudes et de les entraîner dans de mauvais raisonnements (Ac 20:30 ; 1Tm 4:1 ; 2P 2:1). Le fait est que l’assemblée de Corinthe était confrontée à un certain nombre de problèmes graves qui pouvaient s’expliquer, du moins en partie, par des choix peu judicieux dans le domaine des fréquentations (1Co 1:11 ; 5:1 ; 6:1 ; 11:20-22).

Revenez à la raison : Paul emploie ici un mot grec qui signifie littéralement « se dégriser ». Dans l’assemblée de Corinthe, certains prêtaient attention à des enseignements répandus par des apostats, comme la remise en question de la résurrection ; en raison de cela, ils se retrouvaient en quelque sorte dans un état de torpeur spirituelle, confus et désorientés comme des personnes ivres. Paul les exhorte donc à se réveiller, à se sortir de leur confusion en acquérant une claire compréhension de l’enseignement de la résurrection. Il leur fallait réagir avant que leur torpeur ne les fasse sombrer dans une maladie, ou même la mort, spirituelle (1Co 11:30).

doit d’abord mourir : Parlant de la résurrection des chrétiens oints pour une vie en tant qu’êtres spirituels, Paul compare l’ensevelissement du corps physique au fait de semer un grain. Le grain meurt en ce sens qu’une fois en terre, il se désagrège. Puis il devient une plante qui a une forme et une apparence entièrement différentes (cf. Jean 12:24). Dans le même ordre d’idées, un chrétien choisi par Dieu pour être un cohéritier de son Fils et pour recevoir un corps impérissable et immortel au ciel doit d’abord mourir. En 1Co 15:42-44, Paul emploie quatre fois l’expression « est semé » dans un sens figuré. Il illustre ainsi le fait qu’un chrétien oint de l’esprit abandonne son corps physique et obtient un corps céleste par le moyen de la résurrection (voir note d’étude sur 1Co 15:38).

Dieu lui donne […] un corps : Paul poursuit ici sa comparaison entre la germination d’un grain et la résurrection d’un chrétien oint de l’esprit (voir note d’étude sur 1Co 15:36). Il prend l’exemple d’un minuscule grain de blé qui ne ressemble en rien à la plante qu’il produira. Ce grain doit « mourir » en tant que semence pour devenir une plante qui sort de terre (1Co 15:36, 37). Dans le même ordre d’idées, les chrétiens oints doivent d’abord mourir en tant qu’humains. Puis, au moment qu’il a fixé, Dieu les ramène à la vie avec des corps entièrement nouveaux (2Co 5:1, 2 ; Php 3:20, 21). Ils sont ressuscités avec des corps spirituels pour vivre au ciel (1Co 15:44 ; 1J 3:2).

chaque étoile a un éclat différent de celui d’une autre : Certains Corinthiens avaient du mal à admettre l’idée qu’une personne de chair et de sang puisse mourir et être ressuscitée avec un corps d’une nature différente, un corps spirituel. C’est pourquoi Paul leur propose des comparaisons très parlantes. Par exemple, il attire leur attention sur les étoiles. Au 1er siècle déjà, il était facile pour quelqu’un qui observait les étoiles de remarquer qu’elles variaient en luminosité et en couleur. Le raisonnement que Paul tient, c’est que le Dieu qui a créé une telle variété d’étoiles est parfaitement capable de ressusciter un humain en lui donnant un corps spirituel.

impérissable : Le mot grec aphtharsia, que Paul emploie ici, a pour sens premier « incorruptibilité » ; il qualifie ce qui ne peut pas se décomposer ou s’altérer. Les chrétiens oints qui servent Dieu fidèlement et meurent dans leur corps humain périssable reçoivent à leur résurrection un corps spirituel impérissable (1Co 15:44). Ce corps « ressuscité impérissable » échappera donc par sa nature même à la décomposition ou à la destruction et pourra, semble-t-il, subsister de façon autonome (cf. note d’étude sur 1Co 15:53).

physique : Le mot grec psukhikos, employé ici, est dérivé du mot psukhê, souvent rendu par « âme ». Il est employé ici pour qualifier les corps des créatures terrestres par contraste avec les corps spirituels ; il se rapporte à quelque chose de matériel, de visible, que l’on peut toucher et qui peut mourir (voir lexique à « âme »).

Le premier homme, Adam […] Le dernier Adam : Dans la première partie de ce verset, Paul cite Gn 2:7 (« l’homme devint un être vivant »), mais il ajoute les mots « premier » et « Adam ». Dans la deuxième partie du verset, il appelle Jésus le « dernier Adam ». Puis, en 1Co 15:47, il appelle Adam le « premier homme [ou : humain] » et Jésus le « deuxième homme [ou : humain] ». Le premier Adam a désobéi à son Père, celui qui lui avait donné la vie ; le dernier Adam, par contre, a fait preuve d’une obéissance parfaite envers son Père. Le premier Adam a transmis à ses descendants le péché ; le dernier Adam, lui, a donné sa vie humaine en sacrifice de réconciliation pour les péchés des humains (Rm 5:12, 18, 19). Puis Jéhovah l’a ramené à la vie en tant qu’esprit (1P 3:18). Comme Adam, Jésus était un homme parfait ; tout en respectant ses propres normes de justice, Jéhovah pouvait donc accepter le sacrifice de Jésus comme « rançon correspondante » pour racheter les descendants d’Adam. Ce sacrifice rédempteur ouvrait aux humains la possibilité d’accéder à des conditions de vie semblables à celles qu’Adam avait perdues (1Tm 2:5, 6). C’est pourquoi Jésus pouvait à juste titre être appelé le « dernier Adam », terme qui donne à comprendre qu’il ne serait pas nécessaire qu’un autre Adam vienne à l’existence après lui (cf. notes d’étude sur Lc 3:38 ; Rm 5:14).

un être vivant : Ou « une âme vivante », « une personne vivante ». Paul cite ici Gn 2:7, où le mot hébreu nèphèsh est traduit par « être » ou, selon la note, pourrait aussi être rendu par « âme », « personne ». Ce mot hébreu signifie littéralement « une créature qui respire » (voir lexique à « âme »).

celui qui est céleste : C.-à-d. Christ Jésus, le « dernier Adam » (1Co 15:45).

clin : Le mot grec rendu ici par « clin » (grec ripê) évoque un mouvement rapide. Dans le contexte de ce verset, il peut désigner un bref coup d’œil ou un battement de paupières, ce qui indique qu’au moment où la dernière trompette sonnera, les chrétiens oints seront ressuscités instantanément pour accéder à la vie immortelle au ciel (1Th 4:17 ; Ré 14:12, 13).

immortel : Le mot grec pour « immortel » (athanasia) figure trois fois dans les Écritures grecques chrétiennes, en 1Co 15:53, 54 et en 1Tm 6:16. Il a pour sens premier « qui n’est pas sujet à la mort ». Il se rapporte à la nature de la vie que quelqu’un possède, une vie sans fin et indestructible. Un disciple oint du Christ, qui a servi Dieu fidèlement tandis qu’il était un humain mortel, devient à sa résurrection quelque chose de plus qu’une créature spirituelle bénéficiant de la vie éternelle. Jéhovah lui donne une « vie indestructible », ce qui est une preuve remarquable de la confiance qu’il lui accorde (Hé 7:16 ; cf. note d’étude sur 1Co 15:42).

La mort est engloutie pour toujours : En citant ici une déclaration écrite par Isaïe au 8e siècle av. n. è., Paul montre que Dieu avait depuis longtemps promis la fin de la mort héritée d’Adam. Le texte hébreu d’Is 25:8 se lit ainsi : « Il [c’est-à-dire Dieu] engloutira la mort pour toujours. » Or, dans sa citation, Paul emploie une tournure grecque qui signifie littéralement « dans la victoire ». Ce sens littéral est restitué par certaines traductions qui mettent : « La mort a été engloutie dans la victoire » ou « La mort est supprimée ; la victoire est complète ! ». Toutefois, dans certains contextes, la tournure grecque que Paul emploie peut aussi signifier « définitivement », « pour toujours ». D’ailleurs, dans la Septante, elle est employée pour traduire un terme hébreu qui signifie « pour toujours », par exemple en Is 25:8 et en Lm 5:20. Par conséquent, il y a de solides raisons de traduire cette tournure grecque par « pour toujours » en 1Co 15:54, en particulier si l’on tient compte du texte hébreu original dont la citation de Paul est tirée.

« Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? » : Paul cite ici Os 13:14. Ces paroles du prophète Osée ne signifiaient pas que les Israélites désobéissants seraient ressuscités à son époque. En fait, l’application que Paul fait d’Os 13:14 montre que cette prophétie annonçait une époque future où les morts seraient ressuscités et où la Tombe (shéol, ou hadès) serait rendue inopérante. Paul tire en partie sa citation de la Septante, où le texte se lit ainsi : « Où est ta sentence [ou : punition], Mort ? où [est] ton aiguillon, Hadès ? » En reprenant ces questions rhétoriques adressées à la Mort présentée comme un ennemi (1Co 15:25, 26), Paul disait en quelque sorte : « Mort, tu ne remporteras plus de victoire ! Mort, ton aiguillon n’aura plus de pouvoir ! »

aiguillon : Paul emploie ici le mot grec kéntron, qui peut désigner le dard d’un animal, par exemple celui du scorpion. Il figure aussi en Ré 9:10, où la description des criquets symboliques précise qu’ils ont des « queues armées d’aiguillons comme celles des scorpions ». Ici, en 1Co 15:55, le terme est employé au sens figuré pour évoquer la douleur et la souffrance que la mort, leur ennemi, a infligées à des millions d’humains (1Co 15:26). Tout comme un scorpion qui a perdu son dard ne peut plus piquer, la mort n’aura plus de pouvoir sur les chrétiens oints de l’esprit qui auront été ressuscités pour hériter du royaume de Dieu et auront reçu l’immortalité (1Co 15:57 ; Ré 20:6). Puis, au cours du Règne de mille ans de Christ, Dieu éliminera totalement l’aiguillon de la mort héritée d’Adam quand des millions d’humains seront ressuscités et que la mort sera, figurément parlant, jetée dans le « lac de feu » (Ré 20:12-14 ; 21:4 ; Jean 5:28, 29).

et la puissance du péché, c’est la Loi : Ou « et la Loi donne au péché sa puissance ». Paul parle ici de la Loi de Moïse. Cette Loi énonçait clairement tout ce qui constitue le péché, car elle dénonçait comme étant des péchés de nombreux actes et même des états d’esprit (Rm 3:19, 20 ; Ga 3:19). C’est en ce sens que la Loi donnait de la puissance au péché. De ce fait, les Israélites prenaient conscience qu’ils étaient des humains pécheurs, qu’ils avaient des comptes à rendre à Dieu et qu’ils avaient besoin du Messie (Rm 6:23).

Par conséquent, […] soyez fermes, inébranlables : Le mot grec rendu ici par « ferme » porte l’idée d’être stable, immuable, solidement implanté. En Col 1:23, le même mot grec est mis en parallèle avec un autre terme qui, lui, est traduit par « établi sur le fondement ». L’idée qui en découle, c’est que la stabilité spirituelle dépend d’une foi indéfectible en Dieu et dans ses promesses (1P 5:9). Le terme traduit par « inébranlable » exprime une idée similaire et désigne quelque chose qui est inamovible, qui ne peut pas être déplacé. Lorsque le chrétien est soumis à des difficultés et que sa foi subit des attaques, son espérance agit comme une « ancre », qui retient un bateau et l’empêche de s’éloigner de sa position de mouillage (Hé 6:19). En employant ensemble les deux termes rendus par « ferme » et « inébranlable », Paul exprime le souhait que ses frères de Corinthe soient bien résolus à se cramponner à leur espérance et à leur foi, convaincus que ce qu’ils accomplissent « dans l’œuvre du Seigneur » n’est jamais inutile.

l’œuvre du Seigneur […] en rapport avec le Seigneur : Dans le contexte de ce verset, le terme grec Kurios (Seigneur) peut désigner aussi bien Jéhovah que Jésus Christ. Étant donné que Paul dit des ministres chrétiens qu’ils sont des « collaborateurs de Dieu » et qu’il appelle leur ministère l’« œuvre de Jéhovah », ici « le Seigneur » peut parfaitement s’appliquer à Jéhovah (1Co 3:9 ; 16:10 ; Is 61:1, 2 ; Lc 4:18, 19 ; Jean 5:17 ; Rm 12:11). De plus, quand Jésus mentionne la moisson spirituelle, il parle de Jéhovah comme du « Maître [ou : Seigneur (grec Kurios)] de la moisson » (Mt 9:38). Cela dit, il est également possible que Paul ait eu à l’esprit l’œuvre, ou le ministère, que Jésus a inaugurée lorsqu’il était sur terre (Mt 28:19, 20). Quoi qu’il en soit, les ministres chrétiens ont l’immense honneur de collaborer tant avec le Souverain Seigneur Jéhovah qu’avec le Seigneur Jésus Christ dans la proclamation de la bonne nouvelle.

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